AJAṆṬĀ
Carte mentale
Élargissez votre recherche dans Universalis
Les peintures murales classiques
Dans les cavernes nos 1, 2, 16 et 17 se voient les fresques classiques les plus importantes ; il s'en trouve également, surajoutées, dans les sanctuaires nos 9 et 10. On admet généralement aujourd'hui que les surfaces murales étaient enduites et prêtes à recevoir leur revêtement pictural alors même que se poursuivait la tâche des sculpteurs. Les peintres ont donc pu travailler en un laps de temps assez court et il est difficile de trouver, dans l'ensemble de l'œuvre d'inspiration mahāyānique, les indices certains d'une évolution. Une partie de qualité médiocre, dans la grotte no 2, et représentant les « Mille Bouddhas » (thème du Miracle de Çrāvastī) est à situer, sur la foi d'une inscription, au vie siècle. Toutes traitent des existences antérieures du Bouddha ou de sa dernière incarnation humaine. La localisation topographique des événements, et non leur déroulement chronologique, présidait au groupement des scènes ; cette convention retarda longtemps l'identification des sujets.
Les ensembles, extrêmement denses, déconcertent le visiteur. À première vue, les scènes paraissent s'enchaîner sans aucune délimitation et se confondre. Puis des lignes de force se dégagent et, progressivement, un rythme s'établit : chaque groupe converge vers un personnage central, le passage d'un groupe à l'autre s'effectuant grâce à des personnages secondaires dont les attitudes guident le regard du spectateur, de scène en scène, tout au long de la surface murale. Qu'un schéma circulaire soit à la base de maintes structures ne peut surprendre : c'est là, d'une part, le dernier stade de la composition traditionnelle en médaillon et, d'autre part, le rappel de la valeur ésotérique du cercle, exaltée dans le bouddhisme évolué.
Ici triomphe le corps humain, hésitant entre l'élan et la retenue par un subtil mélange de sensualité et de pudeur. Types physiques, parures et mimiques appartiennent à un vocabulaire plastique évoquant irrésistiblement les conventions du théâtre sanskrit. Les récits édifiants font de fréquentes allusions à des personnages princiers e [...]
1
2
3
4
5
…
pour nos abonnés,
l’article se compose de 4 pages
Écrit par :
- Rita RÉGNIER : chargée de recherche au CNRS, chargée de mission au Musée national des arts asiatiques-Guimet
Classification
Autres références
« AJANTA » est également traité dans :
GUPTA EMPIRE
Dans le chapitre « Le témoignage des arts » : […] Plus accessibles que la littérature, les arts classiques de l'Inde ont préservé, à travers des œuvres de qualité, une image idéalisée de la société et le reflet des conceptions en vigueur au temps des Gupta. Les édifices laïques, construits pour la plupart en bois, ont disparu. Seuls subsistent des monuments religieux : grottes destinées au culte ou à l'habitation des moines, creusées au flanc de […] Lire la suite
INDE (Arts et culture) - L'art
Dans le chapitre « La sculpture » : […] Le Buddha de style Gupta (env. iv e - v e s. et vi e s.) transfigure les types créés antérieurement. Se détachant sur un grand nimbe délicatement ouvragé, la face aux yeux mi-clos rayonne d'une sérénité recueillie. Les effigies sorties de l'atelier de Mathurā, toujours prospère, sont couvertes d'une mince étoffe dont les plis en léger relief et nettement séparés les uns des autres laissent tran […] Lire la suite
Voir aussi
Pour citer l’article
Rita RÉGNIER, « AJAṆṬĀ », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 23 janvier 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/ajanta/