PANCRÉAS
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Pancréas exocrine
Le pancréas exocrine se compose de lobules formés par la juxtaposition de petites glandes, les acini. Celles-ci sont constituées par une seule couche de cellules glandulaires pyramidales reposant sur une membrane basale. Près de cette dernière, le cytoplasme des cellules est dense et basophile ; le sommet renferme des granulations protéiques, les grains zymogènes, qui sont excrétés au pôle apical des cellules dans la lumière de l'acinus. Dans cette lumière font saillie des cellules petites et claires, les cellules centroacineuses, qui représentent le premier élément des voies excrétrices. Elles sont caractérisées par la clarté de leur hyaloplasme, pauvre en organites. À ces cellules font suite les voies excrétrices de l'acinus : canaux intercalaires et interlobulaires. Ces canaux cheminent dans les espaces interacineux, où se trouvent les éléments de soutien, les fibroblastes et les éléments de nutrition, capillaires, artérioles et nerfs. Au milieu du tissu exocrine se trouvent les îlots de Langerhans, composés de cellules à granulations différentes, où se situe la sécrétion endocrine de l'organe.
Suc pancréatique
L'aspect du suc pancréatique est variable, selon les conditions de sécrétion. Lorsque le débit est faible, il est épais et ressemble à de la glycérine ; lorsque le débit est élevé, il est fluide, incolore et aqueux. La quantité journalière de la sécrétion chez l'homme est diversement appréciée ; elle oscillerait entre 1 000 et 3 000 millilitres. Le pH est de 8,3 environ. Le suc pancréatique est isotonique au sang. Sa densité est de 1,007.
Le suc pancréatique comprend d'une part de l'eau et des électrolytes, d'autre part des composés organiques, essentiellement un mélange complexe d'enzymes.
La sécrétion hydroélectrolytique
La composition en cations est relativement invariable. Chez l'humain, elle est comprise entre 139 et 143 milliéquivalents par litre (mEq/L) pour le sodium et entre 6 et 9 mEq/L pour le potassium. L'ion calcium est plus faiblement représenté à 1,7 ± 0,3 mEq/L. La colonne des anions, bien que totalisant dans toutes les conditions 154 ± 10 mEq/L, est de composition beaucoup plus variable : l'ion bicarbonate est généralement le plus abondant. Sa concentration s'élève lorsque le débit hydrique s'accroît, jusqu'à la limite de 145 mEq/L. L’ion chlore subit les variations inverses ; sa concentration s’élève avec de faibles débits.
Les cellules responsables de la sécrétion hydroélectrolytique sont classiquement les cellules acineuses, centroacineuses et les cellules canaliculaires. La formation d’ions CO3H– est due à une anhydrase carbonique associée à un cotransporteur Na+/CO3H– et des pompes à protons consommant de l’énergie. Les ions CO3H– sont ensuite sécrétés activement à travers la membrane apicale dans le système canalaire grâce à une pompe Cl–/CO3H–, elle-même sous la dépendance de ce même canal Cl– dont la déficience est associée à la mucoviscidose. Cette sécrétion si particulière est essentielle à la neutralisation du milieu gastrique acide lorsqu’il arrive dans le duodénum : sans neutralisation, les enzymes pancréatiques seraient inactivées.
La sécrétion enzymatique
Le suc pancréatique contient des enzymes à très forte activité hydrolytique, qui assurent la dégradation de la plupart des types de macromolécules restantes, après leur passage dans la cavité gastrique.
La synthèse des enzymes pancréatiques a lieu dans la cellule acineuse. La migration intracellulaire des enzymes se fait en plusieurs étapes classiques dans les processus sécrétoires : synthèse des enzymes sur le réticulum endoplasmique rugueux, migration des protéines néosynthétisées vers l’appareil de Golgi, où a lieu leur maturation, puis isolement de vésicules emplies d’enzymes, les grains zymogènes. L'excrétion des enzymes dans la lumière canalaire est réalisée par l'expulsion des granules zymogènes au pôle apical de la cellule.
Protéases
On distingue, sur la base du site d’action des protéases pancréatiques, desendopeptidases, qui rompent les liaisons peptidiques situées à l'intérieur des protéines ; et les exopeptidases, qui détachent les acides aminés terminaux. La partie protéique des nucléases est ensuite hydrolysée.
Les endopeptidases
Les endopeptidases scindent les protéines en protéines plus petites ou en polypeptides ; on y note essentiellement la présence de trypsine et de c [...]
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Écrit par :
- Jacques MIROUZE : médecin des hôpitaux, ancien professeur de l'université de Montpellier
- Éric RENARD : professeur des Universités, praticien hospitalier, coordinateur du département d'endocrinologie, diabète, nutrition au Centre hospitalier régional universitaire de Montpellier
- André RIBET : professeur à la faculté de médecine de Toulouse, médecin des hôpitaux.
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Voir aussi
Pour citer l’article
Jacques MIROUZE, Éric RENARD, André RIBET, « PANCRÉAS », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 10 août 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/pancreas/