MEXIQUE
Nom officiel | États-Unis du Mexique |
Chef de l'État et du gouvernement | Claudia Sheinbaum - depuis le 1er octobre 2024 |
Capitale | Mexico |
Langue officielle | Espagnol |
Population |
129 739 759 habitants
(2023) |
Superficie |
1 964 375 km²
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Situé dans la partie méridionale du continent nord-américain tout en appartenant historiquement et culturellement à l'Amérique latine, le Mexique est un pays qui surprend par sa diversité. Au moins trois fois plus grand que la France (1 968 201 km2), il est composé, en grande partie, d'un immense plateau élevé entouré de chaînes de montagnes et de volcans qui s'abaissent vers d'étroites plaines côtières sablonneuses sur sa façade pacifique, à l'ouest, et sur le golfe du Mexique, à l'est. À l'extrémité sud-est s'étend la péninsule du Yucatán, plate et peu élevée. Le pays est coupé en deux par le tropique du Cancer, au sud duquel domine un climat intertropical. La variété des reliefs et des climats offre ainsi une gamme variée de paysages, de végétation, de vie animale et de territoires, généralement divisés en terres chaudes, tempérées et froides.
Cette diversité se retrouve également au niveau humain puisque la population mexicaine est composée de nombreux groupes d'Indiens, de Noirs, de Blancs, de Métis et de Mulâtres aux appartenances communautaires et religieuses variées. L'explosion démographique des années 1970 a fait croître de nombreux centres urbains : Guadalajara, Monterrey et la capitale Mexico, qui, si elle n'est plus la plus grande ville du monde, reste une très importante mégapole rassemblant 22,7 millions d'habitants (2011). Au total, le Mexique compte 112,3 millions d'habitants (2010), dont plus des trois quarts vivent en milieu urbain. Les activités économiques les plus modernes (industrielles et technologiques) côtoient les plus traditionnelles (agriculture vivrière, artisanat), reflétant bien souvent la grande variété des formes d'organisation sociale (de la ville morderne aux communautés rurales) et d'insertion dans l'histoire nationale (exclusion des régions du sud). La construction de l'identité nationale sur le métissage cache mal les diverses formes d'exploitation économique et de domination politique des minorités ethniques. L'histoire récente du Mexique montre, néanmoins, une revalorisation de la diversité culturelle, qui a accompagné la libéralisation économique et politique du début des années 1980. La démocratie se renforce encore en 2000, avec la fin de l'hégémonie sans partage du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), qui s'était installé au pouvoir quelques années après la révolution mexicaine de 1910. Mais l'amplification du narcotrafic, de la violence et de la corruption, ainsi que les difficultés à combler les inégalités sociales sont autant de menaces qui pèsent sur la démocratie mexicaine.
Géographie
Géographie physique
Des données climatiques exceptionnelles
Le rapprochement, unique sur notre globe, d'un monde tropical de basse altitude poussé vers le nord et d'un monde tempéré des hautes terres avancé vers le sud rend compte à lui seul des traits les plus singuliers de la géographie du Mexique. L'Éthiopie pourrait lui être comparée mais elle se situe tout entière au sud du 15e degré de latitude, et donc en position subéquatoriale, tandis que le territoire mexicain est tout entier au nord du 15e degré, à des latitudes sahariennes. Reportée sur celle de l'Afrique, la carte du Mexique s'inscrirait entre le sud-ouest du Maroc (Safi) et la cuvette nord-tchadienne (Ténéré). Mexico se placerait dans le Tanesrouft, entre Tombouctou et Tamanrasset. Sur la côte du Pacifique, au nord de Mazatlán, la borne qui, en bordure de la route panaméricaine, signale le tropique du Cancer, est édifiée dans une forêt claire de mimosées. En Afrique occidentale, sur la côte atlantique, elle serait plantée dans le désert qui s'étend jusqu'au fleuve Sénégal à 800 kilomètres au sud.
Pour expliquer que, pendant l'été, le Mexique soit baigné presque tout entier dans une humide atmosphère tropicale et reçoive des pluies abondantes, il ne suffirait pas d'invoquer le rôle du relief. Au Sahara, les massifs de l'Adrar et du Hoggar ne provoquent pas de telles précipitations. Ce sont les eaux exceptionnellement chaudes des deux océans Atlantique et Pacifique qui apportent au Mexique l'humidité dont il bénéficie. Les alizés de l'est-nord-est la distribuent sur les côtes orientales cependant qu'une sorte de mousson courte amène des précipitations sur les régions côtières du Pacifique. Les eaux chaudes (28 0C) de la mer Caraïbe viennent du golfe de Guinée et s'échappent par le Gulf Stream après avoir tourné dans le golfe du Mexique. Celles de la zone équatoriale du Pacifique se déplacent en été du golfe de Panamá vers Acapulco et atteignent la pointe sud de la Basse-Californie.
