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PUCCINI GIACOMO

Vers l'opéra futur

Le cycle des opéras populaires est alors terminé et Puccini est désormais célèbre dans le monde entier. Soucieux de ne pas exploiter les recettes qui lui ont assuré sa notoriété, il laisse pourtant s'écouler plusieurs années avant de s'engager, avec La Fille du Far-West (La Fanciulla del West, 1910), dans une voie encore plus moderne. Parallèlement, l'attirance manifeste pour le grand opéra d'esprit romantique le conduit à choisir des scénarios favorables aux scènes d'ensemble et dont le plus magnifique exemple sera celui de Turandot..

Entre-temps, une incursion dans le domaine de l'opérette avec La Rondine (1917) est moins significative que les trois chefs-d'œuvre en un acte qui constituent Le Triptyque (1918) : Il Tabarro, tranche de vie colorée et violente, Suor Angelica, tragédie intime qui semble émaner d'un vitrail, et Gianni Schicchi, où le réalisme bouffe de la grande tradition italienne trouve, après Falstaff et dans la même veine, son expression la plus équilibrée, la plus intelligente et la plus originale.

La maladie a malheureusement empêché Puccini d'achever Turandot, qui marquait la dernière étape vers le traditionnel grand opéra d'inspiration légendaire. La concentration de l'intensité créatrice, la simplification grandiose et le perfectionnement intérieur du sens dramatique font cependant de cette immense fresque l'aboutissement d'une démarche où le compositeur « jette les maquillages du sentimentalisme et de la sensiblerie facile », en s'éloignant délibérément du climat vériste. Atteint d'un cancer de la gorge, il ne devait pas survivre à une opération tentée à Bruxelles, et c'est Franco Alfano qui accepta la tâche redoutable de réaliser la scène finale de l'opéra à partir des esquisses trouvées sur le lit de mort de l'auteur. Cette œuvre-testament, créée à la Scala en 1926, est, à bon droit, considérée comme l'une des plus hautes réussites de l'art lyrique, même si elle ne connaît pas le succès de foule de ses cadettes.

— André GAUTHIER

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Pour citer cet article

André GAUTHIER. PUCCINI GIACOMO [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Giacomo Puccini - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Giacomo Puccini

Maria Callas et Tito Gobbi - crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

Maria Callas et Tito Gobbi

Autres références

  • LA BOHÈME (G. Puccini), en bref

    • Écrit par Christian MERLIN
    • 232 mots
    • 1 média

    La Bohème, opéra de Giacomo Puccini, est créé au Teatro Regio de Turin le 1er février 1896. En 1890, la création de Cavalleria Rusticana de Mascagni marque l'acte de naissance d'un nouveau courant dans l'histoire de l'opéra, le vérisme, pendant musical du naturalisme...

  • LA BOHÈME (G. Puccini)

    • Écrit par Timothée PICARD
    • 1 778 mots
    • 1 média

    Opéra en quatre tableaux sur un livret de Giuseppe Giacosa et Luigi Illica d'après le roman Scènes de la vie de bohème d'Henri Murger (paru en feuilleton de 1845 à 1848) et l'adaptation théâtrale qui en a été tirée par l'auteur et Théodore Barrière en 1849, La Bohème...

  • GIACOMO PUCCINI (M. Marnat)

    • Écrit par Michel PAROUTY
    • 1 016 mots

    Auteur de nombreux livres sur la musique et la peinture, Marcel Marnat est bien connu pour l'ouvrage qu'il a consacré à Maurice Ravel, considéré à juste titre comme une référence. Son Giacomo Puccini (Fayard, Paris, 2005) est aussi utile que décapant. Utile parce que la bibliographie...

  • ALBANESE FELICIA (1909-2014)

    • Écrit par Universalis
    • 326 mots

    Cantatrice américaine d’origine italienne, Licia Albanese sut captiver son public par sa gestuelle nuancée, l’intensité passionnée et la profonde sensibilité avec lesquelles elle a incarné les héroïnes tragiques des compositeurs italiens Giacomo Puccini et Giuseppe Verdi. De cette soprano...

  • LEONCAVALLO RUGGERO (1857-1919)

    • Écrit par Philippe BEAUSSANT
    • 174 mots
    • 1 média

    Avec le Mascagni de Cavalleria rusticana et le Puccini de La Bohème, Ruggero Leoncavallo est le principal représentant de l'école dite vériste. Ses deux œuvres principales, Pagliacci (Paillasse, 1892) et La Bohème (1897), cette dernière postérieure d'un an à l'opéra du même nom composé...

  • OPÉRA - Histoire, de Peri à Puccini

    • Écrit par Jean-Vincent RICHARD
    • 9 082 mots
    • 31 médias
    On a l'habitude de classer également Giacomo Puccini (1858-1924), avec sa Bohème et sa Tosca (1900), dans la catégorie des compositeurs véristes. S'il est vrai que par la simplicité des passions qu'elle met en scène, par la modestie du milieu où se déroule le drame, La Bohème peut apparaître...
  • OPÉRA - Histoire, de Pelléas à nos jours

    • Écrit par Harry HALBREICH, Christian MERLIN
    • 6 050 mots
    • 10 médias
    ...grand opéra, dont la conception et les ressources se voient simplement élargies. Les trois grands compositeurs du début du xxe siècle déjà cités ( Puccini, Strauss, Janáček), tous spécialistes de la scène lyrique, ont, de leur côté, donné un certain nombre de chefs-d'œuvre durables, même si ce ne...

Voir aussi