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CHEMINS DE FER

À la lettre, ce n'est qu'un chemin, un chemin en acier, imaginé à l'origine pour deux raisons essentielles : permettre le guidage et, surtout, réduire la résistance au roulement, donc l'effort de traction nécessaire. Ces deux caractéristiques fondamentales sont encore celles du chemin de fer d'aujourd'hui. En outre, le guidage est un facteur de sécurité.

Mais l'expression « chemin de fer » évoque tout autre chose qu'un certain type de voie. Sous cette dénomination, l'usage a fait entrer, en même temps que les rails et les traverses, tout ce qui roule : les locomotives, les wagons..., et aussi tout ce qui concourt à l'écoulement du trafic : les gares de voyageurs ou de marchandises, la signalisation... Ce qui n'était, à l'origine, qu'un nouveau mode de roulement est devenu, en se développant, tout un système de transport.

Train de banlieue en 1955 - crédits : Three Lions/ Hulton Archive/ Getty Images

Train de banlieue en 1955

Cet ensemble très complexe de moyens s'est trouvé un temps rassemblé, partout où il est apparu, dans les mains d'une seule entreprise. Alors que les autres chemins continentaux, la route, la voie d'eau, sont offerts à tous ceux qui veulent les emprunter, le chemin de fer n'a accepté sur ses voies que ses propres véhicules, conduits par son propre personnel. De cette centralisation a résulté une notion importante : le chemin de fer peut pousser très loin l'organisation. Cette organisation est aujourd'hui complètement remise en cause, tout particulièrement en Europe, où s'est imposé un système dans lequel l'infrastructure et son exploitation sont dorénavant complètement dissociées des opérations commerciales et de la conduite et de la gestion du matériel roulant (cf. transports).

Transcontinental canadien - crédits : William England/ Getty Images

Transcontinental canadien

À l'origine, il y a le roulement fer sur fer devenu acier sur acier, inventé peu de temps après que la machine à vapeur eut apporté une véritable révolution dans la technique du transport. Le guidage et l'attelage ont permis de faire des convois, dont la charge et la vitesse augmentaient avec les perfectionnements de la locomotive à vapeur. Puis, celle-ci a progressivement laissé la place aux engins à moteurs électriques ou Diesel, dont les performances se sont sans cesse améliorées. Mais, en même temps, les autres modes de transport terrestres ou aériens et, surtout, les transports individuels se sont considérablement développés. Si le chemin de fer se trouve aujourd'hui sévèrement concurrencé, il conserve cependant de solides avantages qui se mesurent en termes d'économie d'énergie, de sécurité, de préservation de l'environnement, et maintenant de performances sans égales pour le transport des voyageurs à moyenne distance, du fait du succès des systèmes à grande vitesse.

Un peu d'histoire

Deux cents ans avant la locomotive, le rail était né. Dès le début du xviie siècle, les mines de Newcastle utilisaient des chariots dont les roues, munies d'un rebord, roulaient sur des longrines de bois, fixées sur des traverses. Ces longrines furent ensuite protégées contre l'usure par des plaques de métal. C'était une préfiguration du rail.

La locomotive remonte aux premières années du xixe siècle. En 1671, Denis Papin avait découvert la force motrice de la vapeur d'eau. C'est en Angleterre que naquit l'idée de combiner le tracteur à vapeur et le roulement sur des rails (1804, Richard Trevithick). On doutait que la simple adhérence d'une roue métallique sur un rail lisse fût suffisante pour remorquer des charges importantes sans patiner sur place. La preuve expérimentale de l'adhérence fut apportée dès 1814 par la Puffing Billy de William Hadley, qui pesait 8 tonnes et pouvait remorquer 50 tonnes à 8 kilomètres par heure.

Locomotive à vapeur de Richard Trevithick - crédits : Atcheson, Topeka and Santa Fe Railway Company

Locomotive à vapeur de Richard Trevithick

James Watt (1) - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

James Watt (1)

George et Robert Stephenson fondent, en 1823, la première usine de construction de locomotives. En 1825, le premier train de voyageurs circule[...]

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Écrit par

  • : directeur de la coopération internationale à la Société nationale des chemins de fer français
  • : président de la rédaction de la Revue générale des chemins de fer
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Jean-Philippe BERNARD, Daniel BRUN et Universalis. CHEMINS DE FER [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Train de banlieue en 1955 - crédits : Three Lions/ Hulton Archive/ Getty Images

Train de banlieue en 1955

Transcontinental canadien - crédits : William England/ Getty Images

Transcontinental canadien

Locomotive à vapeur de Richard Trevithick - crédits : Atcheson, Topeka and Santa Fe Railway Company

Locomotive à vapeur de Richard Trevithick

Autres références

  • CHEMIN DE FER : LIGNE LIVERPOOL-MANCHESTER

    • Écrit par Bernard VALADE
    • 188 mots
    • 1 média

    Le 15 septembre 1830 était inaugurée la première ligne régulière de chemin de fer, laquelle devait servir de modèle à toutes les autres, tant pour le matériel que pour l'exploitation : la ligne Liverpool-Manchester. Pour l'établir, George Stephenson (1781-1848), l'ingénieur...

  • AFRIQUE AUSTRALE

    • Écrit par Jeanne VIVET
    • 6 100 mots
    • 5 médias
    ...construction d'un important réseau ferroviaire qui servait à l’époque coloniale, d'outil de contrôle territorial et d'intégration à l'économie-monde. Des lignes de chemin de fer sont construites dès la fin du xixe siècle afin de transporter les minerais jusqu'aux ports du Cap, de Durban et Maputo...
  • ALBERTA PROVINCE D'

    • Écrit par Randy WIDDIS
    • 1 819 mots
    • 2 médias
    ...caractéristiques de la politique foncière canadienne dans l’ouest – attribution de terres à coloniser (homesteads), arpentages et concessions territoriales pour les chemins de fer – furent ensuite inspirées des États-Unis. Cependant, la colonisation fut lente, même après l’achèvement du chemin de fer Canadien...
  • ALBUQUERQUE

    • Écrit par Laurent VERMEERSCH
    • 693 mots
    • 2 médias

    Située à la limite sud-est des Rocheuses, au croisement du Río Grande, qui coule du nord au sud, et d’un passage est-ouest qui permet le franchissement de la barrière montagneuse, Albuquerque doit son développement à sa situation de carrefour. Plus grande ville du Nouveau-Mexique, elle comptait,...

  • ALLEMAGNE (Histoire) - Allemagne moderne et contemporaine

    • Écrit par Michel EUDE, Alfred GROSSER
    • 26 883 mots
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    Allemagne des usines, a-t-on dit, mais aussi des chemins de fer. Comme en France, les débuts sont modestes : Nuremberg-Fürth en 1835, Dresde-Leipzig en 1839. Le morcellement politique de l'Allemagne n'est certes pas favorable à la création d'un réseau étendu et cohérent : un peu plus de 500 km en 1840,...
  • Afficher les 73 références

Voir aussi