DIGESTIF APPAREIL
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L'appareil digestif est l'un des premiers à se différencier dans l'échelle animale puisqu'il existe déjà, sous forme d'un sac s'ouvrant à l'orifice buccal, chez les Cœlentérés. C'est aussi l'un des appareils dont la différenciation est la plus précoce au cours du développement d'un organisme, puisqu'il dérive de l'un des deux feuillets primitifs de l'embryon ; ce feuillet, nommé endoderme, apparaît en dedans de l'ébauche embryonnaire, évoquant ainsi une sorte de tube digestif primordial.
Par ailleurs, dans toute la série animale, les caractères anatomiques et fonctionnels de l'appareil digestif sont suffisamment constants pour que son identification, lors d'une dissection, ne présente jamais de difficultés. La paroi digestive assez mince, à certains niveaux, pour permettre l'absorption des substances ingérées, présente des glandes productrices d'enzymes qui hydrolysent les constituants alimentaires chimiquement complexes ; des fibres musculaires lisses incluses dans cette paroi assurent le brassage des aliments et des sucs digestifs. Une telle stabilité dans la structure et les fonctions d'un appareil est un fait remarquable.
L'évolution n'a pas manqué cependant d'apporter sur le plan immuable de l'appareil digestif des retouches et des variantes de détail d'une infinie complexité. Qu'il s'agisse des modifications du dispositif buccal (prodigieusement varié déjà chez les Insectes), qu'il s'agisse des modifications de l'équipement enzymatique, qu'il s'agisse de subtilités anatomiques (gésier des oiseaux, panse des ruminants), tout concourt, toujours et partout, à assurer au mieux l'adaptation de l'organisme à son régime alimentaire, comme on le vérifiera aisément en consultant les articles de zoologie.
Au total, l'appareil digestif humain, qui sera pris ci-après en exemple, apparaît comme un type relativement archaïque, simple et peu spécialisé, qui correspond à un régime omnivore assez banal. Mais sa rusticité ne le garantit pas des inconvénients de l'hominisation : c'est le type même des appareils dont la pathologie est très largement d'origine psychosomatique.
Description et physiologie de l'appareil digestif humain.L'appareil digestif a pour fonction de dégrader les aliments et d'assimiler les substances pour satisfaire les besoins de l'organismes.Dans la bouche, l'aliment est transformé en une masse appelée bol alimentaire. Celui-ci passe par le...
Crédits : Planeta Actimedia S.A.© Encyclopædia Universalis France pour la version française.
En contrepartie, sa robustesse a autorisé les éclatants succès de la chirurgie des organes mous que renferme la cavité abdominale. Celle-ci laisse aujourd'hui facilement accéder les instruments, peu traumatisants, de la cœliochirurgie.
Quotidiennement, l'appareil digestif, pièce centrale de la vie végétative, subit les pulsions alimentaires que gèrent les centres régulateurs de la base du cerveau (cf. alimentation - Prise alimentaire) où interviennent les systèmes de récompense ou d'aversion à partir de signaux physiologiques qui qualifient la faim et la satiété. Parmi ces signaux, le taux de glucose dans le sang (cf. glycémie) joue un rôle majeur. Ce sucre est, pour les tissus de l'organisme, la source énergétique principale et il est vital que son taux sanguin soit maintenu constant, quelle que soit l'activité pratiquée. C'est pourquoi les réserves glucidiques du muscle ou du foie vont suppléer à la discontinuité de l'apport alimentaire en glucides : la constitution de telles réserves par le foie (fonction glycogénique) a été théorisée par Claude Bernard dès 1848, dans le cadre de ses recherches sur l'utilisation des aliments. Puis Frederick Banting et Charles Best découvrirent en 1921 que le pancréas produisait un stimulateur chimique de la consommation du glucose par les tissus, l'insuline : sécrétée au niveau des îlots de Langerhans pancréatiques, cette dernière, après avoir diffusé dans le sang, agit en tous points de l'organisme. L'insuline langerhansienne est donc une hormone. Sa sécrétion est fonction de la quantité de glucose dans le sang. Mais les tissus consomment aussi, en dégradant le glucose, l'oxygène nécessaire à la charge énergétique dont ils ont besoin (sous forme d'adénosine triphosphate, autrement dit ATP), et c'est une autre hormone, d'origine thyroïdienne, la thyroxine, qui contrôle l'activité respiratoire dont les tissus, au cours de leur nutrition, sont le siège. D'autres systèmes hormonaux interviennent aussi dans les situations de stress [...]