Ce prolongement vers le nord du système tropical commande le climat des « terres chaudes » (tierracaliente) et humides du Mexique. Celles-ci se distribuent en croissant depuis le Sinaloa et le Nayarit à l'ouest, jusqu'au Veracruz et au Tamaulipas à l'est. Selon la longueur et l'intensité de la saison pluvieuse d'été, on a des forêts vierges comme celles qui enserrent les ruines de Palenque au nord du Chiapas et plus encore des forêts claires à mimosées ou des savanes. Un bon tiers du Mexique se trouve ainsi compris dans le domaine tropical.
Les pluies d'été tombent aussi sur les plateaux de 1 700 à 2 600 mètres d'altitude qui s'étendent de Puebla à Mexico et à Guadalajara. À la différence des pays européens, un hiver sec règne sur ces hautes terres tempérées. Le blé et l'orge venus d'Europe y voisinent avec le maïs et la pomme de terre d'origine américaine. L'analogie de ces paysages mexicains et de ceux qui caractérisent l'Europe de l'Ouest résulte, pour le Mexique, d'un héritage venu du nord. À l'époque glaciaire, les boisements de pins et de chênes des États-Unis et leurs associations de graminées émigrèrent vers le Mexique. Quand le climat se réchauffa, forêts et prairies tempérées s'élevèrent en altitude. Au-dessus de Mexico, vers 2 800 mètres, le nouveau centre nucléaire mexicain du désert des Lions est implanté dans un cadre forestier qui ressemble à s'y méprendre à celui des plateaux jurassiens de Pontarlier.
Cependant le désert menace ces paysages tempérés. Que les précipitations tombent au-dessous de 600 millimètres, et l'on trouve des cactus et des nopals. Le véritable désert chaud se situe au nord-ouest dans l'Altar sonorien et dans la Basse-Californie centrale ; grâce à de lointains héritages il diffère du désert total de type saharien. Les grands candélabres des cactus, les épineux hérissés du type ocotillo, quelques touffes épaisses de graminées sèches en font un « désert vivant », comme celui de l'Arizona que Walt Disney a fait connaître aux Américains. Il y pleut tous les cinq ou dix ans : en moins d'une semaine fleurissent, éphémères, des milliers de plantes. Sur les plateaux du Centre et du Nord mexicains, le désert comporte quelques arbustes du type mezquite (Prosopis), des touffes de buissons et, dans les « bolsons » aux sols limoneux, des maquis de gobernadora(Larrea) dont les feuilles vernissées font songer au lentisque de l'Algarve. Les yuccas et les agaves le disputent aux nopals lorsque l'on passe au semi-désert que hantent les chevriers et leurs maigres troupeaux.
Ces associations végétales s'avancent vers le sud dans les régions abritées, sous le vent, où les pluies se font rares. De bassin en bassin, elles pénètrent jusqu'à Tehuantepec et jusqu'à la dépression centrale du Chiapas. En Basse-Californie, un climat « méditerranéen » à pluies d'hiver permet l'existence d'une sorte de maquis, le chaparral, jusqu'à 100 kilomètres au sud de la frontière.
Rareté et dispersion des terres cultivables
Les combinaisons qui résultent de l'interférence des climats tropical, tempéré et désertique suffisent à faire apparaître au Mexique un grand nombre de régions naturelles. Le relief vient accroître cette diversité et aussi la pédologie ou, pour mieux dire, la présence ou l'absence de sols. Les versants ravinés, les affleurements de roches calcaires mises à nu, les coulées volcaniques récentes, les déserts pierreux, les fonds de cuvettes salés sont si nombreux et si étendus que le Mexique, trois fois et demi plus grand que la France, n'a guère plus de 15 millions d'hectares en culture, soit à peine la moitié des terres cultivées de cette dernière. Elles se répartissent en une soixantaine de régions, le plus souvent isolées, si bien que l'on peut comparer le « Mexique utile » à un archipel dont les îles seraient dispersées, dans les divers étages du pays, entre les terres basses et chaudes de la côte et les hauts bassins de l'intérieur. Dans les déserts du Nord, la notion d'archipel s'impose d'une manière absolue, qu'il s'agisse des grandes oasis côtières du Sinaloa-Sonora arrosées par les fleuves de la Sierra Madre occidentale ou des périmètres irrigués qui s'échelonnent de Torreón à Ciudad Juárez dans le désert du Centre-Nord.
