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SYRIE

Nom officiel

République arabe syrienne (SY)

    Chef de l'État et du gouvernement

    Bachar al-Assad (depuis le 17 juillet 2000). Premier ministre : Hussein Arnous (depuis le 11 juin 2020)

      Capitale

      Damas

        Langue officielle

        Arabe

          Unité monétaire

          Livre syrienne (SYP)

            Population (estim.) 23 434 000 (2024)
              Superficie 185 180 km²

                La Syrie avant la conquête arabe

                Les Cananéens autochtones et les Phéniciens qui, vers le milieu du deuxième millénaire, s'étaient mêlés à eux le long des côtes, avaient, au cours des siècles, formé un peuple syro-phénicien ayant une langue et une civilisation propres, et se distinguant des peuples environnants, arabe, égyptien et anatolien. Divisée en petites principautés, soumise par intermittence à l'Égypte à partir du xive siècle, la Syrie fut le théâtre de la migration des Hébreux aux xviie et xvie siècles, du débarquement des Philistins au xiie siècle, des incursions de tribus anatoliennes, puis des invasions des Babyloniens, des Égyptiens, des Hittites, des Assyriens, des Perses et des Macédoniens. C'est en 312 avant J.-C. que Séleucos, lieutenant d'Alexandre, fonda dans la vallée de l'Oronte un État ayant Antioche pour capitale, auquel il donna le nom de royaume de Syrie et qui s'étendit, par étapes successives, de la mer Égée à l'Inde. Pendant cette période s'infiltrèrent en Syrie des Arabes venus du sud de la péninsule arabique ; ils fondèrent des communautés à Émèse (Homs), Palmyre, Petra, dans le Haourân et la Damascène. Ils adoptèrent la langue araméenne, et se convertirent plus tard au christianisme. Certains, tels les Ghassānides, jouèrent un rôle important dans l'histoire de la Syrie. En 64 avant J.-C., le royaume séleucide s'effondra sous les coups des Romains qui formèrent la Provincia syria avec toutes les parties de la Syrie traditionnelle. Le pays connut alors une période de grande prospérité. D'après les auteurs anciens, sa population atteignit le chiffre de sept millions. La ville d'Antioche compta jusqu'à 300 000 habitants. Une renaissance araméenne se développa à partir des écoles d'Édesse (Ūrfa), Antioche, Héliopolis (Baalbek) et Palmyre se couvrirent de monuments grandioses.

                Les Syriens jouèrent un rôle important à Rome. « Voici que l'Oronte syrien s'est déversé dans le Tibre, apportant sa langue et ses mœurs », écrivait Juvénal au ier siècle. Les légions stationnées en Syrie portèrent sur le trône de Rome plusieurs empereurs syriens : ceux de la dynastie émésénienne (218-235), puis Philippe l'Arabe (244-249).

                Le transfert de la capitale de l'Empire romain à Byzance (330), puis le partage en Empire d'Occident et en Empire d'Orient (395) – la Syrie fut rattachée à ce dernier – marquèrent le début de l'époque byzantine (395-634), beaucoup moins libérale et brillante que ne l'avait été l'époque romaine. La fiscalité devint pesante, puis écrasante ; les caprices religieux des empereurs poussèrent les Syriens vers des schismes et des hérésies : nestorianisme, monophysisme, monothéisme.

                Restitution du portique-galerie d'une maison de Sergilla, Syrie - crédits : C. Duvette

                Restitution du portique-galerie d'une maison de Sergilla, Syrie

                Pourtant, l'esprit d'entreprise des Syriens parvint à créer, pendant cette période difficile, un commerce maritime florissant, tandis que la culture araméenne continuait à s'épanouir et qu'un art syrien original prenait naissance, caractérisé par la coupole architecturale, les mosaïques polychromes, les étoffes à « arabesques ».

                Au vie siècle débutèrent les invasions perses qui aboutirent à une occupation de la Syrie et à la transformation de celle-ci – moins la Phénicie maritime – en satrapie perse, de 611 à 622. L'empereur Héraclius réussit à chasser les Perses et à recouvrer la Syrie, au prix de guerres qui laissèrent son armée épuisée. Aussi, lorsque les Arabes parurent aux frontières de la Syrie, ne se heurtèrent-ils pas à une forte opposition militaire et ne rencontrèrent-ils pas non plus de résistance de la part des Syriens, que deux siècles et demi de tracasseries byzantines avaient exaspérés.

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                Écrit par

                • : maître de conférences à l'université de Lyon-II-Louis-Lumière
                • : ancien élève de l'École polytechnique
                • : professeur des Universités en science politique
                • : docteur en sociologie politique des relations internationales
                • : spécialiste économique et politique pour le Proche-Orient, conseiller privé
                • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                Classification

                Pour citer cet article

                Fabrice BALANCHE, Jean-Pierre CALLOT, Philippe DROZ-VINCENT, Universalis, Philippe RONDOT et Charles SIFFERT. SYRIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                Médias

                Syrie : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Syrie : drapeau

                Restitution du portique-galerie d'une maison de Sergilla, Syrie - crédits : C. Duvette

                Restitution du portique-galerie d'une maison de Sergilla, Syrie

                Grande Mosquée de Damas - crédits :  Bridgeman Images

                Grande Mosquée de Damas

                Autres références

                • ÉTAT ISLAMIQUE (EI) ou DAECH ou DAESH

                  • Écrit par Universalis
                  • 2 494 mots
                  • 2 médias
                  Au début de 2011, en Syrie, l’insurrection contre le régime de Bachar al-Assad tourne rapidement à la guerre civile. C’est une occasion que saisit l’EII, dont les militants traversent sans difficulté la frontière irako-syrienne. Fin 2012, les groupes d’opposants syriens, majoritairement laïques...
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                • JIBRIL AHMED (1938-2021)

                  • Écrit par Aude SIGNOLES
                  • 754 mots

                  Ahmed Jibril fut leleader du Front populaire de libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG), un groupe palestinien né à la fin des années 1960, proche du régime syrien baathiste.

                  Né en 1938 à Jaffa (en Palestine alors sous mandat britannique), d’un père palestinien et...

                Voir aussi