SUMER
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Le terme de Sumer se rapporte à l'une des plus importantes périodes de l'histoire mésopotamienne, une des plus brillantes aussi, si l'on songe à la civilisation et à l'art qu'elle évoque, dont nous sommes d'ailleurs encore tributaires après plusieurs milliers d'années. Est-il nécessaire de rappeler que c'est à ce monde révolu que l'on doit, entre autres, le système sexagésimal, la division de l'heure en soixante minutes, de la minute en soixante secondes ? Ce seul exemple suffit, puisqu'il pèse sur la destinée humaine et nous touche tous directement dans l'existence quotidienne. Le nom akkadien Shumeru, dont nous avons tiré Sumer, s'appliquait à la région à laquelle ses habitants avaient donné le nom de Kengi, ou plus simplement de Kalam, le pays. Dans son acception étroite, celui-ci s'étendait de Nippur au nord, aux rives du golfe Persique au sud, avec de part et d'autre les deux grands fleuves, Euphrate à l'ouest, Tigre à l'est.
Structure politique
La date de l'établissement des Sumériens en Mésopotamie n'est pas encore fixée de toute certitude. Le seul point qui ne prête pas à contestation c'est qu'ils ne sont pas des autochtones. Ils venaient d'ailleurs, de l'Est très vraisemblablement, probablement de l'Iran. Certains ont pourtant supposé que l'origine était à chercher dans l'une ou l'autre des contrées du golfe Persique, en l'espèce l'île de Bahrein. L'arrivée au pays du Tigre et de l'Euphrate aurait alors eu lieu par mer. De toute façon, on la situe au IVe millénaire, soit au début (Henry Frankfort), soit à la fin (la plupart des spécialistes). Nous pensons que la Genèse (xi, 1) a conservé une précieuse tradition quand elle écrit : « Partis de l'Orient, les hommes trouvèrent une plaine dans le pays de Shinear (la Babylonie) et ils s'y installèrent. » La migration est donc très explicitement consignée. Elle peut être fixée dans l'une ou l'autre des périodes archéologiques, qui ont reçu l'appellation d [...]
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Écrit par :
- André PARROT : membre de l'Institut, directeur du musée du Louvre
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AKKAD
Dans le chapitre « L'organisation politique » : […] Depuis des siècles, la Mésopotamie était divisée en une foule d'États-cités, ayant chacun leur prince ou « vicaire » du dieu local. Ces chefs ne cessaient de se faire une guerre mesquine de contestations frontalières ; de temps en temps, l'un d'eux ayant vassalisé quelques villes voisines se proclamait roi. Plusieurs peuples (Sémites, Sumériens, Hourrites, Élamites) se mêlaient dans la grande vall […] Lire la suite
ANU
Anu est le nom sémitisé du dieu sumérien An ; l'idéogramme qui le désigne signifie simultanément « ciel » et « dieu », en général. Dans le partage tripartite du monde, Anu règne par excellence sur les cieux. Il occupe, à ce titre, le sommet du panthéon classique babylonien. Environ quatre-vingts divinités composent sa famille et sa domesticité. Le nombre qui le symbolise — soixante — est, dans le […] Lire la suite
ASIANIQUES
Dénomination attribuée aux anciens habitants de l'Asie antérieure qui n'appartenaient ni au groupe des Sémites ni à celui des Indo-Européens. Dans le Proche-Orient du ~ II e millénaire, appartenaient aux peuples asianiques les Proto-Hittites ou Nésites du centre de l'Asie Mineure ; les Hourrites dans la partie septentrionale du bassin du Tigre et de l'Euphrate ; les Vanniques dans la région du la […] Lire la suite
ASSYRIE
Dans le chapitre « Débuts de la ville-État (jusque vers 2002) » : […] Pendant longtemps, l'Assyrie se réduit aux campagnes dépendant d'une cité qui porte le nom de son roi divin, le dieu Assour. Les grands travaux des II e et I er millénaires avant J.-C. ayant fait disparaître les couches les plus anciennes du site, on ignore à peu près tout des origines de cette ville, qui ne se manifeste à l'archéologue qu'à partir du premier niveau du temple local d' Ishtar (d […] Lire la suite
ASSYRO-BABYLONIENNE LITTÉRATURE
Vers 2300 avant notre ère, le roi sémite Sargon d'Akkad ravit aux Sumériens l'hégémonie sur l'ancienne Mésopotamie. Les scribes, pour la première fois, se mirent alors à écrire couramment en langue akkadienne. Ce fut le point de départ d'une abondante littérature qui, pendant dix-sept siècles, allait s'épanouir en Assyrie et en Babylonie, rayonner sur tout le monde civilisé du temps, et, après la […] Lire la suite
ASTRONOMIE
Dans le chapitre « Les origines de l’astronomie » : […] Les plus anciennes civilisations sur lesquelles nous possédons des informations occupent, entre 5000 et 4000 ans avant J.-C., les plaines fertiles de Chine, des Indes, d'Égypte et de Mésopotamie, mais c'est probablement en cette dernière , sur les bords du Tigre et de l'Euphrate, que l'observation des astres tint le plus de place. Vers 3000 avant J.-C., les villes sumériennes du sud de la Mésopot […] Lire la suite
ATRA-HASIS POÈME D'
Œuvre rédigée en langue akkadienne, qui comptait quelque 1 250 vers à l'origine et qui présente un réel effort de réflexion sur la création et sur le destin de l'homme (cf. traduction in R. Labat, Les Religions du Proche-Orient , Paris, 1970). Elle fut rédigée en Babylonie, peut-être au ~ xvii e siècle ; mais, malgré le grand nombre de témoins qu'on en possède et dont les plus récents datent du ~ […] Lire la suite
BABYLONE
Dans le chapitre « La structure sociale » : […] La fusion des ethnies sumérienne et sémitique, juste avant le xix e siècle, marque la naissance de la Babylonie. Le sumérien, devenu langue savante, est supplanté par l'akkadien, et c'est dans cet idiome, désormais seul officiel, que Hammourabi entend parachever, au moyen de son Code, l'unification du droit : il semble avoir tenu compte, notamment en matière de mariage, de la coexistence de deux […] Lire la suite
ÉLAM
Pays voisin de la Babylonie situé le long de la rive droite du golfe Persique. Bien que le « tableau des peuples » énumérés dans la Genèse ( x , 22) les range parmi les descendants de Sem, les Élamites étaient un peuple asianique qui parlait une langue encore mal connue, de type agglutinant ; leur écriture utilisait une variété de cunéiformes. Au ~ xxviii e siècle, l'Élam eut beaucoup à souffrir […] Lire la suite
ENKIDU
Dans la tradition suméro-accadienne, Enkidu est le compagnon du roi Gilgamesh en certains de ses exploits. Dans le cycle sumérien, ils vont ensemble conquérir la Forêt des cèdres, gardée par le monstre Humbaba et tuer le Taureau céleste. Dans un autre poème, Enkidu descend aux enfers, où il est retenu prisonnier ; mais grâce à un trou ménagé dans le sol, il peut sortir répondre aux questions que l […] Lire la suite
Voir aussi
Pour citer l’article
André PARROT, « SUMER », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 08 février 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/sumer/