Sur les plateaux du Mexique central se sont édifiés les cinq grands volcans de l'Anahuac, dont le plus connu, près de Mexico, le Popocatepetl, s'élève à 5 500 mètres, et les soixante volcans plus petits du Michoacán dont le Paricutin, sorti de terre dans des champs de maïs en 1943. Entre ces reliefs éruptifs se logent de larges dépressions aux sols faits de cendres et de ponces. Ils constituent de très bons terroirs autour de Puebla, de Mexico, de Toluca et plus encore dans le Bajío, de Celaya à Guadalajara. Cependant, là aussi, l'horizon se ferme sur des reliefs incultes plus étendus que les fonds exploitables.
En zone tropicale, les terres ont été presque partout lessivées ; aussi sont-elles ordinairement très pauvres. Sur ce point, toutefois, le Mexique est moins mal partagé que la plupart des pays tropicaux. Il compte assez peu de sols latéritiques infertiles. En revanche, il dispose, dans les terres chaudes, de sols volcaniques, calcaires, alluviaux qui se prêtent à une mise en culture satisfaisante. C'est le domaine de la milpa, le champ de maïs temporaire. Il résulte d'un défrichement par brûlis. Après être passé par le stade du pacage de hautes graminées, il retournera à la brousse arbustive. L'émiettement des aires exploitées est de règle, ainsi que le petit noyau de peuplement isolé dans de vastes régions vides d'hommes.
Trois étapes de peuplement
Grâce aux fouilles archéologiques récentes, en particulier celles de Mac Neish à Tehuacán, on sait que les civilisations indiennes du Mexique ont pris leur départ dans des terres sèches qui se situent aux limites du monde tempéré et du monde tropical. Le maïs et les cultures qui l'accompagnent, les haricots, les courges, les piments, les tomates, furent domestiqués pour la première fois dans cette région de transition, ce qui explique qu'ils aient pu constituer le fond commun de l' agriculture tropicale des Olmèques, des Totonaques et des Mayas, comme celui de l'agriculture tempérée des Toltèques, Aztèques et Tarasques. Plus fragile, le premier type d'agriculture a donné des « civilisations mortelles » dont il subsiste des monuments et des traditions. Sur les terres tempérées, en revanche, l'occupation du sol fut beaucoup plus stable en dépit des destructions causées par les envahisseurs venus du désert.
En 1519, le domaine du peuplement rural dense et sédentaire était encore réduit. Il s'arrêtait à 100 ou 150 kilomètres au nord et au nord-ouest de Mexico. Les nomades chichimèques occupaient alors le vaste et fertile Bajío de Celaya. Les Espagnols s'empressèrent de mettre en culture ces terres de colonisation. La prospection minière les conduisit à Pachuca, à Guanajuato, à Zacatecas, à Santa Bárbara et détermina une rapide expansion du peuplement dans les régions steppiques du plateau central mexicain. Au xviiie siècle, de nouvelles découvertes de filons argentifères à Santa Eulalia et à Alamos les firent pénétrer au Chihuahua et en Sonora, où ils s'installèrent solidement. Par rapport au Mexique utile de Moctezuma, celui des derniers vice-rois, au début du xixe siècle, était deux fois plus étendu. Il s'avançait même par endroits au Texas, au Nouveau-Mexique et en Californie, mais la guerre malheureuse de 1846-1848 lui fit perdre ces positions qu'annexèrent les États-Unis.
Il restait cependant, à l'intérieur du territoire fédéral, de vastes espaces à coloniser. Dès que les chemins de fer en assurèrent la pénétration, au temps de Porfirio Díaz, de 1876 à 1910, leur mise en valeur se développa dans trois directions : vers les terres tropicales du Sud, où allaient prospérer les nouvelles plantations, principalement celles de café et de henequen (sisal), vers les régions côtières du golfe où l'on découvrit le pétrole, vers les oasis des régions désertiques du Centre et du Nord-Ouest où l'on mit en pratique les techniques modernes de l'irrigation par barrages et canaux.
