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NESTORIANISME

L'Église de Perse sous les Sassanides (224-632)

Les premières preuves d'un christianisme organisé en Perse datent de l'avènement des Sassanides. Mais les chrétiens n'y obtinrent jamais l'appui de l'État : Sapor II (340-379) les persécuta d'autant plus violemment qu'il les soupçonnait de sympathies pour l'Empire romain où leur situation était devenue privilégiée. Ils durent constamment témoigner de leur loyalisme à la Perse, contre Byzance. La déclaration d'autonomie canonique absolue de leur catholicos-patriarche (424) n'est pas étrangère à cette nécessité, non plus que la réception officielle du nestorianisme au synode de Séleucie-Ctésiphon en 484. Devenue Église « nationale », l'Église d'Orient n'échappa pas pour autant aux persécutions tout au cours des ve et vie siècles. Le clergé mazdéen, fort de l'appui que l'État apportait à son culte, ne cessa de la combattre. Cela ne l'empêcha pas d'être la première Église du monde chrétien à proposer un enseignement universitaire de la théologie, avec l'école de Nisibe, réfugiée d'Édesse en 490. On s'y référait plus à la théologie antiochienne de Théodore de Mopsueste qu'à Nestorius. Le nestorianisme fit preuve aussi d'originalité en dégageant les mœurs chrétiennes des courants ascétiques : de 484 à 544, le mariage fut obligatoire pour le clergé, évêques inclus. Jusqu'à nos jours, c'est la seule Église orientale à permettre des secondes noces aux prêtres veufs.

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Écrit par

  • : professeur honoraire à l'Institut catholique de Paris

Classification

Pour citer cet article

Hervé LEGRAND. NESTORIANISME [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ANTIOCHE

    • Écrit par Pierre Thomas CAMELOT
    • 2 577 mots
    ..., que soutenait l'Orient (saint Basile), et Paulin, reconnu par Rome (le pape Damase) et Alexandrie. Le « schisme d'Antioche » dura jusqu'en 415. Lors de la crise nestorienne, l'évêque Jean d'Antioche prit à Éphèse le parti de Nestorius (431), mais en 433 il se désolidarisa de lui...
  • CHALCÉDOINE CONCILE DE (451)

    • Écrit par Hervé LEGRAND
    • 792 mots
    ...conciles œcuméniques de Nicée et de Constantinople, qu'elle déclare être des exposés suffisants de la foi dans le Christ. Mais elle ajoute aussitôt que les nouvelles erreurs de Nestorius et d' Eutychès doivent être formellement répudiées – c'était la volonté expresse de l'empereur. Ainsi, après avoir...
  • CHALDÉEN RITE

    • Écrit par Jacques PONS
    • 338 mots

    Les pratiques et les disciplines liturgiques adoptées par l'ancienne Église nestorienne de Chaldée se maintiennent aujourd'hui dans les communautés chaldéennes catholiques du patriarcat de Babylone, où elles portent le nom de rite syrien oriental. Ce rite est en usage principalement en Irak,...

  • CONSTANTINOPLE IIe CONCILE DE (553)

    • Écrit par Pierre Thomas CAMELOT
    • 1 324 mots

    L'histoire compliquée du IIeconcile de Constantinople est à situer dans la suite des querelles, théologiques et politiques, qui s'élevèrent en Orient après le concile de Chalcédoine (451). Celui-ci avait défini l'existence dans le Christ de deux natures, humaine et divine. Des partisans...

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Voir aussi