O.G.M.Les risques
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Les risques socio-économiques
Les plantes et les animaux sélectionnés classiquement ne sont pas brevetés. Pour les semences, le système de protection qui a été mis en place donne satisfaction depuis plusieurs décennies. S'appuyant sur un certificat d'obtention végétal (C.O.V.), il oblige les agriculteurs à payer une redevance au semencier pour exploiter une variété donnée. En retour, l'agriculteur bénéficie d'une libre disposition de cette semence. Ce système s'accommode bien de l'impossibilité qu'il y a de décrire en détails les modifications génétiques qui résultent de la sélection classique.
À l'inverse, la modification génétique d'un O.G.M. est parfaitement connue et donc en principe brevetable. Les O.G.M. alimentaires, de façon générale, ne sont pas pour autant brevetés en tant que tels dans la mesure où l'addition d'un gène, aussi intéressante soit elle, ne saurait autoriser son inventeur à s'approprier l'ensemble des gènes dont la présence et l'action résultent d'une sélection génétique réalisée par nos ancêtres pendant des millénaires. Les entreprises peuvent, en revanche, breveter les gènes et les méthodes qui ont été mis en œuvre pour obtenir des O.G.M. Le brevetage des gènes en tant que tels n'est pas admis par beaucoup de citoyens qui considèrent qu'il s'agit d'un bien commun à toute l'humanité. Un tel brevetage est en principe impossible puisque l'identification d'un gène est une découverte et non une invention. Il paraît en revanche acceptable de breveter un gène pour une utilisation biotechnologique bien définie. Cela ne doit en rien empêcher un autre inventeur de breveter le même gène pour une autre application. Le semencier protège donc l'utilisation des O.G.M. qu'il a créés par l'intermédiaire des brevets qu'il prend sur les gènes et les méthodes mises en œuvre pour les obtenir.
L'utilisation des O.G.M. engendre donc des changements dans les pratiques agricoles et commerciales. Les O.G.M. actuels sont normalement féconds et ils peuvent donc être ressemés comme les autres plantes. Pour protéger leurs inventions, les semenciers imposent aux agriculte [...]
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Écrit par :
- Louis-Marie HOUDEBINE : directeur de recherche, unité de biologie du développement et reproduction, Institut national de la recherche agronomique
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PLANTES GÉNÉTIQUEMENT MODIFIÉES ET RÉSISTANCE
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PREMIÈRES SOURIS TRANSGÉNIQUES
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RÉSISTANCE D'UN INSECTE À UN PESTICIDE DE MAÏS O.G.M.
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AGRICULTURE - Histoire des agricultures depuis le XXe siècle
Dans le chapitre « Perspectives » : […] Les acquisitions et locations de terres à la suite de la crise de 2007-2008 ont été si amples et si rapides qu'elles entraînent un risque élevé de concentration croissante du contrôle de la terre et de ses ressources, et d'exclusion de très nombreuses populations rurales pauvres. Or, pour beaucoup d'entre elles, la terre est la principale ou la seule source possible de moyens d'existence : elles n […] Lire la suite
AGRICULTURE DURABLE
Dans le chapitre « Agriculture durable et plantes génétiquement modifiées » : […] Si le recours à des semences de plantes génétiquement modifiées est tout à fait exclu des formes les plus radicales d’agriculture durable, il ne l’est pas a priori pour d’autres formes d’agriculture durable dont celles qui sont développées par l’A.E.I. ou par l’I.A.D. Au Brésil, l’agriculture de conservation utilise largement les plantes transgéniques. Si celles-ci demeurent très peu cultivées da […] Lire la suite
AGRONOMIE
Dans le chapitre « Amélioration des plantes » : […] L' agriculture a pour objet de produire des plantes, et tous les progrès de la science qui ont été évoqués jusqu'ici ont surtout permis d'assurer leur croissance et leur défense. Il fallait également améliorer le matériel végétal. E. Schribaux proteste, dans l'introduction de sa Botanique agricole , contre la suprématie donnée à la chimie. Certes, les sélectionneurs privés, comme les Vilmorin, a […] Lire la suite
ALIMENTATION (Économie et politique alimentaires) - Enjeux de politiques publiques
Dans le chapitre « Reconnaissance du principe de précaution » : […] Défini pour la première fois par le règlement C.E. 178/2002, ce nouveau principe juridique ne doit pas être confondu avec le comportement ou la démarche de précaution, qui n'est rien d'autre que la simple obligation de prudence, dont chacun est redevable à l'égard d'autrui dans l'exercice de toute activité. L'article 7 du règlement stipule que « dans des cas particuliers où une évaluation des inf […] Lire la suite
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Pour citer l’article
Louis-Marie HOUDEBINE, « O.G.M. - Les risques », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 03 février 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/o-g-m-les-risques/