Après la guerre civile, cette politique fut reprise avec le soutien de l'État qui finança les programmes d'irrigation en même temps qu'il prenait en charge la construction des routes modernes. Un pays tropical que traverse une route devient en quelques années un producteur de vivres, de bétail, de fruits tropicaux, de coton et de café. Comme la progression se faisait ordinairement à partir des hauts plateaux en direction de la côte, on qualifia de « marche à la mer » cette conquête des terres vierges. La réforme agraire, organisée en 1917, n'intéressait d'abord que les terres déjà exploitées. Il s'agissait de réduire les grands domaines et de constituer des communautés rurales appelées ejidos dont les parcelles étaient confiées en usufruit aux travailleurs des campagnes. Mais la réforme agraire ainsi comprise ne pouvait fournir des terres à tous les ayants droit. Aussi fallut-il ouvrir, dès 1926, les zones pionnières des oasis, des steppes et des terres chaudes aux hommes des ejidos qui y prirent place aux côtés des colons propriétaires. Les distributions de terres se sont faites à un tel rythme que, de 1926 à 1970, les surfaces cultivées ont plus que doublé, passant de 7 millions d'hectares à plus de 15 millions. Ce bilan remarquable doit cependant s'interpréter en fonction des types d'exploitation. La réforme agraire a répondu à des exigences sociales. Elle a donné des terres à de petits paysans qui produisent peu : 85 % des fermes mexicaines ne livrent, en valeur, que 15 % des denrées agricoles commercialisées. En revanche, 15 % des exploitants ont réalisé la révolution agricole sur les terres à eux laissées ou confiées par la réforme agraire ; ils participent pour 85 % à la production agricole collectée de la Fédération.
Il s'agit d'une agriculture intégrée dans l'économie nationale. Les nouvelles voies de communication n'ont pas eu pour seul mérite de désenclaver les zones pionnières. Elles ont aussi rendu effective la proximité des secteurs tropicaux ou désertiques de la périphérie et les secteurs tempérés du plateau central. Des échanges qui, ailleurs, se font à l'échelle intercontinentale, par exemple entre le golfe de Guinée et l'Europe, s'effectuent au Mexique sur 200 kilomètres au moyen de bonnes routes qui franchissent sans difficultés l'escarpe bordière des plateaux. Des bananes, des goyaves et des avocats à très bas prix existent sur le marché du moindre bourg des terres froides. Le ravitaillement des villes s'en trouve mieux assuré et les campagnes tropicales ont l'avantage de disposer, à courte distance, de gros marchés urbains. Pour prendre la mesure de ce privilège, il suffit de comparer le sertao brésilien ou l'Afrique intérieure, irrémédiablement sous-développés, aux terres tropicales mexicaines en plein essor de Veracruz.
Population et société : des inégalités persistantes
Le Mexique est entré dans le xxie siècle en ayant réussi une triple transition, démographique, politique et économique, qui semblait l'avoir rapproché des pays développés. La maîtrise de la fécondité et la fin de la forte croissance démographique avaient relégué l'explosion urbaine dans le passé. Le choix résolu du libéralisme, avec l'intégration dans l'ALENA (Accord de libre-échange nord-américain) le 1er janvier 1994, avait contribué à hisser le pays au rang de deuxième puissance économique d'Amérique latine. Enfin, de nouveaux horizons politiques semblaient s’ouvrir avec la fin du monopole du pouvoir par le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), parti hérité de la Révolution mexicaine.
Pour autant, le début du xxie siècle montre que les difficultés perdurent. La croissance économique est limitée, de l’ordre de 2 % par an, et les inégalités sociales demeurent prégnantes, voire augmentent. La violence est devenue plus présente que jamais en raison du poids pris par les narcotrafics. La société mexicaine est donc marquée par de nombreuses fractures, qui renforcent ses interrogations quant à l’avenir. Les défis restent nombreux, et l’espace géographique contrasté témoigne tant des clivages hérités du passé que de la réussite de certaines régions, alors que d’autres sont en crise.
Une société urbaine
Avec 126 millions d’habitants au recensement de 2020, la population du Mexique devrait atteindre les 150 millions en 2050. La croissance démographique, de l’ordre de 1 % depuis les années 2000, est devenue inférieure à celle de la population mondiale. Le taux de fécondité, de 2,1 enfants par femme, contraste avec la situation des années 1960 durant lesquelles le pays était le symbole de l’explosion démographique du « tiers-monde ». L’exode rural massif qui en avait découlé s’était traduit par la croissance spectaculaire de trois grandes villes : Guadalajara, Monterrey et surtout l’agglomération de Mexico, qui était considérée comme la plus grande ville du monde. Entre 1960 et 1980, elle a accueilli plus de la moitié des migrations internes, et sa population a sextuplé pour atteindre 20 millions d'habitants en 2005. L'extension sans fin, largement informelle, des immenses périphéries populaires, les difficultés croissantes d'approvisionnement en eau, la pollution atmosphérique, accentuée par l'altitude (2 400 mètres), et l'enclavement du site en ont fait le symbole de la ville « apocalyptique » et ingérable.
Depuis les années 2000 la capitale ne gagne plus d’habitants, et son solde migratoire devient négatif au profit des villes alentour. La zone métropolitaine de Mexico reste cependant en position dominante, en étant quatre fois plus peuplée que celles de Monterrey et de Guadalajara, qui ont dépassé chacune les 5 millions d’habitants. Le fait majeur est que la population mexicaine est désormais urbaine à 80 % et que le rééquilibrage de la croissance se fait au profit des agglomérations millionnaires, comme Puebla, Toluca, Querétaro, des villes frontalières et des pôles touristiques.
