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BISMUTH

Métallurgie

Élaboration du métal brut

À partir de minerai de bismuth

Après broyage, on sépare la gangue par les méthodes classiques de triage et de lévigation. Les oxydes et les carbonates sont dissous en milieu chlorhydrique ; par dilution, l'oxychlorure précipite. Après un nouveau traitement acide suivi de précipitation, une fusion avec du charbon et de la chaux permet d'obtenir le métal. Les sulfures sont grillés et les oxydes formés sont réduits par chauffage en présence de charbon. On préfère utiliser une fusion réductrice de sulfure additionné d'un fondant à base de soude et de carbonate de sodium et dont la composition varie suivant celle du minerai. On opère dans des fours à réverbère et la température est réglée pour que l'arsenic et l'antimoine se volatilisent avec de petites quantités de bismuth, que l'on récupère ensuite. La matte renfermant jusqu'à 8 p. 100 de bismuth peut être recyclée.

À partir de lingots de plomb

Mis à part ceux qui proviennent essentiellement de la fusion de minerais américains (Missouri, Kansas, Oklahoma) et australiens, les autres lingots doivent être débarrassés de leur bismuth (quelques pour-cent), qui, en raison du prix élevé de cet élément, constitue un sous-produit non négligeable de la purification du plomb.

Le procédé électrolytique « Betts » utilise la méthode de l'anode soluble. Le lingot initial ne doit contenir que de petites quantités de cuivre et d'étain. Après dissolution de la majeure partie du plomb, ce qui reste de l'anode est gratté, lavé, puis fondu dans un four à réverbère, pour éliminer l'arsenic et l'antimoine. Le résidu est soumis à la coupellation sous courant d'air, ce qui fournit le « métal doré » (mélange d'or et d'argent), surmonté d'une croûte d'oxydes de bismuth, de plomb et de cuivre. On se débarrasse de ce dernier par un traitement soit par l'antimoine, soit par le soufre, et l'alliage final plomb-bismuth est prêt pour le raffinage.

Le procédé Betterton-Kroll s'applique aux lingots de plomb privés d'argent et de zinc. Le calcium et le magnésium forment avec le bismuth des composés peu fusibles Ca3Bi2 et Mg3Bi2, qui surnagent au-dessus du plomb fondu. Enfin une addition d'acide chlorhydrique permet de récupérer le bismuth.

En France, le procédé Jollivet-Peñarroya utilise la séparation du bismuth à l'état de composé répondant à la formule Bi7Mg6K9.

Raffinage

Le bismuth brut produit renferme de 16 à 40 p. 100 de métal pur s'il est préparé à partir des minerais par traitement alcalin et jusqu'à 75 p. 100 dans le procédé électrolytique de Betts. La purification varie selon la nature et la quantité des impuretés. Arsenic, antimoine, sélénium, tellure et étain sont éliminés par action de la soude caustique et du nitrate de potassium. Si le cuivre existe en proportion trop importante, on effectue un traitement par le soufre. Ensuite, des additions de zinc en quantités calculées permettent d'entraîner sous forme de scories l'or, l'argent et le reste du cuivre. L'excès de zinc est enlevé par chloration à chaud ; on arrête l'opération dès l'apparition de fumées blanches de chlorure de bismuth. Un dernier traitement à la soude fournit un métal pur à 99,99 p. 100 au moins.

— Anne-Marie TRISTANT

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Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Anne-Marie TRISTANT. BISMUTH [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Bismuth : isotopes naturels - crédits : Encyclopædia Universalis France

Bismuth : isotopes naturels

Bismuth : propriétés physico-chimiques - crédits : Encyclopædia Universalis France

Bismuth : propriétés physico-chimiques

Gallate basique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Gallate basique

Autres références

  • AIMANTS

    • Écrit par Roger FONTAINE
    • 6 273 mots
    • 13 médias
    Le premier aimant fabriqué à partir de poudres a été élaboré en 1943, avant que la théorie des grains fins ne fasse son apparition. Il s'agit du composé intermétallique MnBi qui, cristallisant dans le système cubique, présente une anisotropie magnéto-cristalline très élevée. La préparation de la...
  • ARSENIC

    • Écrit par Jean PERROTEY
    • 4 498 mots
    • 2 médias
    ... typiquement non métalliques dont les degrés d'oxydation fondamentaux sont − III, + III et + V ; il précède l' antimoine et le bismuth chez lesquels le caractère métallique s'accentue avec prépondérance presque exclusive du degré d'oxydation + III. L'arsenic est un élément intermédiaire...
  • MÉTAL ARTS DU

    • Écrit par Catherine ARMINJON
    • 11 108 mots
    • 2 médias
    ...mais la qualité des alliages permet de fabriquer en toute sécurité des étains destinés à tous les usages. Proche de l'étain et un peu plus fusible, le bismuth est un métal blanc argentin, légèrement jaunâtre, utilisé en alliage avec d'autres métaux tels que le plomb et l'étain, dont il augmente la dureté....
  • POLONIUM

    • Écrit par Georges BOUISSIÈRES, Universalis
    • 2 935 mots
    • 2 médias
    Des quantités pondérables (échelle du gramme) sont synthétisées à partir du bismuth que l'on soumet au flux neutronique intense d'un réacteur nucléaire. Le polonium 210 est formé suivant le processus :
    la section efficace de la capture des neutrons thermiques étant de 0,020 × 10...

Voir aussi