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NESTORIANISME

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Du XVIe siècle à nos jours

Au xvie siècle, l'Église nestorienne s'affaiblit encore à la suite de la politique d'union menée par Rome. Récusant la dévolution héréditaire du patriarcat d'oncle à neveu, en vigueur depuis 1450 (et qui demeure la règle jusqu'au xxe siècle), un groupe dissident entra en communion avec Rome sous la conduite de Sulāqā. Ainsi commença la communauté chaldéenne catholique, qui, de nos jours, a intégré la grande majorité des nestoriens d'Irak. En Inde, tous les chrétiens acceptèrent l'union de 1599, lors du synode de Diamper tenu sous l'influence des Portugais. Mais, cinquante ans plus tard, la majorité d'entre eux, découragée par la latinisation, reprit sa liberté et se rattacha à l'Église syrienne occidentale, embrassant ainsi, paradoxalement, le monophysisme ! Le nestorianisme a cependant repris pied en Inde en 1874, lorsque le patriarche chaldéen voulut y établir sa juridiction sur les catholiques fidèles à l'union de Diamper. Devant l'opposition du pape Pie IX à ce projet, la communauté rassemblée par Mar Mellus, envoyé du patriarche chaldéen Audo, se rattacha au patriarcat nestorien : elle devait avoir 15 000 fidèles en 1982. La guerre de 1914-1918 a décimé les nestoriens du nord de la Mésopotamie. En 1933 encore, ils subirent de telles persécutions de la part du gouvernement irakien que beaucoup s'exilèrent, y compris le patriarche Mar Chimoun XXIII, dernier patriarche héréditaire, qui mourut assassiné aux États-Unis en 1975, où il s'était fixé depuis 1940 et où il s'était marié en 1972.

Comptant environ 200 000 fidèles, la glorieuse Église d'Orient, qui a répudié l'appellation de nestorienne, n'est plus que l'ombre d'elle-même. Elle a pourtant adhéré au Conseil œcuménique des Églises, envoyé des observateurs au deuxième concile du Vatican et elle entretient des relations assez cordiales avec l'Église d'Angleterre, mais le successeur élu en 1976 de Mar Chimoun, Mar Denkha IV, métropolite de Téhéran, n'a pas réussi à venir à bout de schismes qui perdurent dans l'épiscopat depuis les dernières années de son prédécesseur.

— Hervé LEGRAND

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Écrit par

  • : professeur honoraire à l'Institut catholique de Paris

Classification

Pour citer cet article

Hervé LEGRAND. NESTORIANISME [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Autres références

  • ANTIOCHE

    • Écrit par
    • 2 577 mots
    ..., que soutenait l'Orient (saint Basile), et Paulin, reconnu par Rome (le pape Damase) et Alexandrie. Le « schisme d'Antioche » dura jusqu'en 415. Lors de la crise nestorienne, l'évêque Jean d'Antioche prit à Éphèse le parti de Nestorius (431), mais en 433 il se désolidarisa de lui...
  • CHALCÉDOINE CONCILE DE (451)

    • Écrit par
    • 792 mots
    ...conciles œcuméniques de Nicée et de Constantinople, qu'elle déclare être des exposés suffisants de la foi dans le Christ. Mais elle ajoute aussitôt que les nouvelles erreurs de Nestorius et d' Eutychès doivent être formellement répudiées – c'était la volonté expresse de l'empereur. Ainsi, après avoir...
  • CHALDÉEN RITE

    • Écrit par
    • 338 mots

    Les pratiques et les disciplines liturgiques adoptées par l'ancienne Église nestorienne de Chaldée se maintiennent aujourd'hui dans les communautés chaldéennes catholiques du patriarcat de Babylone, où elles portent le nom de rite syrien oriental. Ce rite est en usage principalement en Irak,...

  • CONSTANTINOPLE IIe CONCILE DE (553)

    • Écrit par
    • 1 324 mots

    L'histoire compliquée du IIeconcile de Constantinople est à situer dans la suite des querelles, théologiques et politiques, qui s'élevèrent en Orient après le concile de Chalcédoine (451). Celui-ci avait défini l'existence dans le Christ de deux natures, humaine et divine. Des partisans...

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