À l’échelle du pays, les migrations internes se sont modifiées au début du xxie siècle : les régions qui présentent les soldes migratoires positifs les plus importants sont les États de la frontière nord, en particulier la Basse-Californie, ainsi que le Yucatán.
Inégalités et violences extrêmes
Si les indicateurs globaux semblent montrer une démographie de pays développé, avec une espérance de vie de 75 ans et une transition démographique achevée, il n’en demeure pas moins que les inégalités sociales restent préoccupantes, dans un pays où plus du tiers de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Des inégalités de genre, tout d’abord, qui se traduisent par un taux d’emploi deux fois moins important pour les femmes ; des inégalités sociales, également : les résultats du système éducatif, évalués dans le cadre de l’OCDE par les enquêtes sur le suivi des acquis des élèves (PISA), sont très insuffisants, et l’ascenseur social reste irrémédiablement bloqué ; des inégalités géographiques, enfin, avec une opposition encore très marquée entre villes et campagnes, et Cuidad de Mexico, Nouveau-León, Basse-California, Querétaro entre les États les plus riches et les plus pauvres, concentrés dans le sud-sud-est du pays. Les indicateurs de santé, malgré des efforts pour généraliser la couverture sociale, sont un marqueur inquiétant de ces inégalités et des insuffisances des politiques sanitaires, ce qu’a révélé dramatiquement la pandémie de Covid-19 à partir de 2020, aggravée par l’importance des facteurs de comorbidité, en particulier l’obésité. Les trois quarts de la population sont en surpoids, dépassant le niveau des États-Unis, ce qui a amené le gouvernement à instituer, en 2014, une taxe sur les sodas, dans le pays du monde qui consomme le plus de Coca-Cola par habitant. Ainsi, le nombre d’années potentielles de vie perdues est estimé à 8 860 pour 100 000 habitants (OCDE, 2017), ce qui traduit la faiblesse des politiques de prévention, mais aussi l’importance des morts violentes par homicide ou accident.
La lutte contre les inégalités demeure centrale dans les discours et les politiques mises en place par les gouvernements, parce que beaucoup estiment que ce sont elles qui nourrissent la violence. Au cours des années 2000, le développement d’organisations criminelles, vouées en particulier à la production et au trafic de drogues, s’est accompagné d’une explosion du nombre d’homicides, dont le taux a été multiplié par deux entre 2005 et 2010, pour dépasser désormais les 30 000/an en moyenne. On parle d’ailleurs de « guerre contre la drogue » pour désigner les opérations militaires massives lancées par l’État depuis 2006 contre les cartels. Ceux-ci, dont les affrontements pour le contrôle des territoires se soldent par des tueries, ont pris une place importante dans l’économie du pays, gangrénant une partie de l’administration et de la classe politique, tandis que les mesures des gouvernements successifs ne parviennent pas à enrayer leurs trafics.
Les populations indigènes au Mexique
Environ 6 % de la population mexicaine parle une langue indigène. Les populations amérindiennes se concentrent dans les États du Chiapas, d’Oaxaca et du Yucatán, où elles représentent plus du quart de la population. C’est dans ce Sud-Sud-Est mexicain que se trouvent différentes populations mayas, dont l’aire d’extension englobe le Guatemala. Un certain nombre de leurs traditions ont été conservées. La langue indigène la plus parlée est le nahuatl. Ces spécificités culturelles sont moins visibles dès lors que les populations indigènes sont dispersées, notamment autour de Mexico. En fait, le recensement mexicain permet de distinguer soixante-huit langues indigènes, appartenant à treize familles linguistiques, montrant la grande diversité de ces mondes indiens au-delà des principaux groupes (Nahua, Mayas, Mixtèques, Zapotèques ou Tzeltal). L’Institut national indigéniste (INI), créé en 1948 et devenu en 2018 l’Institut national des peuples indigènes, a pour mission de promouvoir leur développement économique et social tout en préservant leurs cultures. À travers les discours sur le métissage, l’identité nationale s’est construite en revendiquant des origines indiennes. Pourtant, bien des communautés indigènes estiment avoir été spoliées et marginalisées, ce qui s’est traduit par d’importantes revendications, visibles en particulier lors de l’insurrection néo-zapatiste dans le Chiapas, au début des années 1990. Il faut dire que le lien entre pauvreté et indianité est fort : statistiquement, ces populations restent au bas de l’échelle sociale. Ainsi, si la moitié des pauvres ruraux vit dans cinq États du Sud-Sud-Est (Veracruz, Puebla, Chiapas, Guerrero et Oaxaca), cela est fortement corrélé à la présence importante de populations indiennes.
