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WALT DISNEY COMPANY

Développement d’un empire

Le groupe Disney renforce sa stratégie d'internationalisation et de diversification. Elle se traduit notamment par le rachat de l'un des quatre grands réseaux américains de télévision commerciale ABC (1996), celui de la société de production et de distribution indépendante Miramax (1993), la création de nouveaux parcs d'attraction à l'étranger, notamment au Japon et en France (Eurodisney, 1992, rebaptisé Disneyland), et celle d'une filiale d'édition musicale, de chaînes thématiques, enfin des investissements dans le commerce électronique et dans la création d'un portail Internet.

Le paysage de l'animation cinématographique s'est profondément modifié avec l'avènement de concurrents dynamiques capables de surpasser Disney sur son propre terrain. Le groupe Disney s'est d’abord assuré, jusqu'en 2005, la distribution du studio Pixar, l'ancien laboratoire de George Lucas repris par Steve Jobs (le cofondateur d'Apple), dont les films, Toy Story (1995), Monstres, Le Monde de Nemo, réalisent alors de bien meilleures recettes que les productions maison.

La crise larvée depuis 2001 menace par ailleurs les dirigeants : pertes financières dues à certains investissements comme Eurodisney, dont les premières années d'exercice sont fortement déficitaires, baisse des recettes du commerce de détail, recherche d'un second souffle dans l'image de synthèse, difficultés avec certaines filiales comme Miramax, désillusions et pertes dans le secteur des nouvelles technologies, et baisse importante des actions en Bourse. D'où la fermeture des studios implantés en Floride, en France, au Japon, la suppression de nombreuses boutiques Disney et de plusieurs activités Internet.

L’empire Disney est contraint de se restructurer en 2005-2007 tout en restant un géant de l’audiovisuel et du cinéma aux activités étendues aux parcs d’attractions, à l’immobilier et au tourisme. Le groupe abandonne ses radios et plusieurs chaînes thématiques, et rassemble ses marques autour du nom de la maison mère. Il réorganise le réseau de télévision ABC et sa filiale ESPN (Entertainment Sport Programming Network), et met fin aux activités de Miramax en 2010 après avoir évincé les fondateurs Bob et Harvey Weinstein. Il renforce aussi spectaculairement sa position dans la production et les techniques, et dans la diffusion. En 2006, Disney rachète le studio Pixar à Steve Jobs, puis Marvel Entertainment en 2009 et, enfin, en 2012, Lucas Film, fondé en 1971 par George Lucas à San Francisco, et dont Pixar était issu à l’origine. Lorsque le groupe Murdoch se réorganise, en 2017-2018, ce sera l’acquisition de la 21st Century Fox – héritière de la 20th Century Fox, qui avait sérieusement concurrencé Disney avec les films d’animation de Chris Wedge (série L’Âge de glace, six titres entre 2002 et 2023). Le groupe récupère alors quatre studios de tournage, de nombreuses chaînes de télévision – dont celles du National Geographic et les chaînes Fox américaines créées par Rupert Murdoch, qui ne conserve que Fox News. Disney Group accroît son catalogue de droits en récupérant ceux de Star Wars (George Lucas) et ceux des personnages populaires de Marvel Entertainment – Iron Man, Spider Man, Thor, Captain America, The Avengers –, affirmant ainsi sa suprématie sur le marché.

Au cours de cette période, le contexte est modelé par les nouvelles technologies de diffusion, et voit l’irruption de Netflix. Née d’un simple commerce de DVD, cette entreprise est devenue le numéro un mondial du service de vidéo à la demande, et s’est engagée dans la production de programmes. Disney s’était déjà associé, en 2007, à Fox et NBC Universal pour créer une plate-forme de ce type, Hulu. Il en rachète les parts en 2018 pour devenir majoritaire. Surtout, il crée une plate-forme Disney +[...]

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Pour citer cet article

Daniel SAUVAGET. WALT DISNEY COMPANY [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ALICE AU PAYS DES MERVEILLES (T. Burton)

    • Écrit par Christian VIVIANI
    • 940 mots

    Depuis ses premiers courts-métrages, Vincent (1982) et Frankenweenie (1984), les personnages de Tim Burton hésitent presque toujours entre l'enfance et l'âge adulte ; jusqu'à présent, seul Sweeney Todd (2007), où le cinéaste nous livre sa part obscure, apparaît fermement campé dans...

  • CINÉMA (Cinémas parallèles) - Le cinéma d'animation

    • Écrit par Bernard GÉNIN, André MARTIN
    • 17 657 mots
    • 6 médias
    Pendant des décennies, le marché du long-métrage d'animation s'est quasi limité aux seules productions des studios Disney. Mais après la mort de « Citizen Walt », en 1966, on s'aperçoit que, d'année en année, la qualité des films baisse. Tout change au milieu des années 1980, avec l'apparition de nouveaux...
  • HOLLYWOOD

    • Écrit par Joël AUGROS, Francis BORDAT
    • 7 713 mots
    • 9 médias
    Les compagnies Pixar et Marvel, dotées de contenus à succès sont successivement rachetées par Disney (2006 et 2009), qui prend même le contrôle de Lucas Entertainment (2012), signant ainsi sèchement la fin du rêve d’indépendance de son fondateur George Lucas, construit sur le succès planétaire de...
  • SALVADOR HENRI (1917-2008)

    • Écrit par Alain POULANGES
    • 1 445 mots
    • 1 média

    Artiste caméléon, à la fois clown aux éclats de rire contagieux, crooner, compositeur, guitariste de jazz, Henri Salvador reste ce chanteur osant les pires grimaces et les travestissements les plus insensés mais capable d'offrir aux générations qu'il a accompagnées pendant plus de soixante ans...

Voir aussi