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ARIANISME

La nouvelle orthodoxie

Cependant  des  théologiens  orientaux, groupés autour de Basile de Césarée et de Mélèce d'Antioche, cherchaient à définir la foi trinitaire en tenant compte des controverses passées, et à surmonter l'incompréhension et la méfiance réciproques entre les Occidentaux et les théologiens de l'Orient chrétien. Il fallait faire admettre que le mystère de la Trinité pouvait s'expliquer pour des Grecs dans la formule « une οὐσία, trois hypostases », formule qui paraissait toujours aux Latins proche de l'arianisme ; tandis qu'eux-mêmes définissaient le dogme par « une substance et trois personnes », ce que les Orientaux trouvaient suspect de sabellianisme. L'accord entre ces opinions divergentes fut long à obtenir ; des négociations prolongées eurent lieu entre Rome, Alexandrie et l'Orient. Finalement en mai 381, cent cinquante évêques se réunirent à Constantinople, venus de tout l'Orient. Ils appartenaient tous à l'orthodoxie nicéenne victorieuse. Ils adoptèrent et promulguèrent une formule de foi qui devait mettre fin à cette querelle trinitaire, affirmant le Fils unique de Dieu « vrai Dieu de vrai Dieu, engendré, non pas créé et de même substance que le Père... » et l'Esprit saint « qui procède du Père et qui est adoré et glorifié ensemble avec le Père et le Fils... ». Ils anathématisèrent toutes les divergences doctrinales qui s'étaient manifestées au long de ce siècle. Ce symbole de Nicée-Constantinople devint, par décret impérial, la foi officielle, seule reconnue et permise, dans tout l'Empire romain. Mais les querelles christologiques, déjà en germe dans les controverses sur la psychologie humaine du Christ – il a eu faim, il a eu soif, il a pleuré sur Lazare, etc. – allaient très vite rompre cette unité dogmatique.

— Michel MESLIN

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Écrit par

  • : professeur émérite à l'université de Paris-Sorbonne, directeur de l'Institut de recherches pour l'étude des religions

Classification

Pour citer cet article

Michel MESLIN. ARIANISME [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • AETIUS (IVe s.)

    • Écrit par Universalis
    • 343 mots

    Évêque syrien du ive siècle considéré comme hérétique pour ses théories sur le mystère de la Trinité. Aetius est le fondateur de la secte arianiste radicale des anoméens. Son nom est devenu synonyme d'hérésie radicale.

    Probablement né près d'Antioche, Aetius y étudie auprès...

  • ATHANASE D'ALEXANDRIE (295-373)

    • Écrit par Pierre HADOT
    • 757 mots
    Contre Arius qui soulignait la distinction entre Dieu le Père, principe inengendré, et Jésus-Christ, produit par le Père et donc inférieur à lui, le symbole de Nicée, accepté en 325 par le concile du même nom, avait proclamé, sous l'influence conjuguée de théologiens occidentaux et de quelques théologiens...
  • BASILE D'ANCYRE (IVe s.)

    • Écrit par Richard GOULET
    • 451 mots

    Évêque cappadocien, Basile fut élu au siège d'Ancyre (métropole de la Galatie) par les antinicéens afin de remplacer Marcel, qui avait été déposé par le synode de Constantinople. De 344 (réhabilitation de Marcel par le concile de Sardique) à 350 (mort de Constant), il fut écarté de son siège. Une...

  • CATHOLICISME - Histoire de l'Église catholique des origines au pontificat de Jean-Paul II

    • Écrit par Jean DANIÉLOU, André DUVAL
    • 16 441 mots
    • 10 médias
    La première crise est celle de l'arianisme, qui met en cause la divinité de Jésus et, par là même, la réalité de son œuvre rédemptrice. Le premier concile œcuménique réuni à Nicée en 325 sur l'initiative de Constantin adopte un symbole de foi qui exclut nettement les doctrines d'Arius. Mais...
  • Afficher les 19 références

Voir aussi