Le Mexique aux prises avec la question migratoire
Les migrations vers les États-Unis restent une dimension incontournable de la réalité mexicaine. En effet, elles ont joué un rôle essentiel pour réguler la croissance démographique, soulager la pauvreté des zones rurales grâce aux envois d’argent et former une partie des élites du pays. On compte environ 12 millions de Mexicains qui vivent aux États-Unis (2020). Les Hispaniques (qui sont très majoritairement d'origine mexicaine) représentent le tiers de la population du Texas et de la Californie, et plus de 40 % de celle du Nouveau-Mexique. On parle d’ailleurs de « Mexamérique », expression forgée au début des années 1980 par le journaliste Joël Garreau pour désigner l'émergence d'un espace transnational à dimension culturelle, regroupant le sud des États-Unis et le nord du Mexique. Cette émigration est fondamentale, car elle offre des emplois à une partie de la jeunesse et permet aux émigrés d’envoyer d’importantes sommes d’argent – remesas – à leur famille. Celles-ciconstituent la deuxième source de devises, avec 40 milliards de dollars en 2020, ce qui représente 2,7 % du PIB, et soutiennent l’économie domestique.
Historiquement circonscrite à des régions bien délimitées, essentiellement situées dans le centre-ouest du pays, l'émigration concerne tout le territoire. La problématique migratoire s’est considérablement complexifiée sous le triple effet du renforcement des contrôles, du développement considérable des flux en provenance d’Amérique centrale et traversant le Mexique, et des variations du marché de l’emploi américain. Symbole de la fermeture des frontières aux migrations, le « mur » qui court de Tijuana sur le Pacifique au Río Bravo (appelé Río Grande aux États-Unis) n’est que la face visible du durcissement des conditions d’entrée aux États-Unis. Désormais plus coûteuse et plus meurtrière, la traversée illégale de la frontière est moins tentée par les Mexicains que par des migrants issus de pays plus pauvres d’Amérique centrale. Du reste, depuis la crise financière et économique américaine de 2008, on assiste à des migrations de retour. D’anciens émigrés ayant acquis compétences et capitaux viennent profiter d’opportunités au Mexique grâce à l’appui de politiques publiques.
Le fait majeur est sans doute le développement des migrations de transit. Depuis 2014, le nombre de migrants d'Amérique centrale (Honduras, Salvador, Guatemala) qui passent la frontière Mexique/États-Unis est supérieur à celui des Mexicains. Ces flux ont acquis une visibilité inédite avec le déplacement en « caravanes » de milliers de migrants, à partir de 2018. Selon les sources, 200 000 à 500 000 migrants centre-américains, chassés par la misère et la violence des gangs (maras), traversent le Mexique annuellement, sans statut légal pour la très grande majorité d’entre eux.
Les États-Unis d’Amérique utilisent alors le Mexique pour épaissir leur frontière. La limite avec le Guatemala et le Belize, ainsi que le rétrécissement au niveau de l’isthme de Tehuantepec, ont été érigés en espaces de contrôle essentiels, qui ont encore fragilisé la situation des migrants soumis au racket des gangs et à la corruption de certains fonctionnaires.
Cette situation fait que le Mexique est devenu un pays d’immigration. Compte tenu des difficultés du transit, les Centre-Américains sont de plus en plus nombreux à s’installer dans les villes frontalières du sud et du nord, ainsi que dans les principales métropoles (Mexico, Guadalajara et Monterrey). Ainsi, en 2020, environ 1,2 million d’étrangers vivaient au Mexique. Si cela représente moins de 1 % de la population, c’est un chiffre 2,5 fois plus élevé qu’en 2000.
Une économie confrontée à d’importants défis
L’ouverture économique, victoires et déboires
Le 1er janvier 1994, l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) entrait en vigueur ; il a été remplacé en 2020 par l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM). L'intégration du Mexique dans un vaste marché nord-américain a été l'aboutissement d'un revirement brutal de la politique économique. En 1982, la crise de la dette liée à l'effondrement des prix du pétrole a conduit à l'ouverture économique et au désengagement de l'État, conformément aux principes néolibéraux qui s'imposaient, à la même époque, aux États-Unis et dans les institutions internationales. La signature, en 1986, du GATT (General Agreement on Tariffs and Trade, ou Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce, devenu Organisation mondiale du commerce, OMC, en 1995) puis, en 1992, de l'ALENA, ainsi que la multiplication d'accords régionaux de libre-échange ont conduit l'économie mexicaine à devenir l'une des plus ouvertes du monde. De fait, cette ouverture s'est essentiellement traduite par un branchement sur l'économie des États-Unis d'où proviennent les deux tiers des investissements étrangers et vers où se dirigent près de 80 % des exportations.
