BACTÉRIES

Structure anatomique des bactéries

Microscopie optique : bactéries

Microscopie optique : bactéries

Microscopie optique : bactéries

Morphologie bactérienne telle qu'elle pouvait être observée en microscopie optique au début du XXe…

En microscopie optique, les bactéries apparaissent comme des corpuscules sphériques (coques ou cocci) ou cylindriques à pôles hémisphériques, à axe droit ( bacilles), ou incurvé (vibrions), ou hélicoïdal (spirochètes et tréponèmes), dont la plus grande dimension n'excède généralement pas deux micromètres en moyenne (fig. 1). Leur forme est stabilisée par une couche rigide (paroi) entourant le corps bactérien, sauf chez les Mycoplasmes et les formes L. La forme des bactéries étant génétiquement définie, elle est spécifique de chaque genre bactérien. C'est pourquoi ces critères de taille et de forme ont permis, dès les premiers examens au microscope, depuis les premières observations d'Anthony Van Leeuwenhoek en 1675, d'identifier puis de classer les bactéries ; il reste toutefois que certaines bactéries sont pléomorphiques, autrement dit qu'elles ont des formes différentes selon les conditions de leur croissance.

La cellule bactérienne comporte, comme toute cellule vivante, un génome, un cytoplasme et des enveloppes. Ces différentes structures, dont l'existence était suspectée à l'examen en microscopie optique, n'ont pu être identifiées que depuis le développement des méthodes de cytologie en microscopie électronique (colorations positives ou en contraste négatif et techniques d'ombrage, permettant de mettre en évidence la forme et la structure externe de la cellule ; coupes cytologiques et procédés de cryodécapage, permettant d'analyser les différentes structures superficielles ainsi que les éléments intracellulaires ; techniques de microscopie à balayage permettant une visualisation tridimensionnelle de la cellule bactérienne et des structures annexées). La paroi, qui enveloppe la cellule bactérienne, lui donne sa forme caractéristique et sa rigidité en la protégeant contre les variations de pression osmotique. On la distingue facilement (exception faite des mycoplasmes et des formes L des bactéries) en microscopie électronique, sur coupe ou par cryodécapage qui permet littéralement de peler la bactérie par endroits. Sauf chez les bactéries halophiles, méthanogènes ou thermoacidophiles (que l'on tend actuellement à classer séparément des bactéries vraies, sous le terme d'archaebactéries), le composant principal de la paroi bactérienne est le peptidoglycane, ou muréine. Le peptidoglycane forme un réseau de macromolécules englobant le cytoplasme de la bactérie. Il est composé de N-acétylglucosamine et d'acide N-acétylmuramique associés à des acides aminés en quantité variable (de quatre à huit), mais dont trois sont constants : la L-alanine, la D-alanine et l'acide D-glutamique. Cette structure de base de la paroi des bactéries est plus ou moins importante et est complétée par des constituants variables pour chaque espèce bactérienne. C'est pourquoi la distinction que permet la coloration de Gram, fixation du violet de gentiane ou du violet cristal résistant à la décoloration par l'éthanol-acétone, pour les bactéries Gram positives, ou, au contraire, la décoloration possible par l'éthanol-acétone, pour les bactéries Gram négatives, correspond en fait à des différences de structure de la paroi de ces bactéries.

La paroi des bactéries Gram positives est relativement épaisse et dense, pouvant atteindre cent nanomètres et pouvant représenter jusqu'à 30 p. 100 du poids sec de la cellule. Elle est composée, outre le peptidoglycane, d'acide téichoïque, les deux constituants étant intimement liés. L'action du lysozyme, substance communément présente dans les liquides biologiques tels que les sécrétions (larmes, salives, etc.) ou dans le cytoplasme des cellules phagocytaires, qui hydrolyse le peptidoglycane, transforme les bactéries Gram positives en protoplastes[...]

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Écrit par

  • Jean-Michel ALONSO : docteur en médecine, docteur ès sciences
  • Jacques BEJOT : docteur en médecine, chef de service du laboratoire de microbiologie à l'hôpital de Nanterre
  • Patrick FORTERRE : professeur émérite à l'université Paris-Saclay, professeur honoraire à l'Institut Pasteur

Classification

Pour citer cet article

Jean-Michel ALONSO, Jacques BEJOT, Patrick FORTERRE, « BACTÉRIES », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :

Médias

Microscopie optique : bactéries

Microscopie optique : bactéries

Microscopie optique : bactéries

Morphologie bactérienne telle qu'elle pouvait être observée en microscopie optique au début du XXe…

Croissance d'une culture bactérienne

Croissance d'une culture bactérienne

Croissance d'une culture bactérienne

Courbe de croissance bactérienne.

Dissémination des gènes aux bactéries du milieu

Dissémination des gènes aux bactéries du milieu

Dissémination des gènes aux bactéries du milieu

La transmission de matériel génétique entre bactéries existe autrement que par la division…

Autres références

  • AÉROBIOSE & ANAÉROBIOSE

    • Écrit par Claude LIORET
    • 15 030 mots
    • 1 média
    Des bactéries telles que les Acetobacter, les Pseudomonas, les Agrobacterium, certains Thiobacillus (T. denitrificans) se rangent dans cette catégorie. Les animaux sont en principe aérobies stricts, mais certains de leurs tissus, comme le tissu musculaire, peuvent supporter temporairement l'absence d'oxygène.[...]
  • ABCÈS

    • Écrit par Jacques BEJOT
    • 2 831 mots

    Collection purulente bien limitée qui se forme au sein d'un organe ou d'un tissu, au cours d'une réaction inflammatoire. Un certain nombre d'agents pathogènes, introduits accidentellement en un point de l'organisme, sont capables d'entraîner cette réaction dont le but est de les éliminer. L'exemple[...]

  • ACTINOMYCÈTES

    • Écrit par Hubert A. LECHEVALIER
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    • 3 médias

    Les Actinomycètes sont des Bactéries dont la croissance donne lieu à des colonies constituées d' hyphes, c'est-à-dire de filaments qui irradient, par croissance centrifuge, tout autour du germe qui leur a donné naissance. Cela explique leur dénomination : le mot « Actinomycètes » provient[...]

  • ALGUES

    • Écrit par Bruno DE REVIERS
    • 26 775 mots
    • 9 médias
    Les cyanobactéries (autrefois appelées algues bleues) sont classées parmi les bactéries. Ce sont des organismes qui sont apparus il y a au moins 2,7 milliards d'années, peut-être même, selon certains auteurs, il y 3,5 milliards d'années. Leurs constructions calcaires, appelées stromatolites (ou stromatolithes),[...]
  • AMMONIFICATION ou AMMONISATION

    • Écrit par Didier LAVERGNE
    • 10 553 mots
    • 1 média
    Dans les océans, on distingue deux types de minéralisation de l'azote organique. Les bactéries des eaux superficielles agissent de façon rapide, mais brève et peu intense. Aux oscillations de la production d'ammoniaque (et de nitrates) en surface s'oppose la stabilité, la lenteur mais aussi l'intensité[...]
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Voir aussi