PLOTIN, en bref

Instigateur de ce que l'on appellera après lui le « néo-platonisme », Plotin retient avant tout de Platon l'idée de la transcendance absolue du Bien. Édités par son disciple Porphyre, les soixante-trois traités que comportent les Ennéades décrivent les niveaux de la réalité qui vont de l'expérience humaine jusqu'à l'Un en passant par le monde « sublunaire », l'ordre cosmique, l'âme, l'être. La sagesse – voire le salut – demeure le but de la philosophie, conformément à l'enseignement socratique, même si les moyens pour y parvenir peuvent sembler trop spéculatifs. La pensée de Plotin a rencontré de nombreux échos, tant chez les Pères de l'Église et les théologiens médiévaux qu'à la Renaissance, avec notamment Marsile Ficin (1433-1499). La voie mystique visant à une contemplation directe de Dieu inspirera la spiritualité chrétienne, qui s'en démarquera toutefois pour des raisons essentielles. L'extase plotinienne, pur mouvement de l'intelligence, s'oppose en effet radicalement à la révélation, acte de Dieu.

— Francis WYBRANDS

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    Francis WYBRANDS, « PLOTIN, en bref », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :

    Autres références

    • DU BEAU, ENNÉADES I, 6 et V, 8, Plotin - Fiche de lecture

      • Écrit par Daniel RUSSO
      • 847 mots

      Plotin (205-270) a cinquante-neuf ans quand il rencontre Porphyre (234-305 env.), qui demeure avec lui pendant six ans et qui, après sa mort, réunit ses œuvres en cinquante-quatre livres, partagés en six Ennéades. Les passages sur le Beau et le Beau intelligible occupent respectivement les...

    • ENNÉADES, Plotin - Fiche de lecture

      • Écrit par François TRÉMOLIÈRES
      • 740 mots

      Les Ennéades (de enneas, le chiffre neuf en grec) ne constituent pas à proprement parler une œuvre de Plotin (205-270), mais la bibliothèque plotinienne : c'est en effet le nom donné au rassemblement par Porphyre, après la mort du maître, de cinquante-quatre traités ou conférences...

    • ACTE, philosophie

      • Écrit par Paul GILBERT
      • 1 129 mots
      ...certaine manière chez Aristote, de qui Thomas l'a reçue ; elle a été retenue surtout par le néo-platonisme, qui constitue une autre de ses sources. Pour Plotin, l'être suit l'agir, car il est énergie, mouvement. Ce qu'Aristote disait de l'intellection, Plotin le transpose dans...
    • ANTIQUITÉ - Naissance de la philosophie

      • Écrit par Pierre AUBENQUE
      • 9 801 mots
      • 8 médias
      ...dualisme bien-pensant, teinté de religiosité, qui oppose la matière, source du mal, et le principe du bien. D'un autre niveau est la philosophie de Plotin (204-270), qui, né en Égypte, formé à Alexandrie, a enseigné à Rome après un voyage en Orient. On a pu le croire influencé par les religions orientales,...
    • ARCHITECTURE (Thèmes généraux) - Architecture et philosophie

      • Écrit par Daniel CHARLES
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      ...Intermédiaire ou médiateur, le démiurge, qui recoud ce qui a été séparé, ne saurait cependant être vu « en direct » ; l'architecte est censé y suppléer. Plotin dira de même que le savoir qui permet la construction architecturale doit mêler connaissance divine et sensible ; l'architecture est alors « la...
    • ASCÈSE & ASCÉTISME

      • Écrit par Michel HULIN
      • 4 108 mots
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      ...de la catharsis, elle se prolonge chez les gnostiques et les manichéens, mais plus nettement encore dans le néo-platonisme. Toute la philosophie de Plotin, en particulier, se laisse interpréter comme une méditation sur le thème de la déchéance de l'âme, consécutive à son exil dans le corps : « C'est...
    • DÉCADENCE

      • Écrit par Bernard VALADE
      • 8 752 mots
      Plotin nous renseigne admirablement sur ce qui a présidé à la disparition de l'espace, de la perspective, de la ligne d'horizon, de la non-transparence des corps opaques. « Plus la matière perd sa forme, plus elle est semblable au modèle originel, l'idée » (Ennéades, V, viii...
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