Cette ouverture économique, qui s’est renforcée par la signature de nombreux accords de libre-échange, a permis au pays d’augmenter ses exportations et de diminuer légèrement sa dépendance vis-à-vis des États-Unis en développant ses échanges avec la Chine ou l’Union européenne. Néanmoins, la balance commerciale reste déficitaire, en particulier du fait des besoins en hydrocarbures. De plus, ce commerce extérieur est essentiellement manufacturier, dépendant largement du secteur automobile, qui représente près du tiers des exportations.
Le Mexique industriel : entre pétrole et maquiladoras
La construction du Mexique industriel
Le processus d'industrialisation du Mexique débute à la fin du xixe siècle. Les industries de biens de consommation, essentiellement le textile, s'installent alors à Mexico et dans les grandes villes du plateau central comme Puebla, et à Guadalajara, la capitale régionale de l’Occidente. Des industries lourdes se développent plus au nord, à Monterrey, berceau de la sidérurgie et des grandes familles d'entrepreneurs mexicains, ainsi que dans les enclaves minières du nord-ouest (Cananea, Durango) et pétrolières sur la côte du golfe du Mexique (Tampico, Poza Rica).
La politique volontariste d'industrialisation par substitution d'importation, dans la seconde moitié du xxe siècle, se greffe sur ces mêmes espaces. Selon la doctrine des pôles de développement, préconisée par la Commission économique pour l'Amérique latine (CEPAL), les investissements sont concentrés dans quelques sites, éloignés de Mexico, premier centre industriel du pays, afin de promouvoir le développement régional. Un ambitieux programme industrialo-portuaire est ainsi lancé et financé grâce à la manne pétrolière des « années d'abondance » (1976-1982) et à l'endettement gagé sur celle-ci. Côté atlantique, le système portuaire Tampico-Altamira (État du Tamaulipas) et la construction de grands complexes pétrochimiques à Coatzacoalcos-Minatitlán (Veracruz) et gazier Cactus (Tabasco-Chiapas) donnent une impulsion toute particulière à la côte du golfe du Mexique. Sur la côte pacifique, dans une zone pourtant difficile d'accès, le port de Lázaro Cárdenas associé à l'usine sidérurgique de Las Truchas (Michoacán) deviennent le symbole du volontarisme industriel de l'État mexicain. La privatisation, en 1991, de cette entreprise, qui produit un tiers de l'acier mexicain (soit 1,8 million de tonnes en 2019), et son acquisition par le groupe anglo-indien ArcelorMittal, en 2006, illustrent le tournant néolibéral pris dès les années 1980, avec la crise de la dette. L'État se déleste de presque toutes ses entreprises publiques (sidérurgie, engrais, compagnie d'aviation), sanctionnant la fin de l'État entrepreneur et aménageur. Toutefois, en raison de sa très forte charge symbolique et politique, le secteur pétrolier est resté à l'écart de la grande vague de privatisation des années 1988-1994 et demeure au centre des préoccupations politiques.
Pemex, « une affaire d’État »
Au début du xxe siècle, le Mexique était le deuxième producteur mondial de brut. Initialement exploité par des compagnies américaines et britanniques, le secteur pétrolier a été nationalisé en 1938, ce qui a donné lieu à la fondation de Pemex (Petróleos Mexicanos), gigantesque entreprise publique ayant le monopole de la gestion des hydrocarbures, de l’exploration à la commercialisation. Toutes les tentatives de privatisation de ce symbole de la souveraineté nationale ont échoué, même si le monopole a pris fin en 2014. L’entreprise a néanmoins fait face à de nombreuses difficultés, qui se sont traduites par le vieillissement des installations et la chute de la production presque de moitié, depuis le début les années 2000, faisant rétrograder le pays au douzième rang mondial (2019). Depuis le début du xxie siècle, la balance commerciale en matière d’hydrocarbures est fortement déficitaire, et l’un des enjeux majeurs est la remise à niveau du secteur pétrolier et plus globalement énergétique. Néanmoins, si le slogan de l’autosuffisance énergétique est proclamé avec force lors de l’arrivée au pouvoir de la gauche, en 2018, avec Andrés Manuel López Obrador (dit AMLO), l’endettement colossal de Pemex rend peu probable sa réussite. En effet, les investissements nécessaires sont colossaux, et la part de 90 % d’énergies fossiles dans le mix mexicain pose la question de la transition énergétique. Trente ans après la signature de l’ALENA, les maquiladoras continuent d’être le moteur des exportations mexicaines.