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Écrit par :
- Jean-Jacques BERNIER : docteur en médecine, professeur de clinique gastroentérologique, directeur de l'unité de recherche I.N.S.E.R.M. U54
- Jean-Louis FRESLON : professeur de pharmacologie à la faculté de pharmacie de Strasbourg
- Claude GILLOT : professeur à la faculté de médecine de Paris
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ABDOMEN
Dans le chapitre « Le contenu de l'abdomen » : […] La cavité abdominale est recouverte d'une séreuse, le péritoine, qui tapisse le diaphragme, la face profonde des muscles larges, plus précisément le transverse de l'abdomen et la fosse iliaque, matelassée par le muscle psoas-iliaque. Le versant postérieur de la cavité (fig. 4) n'est pas péritonisé . Il comprend trois régions, l'une médiane, vertébrale, et deux régions latérales ou lombaires. La ré […] Lire la suite
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Dans le chapitre « Le rôle du tractus digestif » : […] Le tractus digestif (bouche, estomac, intestin grêle) adresse des signaux mécaniques et des messages hormonaux aux structures de contrôle de la prise alimentaire. Les informations sensorielles olfactives et gustatives interviennent dans son contrôle quantitatif. Les variations de la pression intragastrique sont des stimuli transmis par le nerf vague et son augmentation participe au mécanisme de […] Lire la suite
AMPHIBIENS ou BATRACIENS
Dans le chapitre « Tube digestif » : […] Il présente quelques caractères particuliers. L'œsophage a un épithélium pseudo-stratifié à cellules muqueuses et à cellules ciliées. L'épithélium stomacal est simple. En dehors des cellules épithéliales muqueuses, chaque glande gastrique est uniquement composée, comme chez les Poissons, d'un seul type de cellules séreuses sécrétant à la fois la pepsine et l'acide chlorhydrique. L'épithélium inte […] Lire la suite
ANNÉLIDES
Dans le chapitre « Appareils et fonctions » : […] Le trait le plus frappant que présente une coupe transversale dans la région moyenne du corps d'une Sangsue est l'absence de cavité cœlomique. Présent chez la larve, le cœlome, au cours du développement, est envahi par un tissu conjonctif d'origine mésodermique, creusé de cavités contenant les organes génitaux, et un système compliqué de sinus. Ce tissu particulier est appelé tissu botryoïdal ; […] Lire la suite
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Dans le chapitre « Caractères distinctifs des arachnides » : […] Le corps des arachnides est constitué d’une série de segments, disposés les uns à côté des autres, qui illustre la métamérisation (parfois presque totalement disparue chez certains groupes comme les araignées ou les acariens). La zone céphalique n’est pas individualisée et le corps se divise en deux régions : à l’avant le céphalothorax, ou prosome, qui résulte de l’union de la tête et du thorax ; […] Lire la suite
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CHIRURGIE
Dans le chapitre « Bilan actuel et perspectives » : […] Notre époque est si fertile en découvertes qu'il est bien difficile de prévoir ce que sera la chirurgie dans l'avenir. Certains secteurs de la pathologie médicale ont disparu, comme certaines maladies contagieuses, d'autres sont en plein remaniement. En revanche, des maladies nouvelles sont apparues, soit qu'elles aient été méconnues jusqu'alors, soit qu'elles aient été créées par les progrès dus […] Lire la suite
CHOLÉCYSTOKININE-PANCRÉOZYMINE
Découverte en deux temps, d'abord pour son action sur la contraction de la vésicule biliaire et rattachée à la cholécystokinine par Ivy et Golberg en 1928, puis pour son action sur la sécrétion enzymatique pancréatique, attribuée à la pancréozymine par Harper en 1943, cette hormone n'a vu reconnaître son unité structurale qu'en 1971 par Mutt. La cholécystokinine-pancréozymine est sécrétée par les […] Lire la suite
CRUSTACÉS
Dans le chapitre « Tube digestif et organes excréteurs » : […] Le tube digestif comprend un court œsophage, un large estomac, un intestin moyen et un intestin postérieur. Dans l'estomac, un système de pièces articulées calcifiées forme un véritable « moulin gastrique », dont le rôle est de broyer les aliments. Au niveau de l'intestin moyen débouche un hépatopancréas, qui sécrète les enzymes digestives et absorbe en partie les produits de la digestion. On retr […] Lire la suite
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Pour citer l’article
Jean-Jacques BERNIER, Jean-Louis FRESLON, Claude GILLOT, « DIGESTIF APPAREIL », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 18 mai 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/appareil-digestif/