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ANTHROPOLOGIE DE L'ART

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  • Écrit par et

Art, identité et politique

En s’amplifiant, les processus de décolonisation, d’urbanisation et de mondialisation qui avaient déjà conduit à l’expansion des productions commerciales ont continué à bouleverser le paysage de l’art en lui conférant une forte coloration politique (MacClancy, 1997). Dans le sillage des indépendances (années 1960-1970) émerge un art contemporain favorisé par la mise en place d’enseignements artistiques ou d’écoles spécialisées, et bientôt reconnu sur la scène internationale. La multiplication d’institutions ou de manifestations consacrées à la mise en scène des cultures (musées, centres culturels, festivals) participe du rôle inédit octroyé à l’art. Lieu d’un fort investissement de la part de jeunes États indépendants, il devient désormais une composante majeure de la construction de leur identité nationale. La montée en puissance des actions des communautés autochtones pour la reconnaissance de leurs droits, particulièrement dans les anciennes colonies de peuplement (Australie, Nouvelle-Zélande, Canada, États-Unis), s’accompagne de diverses revendications, dont la restitution de leur patrimoine matériel dispersé dans les musées du monde et l’arrêt par les étrangers des emprunts à leur répertoire artistique, vus comme autant d’appropriations culturelles illégitimes. Avec les changements survenus, l’art s’est imposé au sein de l’anthropologie comme un sujet d’étude incontournable pour comprendre les enjeux identitaires, les relations entre local et global ou les rapports Nord-Sud (Marcus et Myers, 1995). L’analyse des liens entre art, identité et politique s’est étendue à l’art européen, avec des travaux portant, par exemple, sur le nationalisme à l’œuvre dans la peinture basque (MacClancy, 1997) ou encore sur l’art de propagande dans les pays de l’Est (Svasek, 2007).

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Écrit par

  • : directrice d'études à l'École des hautes études en sciences sociales
  • : directrice de recherche au CNRS, chercheuse en anthropologie sociale

Classification

Pour citer cet article

Brigitte DERLON et Monique JEUDY-BALLINI. ANTHROPOLOGIE DE L'ART [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 31/05/2017

Média

Masque à transformation kwakiutl - crédits : Richard A. Cooke/ Corbis/ Getty Images

Masque à transformation kwakiutl

Autres références

  • ART (Le discours sur l'art) - L'histoire de l'art

    • Écrit par
    • 4 725 mots
    • 1 média
    ...aujourd'hui sur cette discipline. Elle connaît aussi la satisfaction – et le danger – de se trouver de plus en plus souvent au centre des réflexions de l'anthropologie moderne. L'art est en effet le domaine où s'entremêlent constamment les éléments de la psychologie individuelle et les thèmes de la psychologie...
  • FABRE DANIEL (1947-2016)

    • Écrit par
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    Anthropologue français, né le 21 février 1947 à Narbonne, Daniel Fabre fait des études de lettres et de sciences politiques à l'université de Toulouse. Son intérêt pour l'ethnologie des sociétés européennes, domaine qu'il a profondément renouvelé, s'enracine dans l'enseignement du dialectologue Jean...

  • SURVIVANCE, arts

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    La notion de « survivance » est centrale pour l'histoire de l'art depuis que l'historien de l'art allemandAby Warburg (1866-1929) l'a placée au cœur de son dispositif intellectuel et léguée comme une question essentielle. Nulle autre œuvre que la sienne, après celle de son...