Le modèle des maquiladoras, entre maintien et remises en question
On parle de maquiladoras pour désigner des usines étrangères qui importent des intrants pour procéder à l'assemblage de produits essentiellement destinés à l'exportation. Elles sont apparues en 1965 afin de répondre aux difficultés conjoncturelles des régions frontalières avec la fin du programme Bracero. Celui-ci avait permis, depuis 1942, à de nombreux ouvriers agricoles mexicains de travailler comme saisonniers aux États-Unis. Dans un premier temps, ces usines ont été exonérées de droits de douane si elles s'installaient dans une frange frontalière de vingt kilomètres. Ainsi, leur implantation dans les villes proches de la frontière (Tijuana, Mexicali, Ciudad Juárez, Reynosa, Matamoros) a provoqué un gigantesque appel de main-d'œuvre à l'origine d'une véritable explosion urbaine. Une des formes d'implantation locale originale a été la mise en place d'usines jumelles de part et d'autre de la frontière, par exemple à El Paso-Ciudad Juárez : au nord, les fonctions d'encadrement et, au sud, les tâches d'assemblage. La brèche salariale entre le Mexique et les États-Unis est au cœur du système. La libéralisation du statut des maquiladoras à tout le territoire n'a pas provoqué leur diffusion généralisée, puisque 80 % des emplois restent localisés dans les États frontaliers. Les nouvelles installations se sont faites de manière sélective dans les grandes villes et axes industriels du nord (Chihuahua, Monterrey), vers le centre du pays (Puebla, Tlaxcala), l'ouest (Guadalajara) et de manière massive dans le Yucatán, à Mérida et dans les campagnes environnantes. Cette diffusion sélective s'est accompagnée à la fois d'un renouvellement dans la production (chute des effectifs dans les usines de la première génération : jouet, cuir, textile) et d'une ouverture au marché mondial (firmes japonaises et coréennes). Ainsi, à Guadalajara, des maquiladoras du secteur de l'électronique se sont installées à proximité d'importantes entreprises multinationales (IBM, HP, Siemens). Dans le Guanajuato s'est développée une nébuleuse d'entreprises autour du cuir et de la chaussure. Néanmoins, cette activité est très dépendante des rythmes de l'économie du pays voisin : avec la récession en 2001 puis la crise en 2008 et la violence liée aux cartels, certains observateurs ont cru – à tort – à la fin des maquiladoras. Si ce secteur est essentiel pour l’économie mexicaine, avec plus de 2 millions d’emplois directs en 2020, les interrogations sont importantes quant à une plus grande indépendance économique du pays.
L'industrie automobile, maillon essentiel de l'industrialisation mexicaine dans les années 1960, a également été stimulée par un meilleur accès au marché américain. Au septième rang de la production mondiale (2018), avec la fabrication de 3,9 millions de véhicules par an et de nombreuses pièces détachées, elle s'est réorganisée spatialement, quittant le plateau central pour le Nord-Est, à Hermosillo (Ford), Ramos Arizpe (General Motors), ou le Centre-Ouest, à Aguascalientes (Nissan), Celaya (Honda), Salamanca (Mazda). Seule l’entreprise Volkswagen est restée dans son fief, à Puebla.
La libéralisation économique a également été le cadre de la constitution de grands groupes. C'est le cas des réussites de Bimbo (1er groupe mondial de boulangerie industrielle) ou de Modelo (qui produit la bière mexicaine Corona) dans l'agroalimentaire, ou encore de Telmex dans les télécommunications, à l'origine d’une des plus grandes fortunes mondiales, celle de l'entrepreneur Carlos Slim.
La croissance des exportations manufacturières semble donc être essentielle dans le développement économique du pays. Elle n'a eu cependant qu'un effet d'entraînement limité sur l'ensemble du secteur industriel, en raison de la pénétration massive des importations, notamment de composants pour la fabrication des produits destinés à l'exportation (logiciels, produits chimiques, etc.). D'ailleurs, la concurrence internationale, en particulier celle provenant de Chine, inquiète. La dépendance au marché américain, vers lequel se dirigent plus des trois quarts des exportations, et la faiblesse persistante du secteur de la recherche-développement constituent les points faibles du modèle de croissance mexicain.
Le secteur tertiaire, entre performances et informalité
Les services représentent presque les deux tiers du PIB national. Par leur diversité, ils sont particulièrement révélateurs des inégalités et des performances contrastées de l’économie mexicaine.
Le tourisme international est essentiel au pays. Ses performances sont du reste incontestables. Avec 45 millions de touristes en 2019, soit à la veille de la pandémie de Covid-19, le pays se classait parmi les dix premières destinations internationales. Néanmoins, cela est largement lié à la proximité avec les États-Unis. Presque la moitié des entrées correspond à du tourisme frontalier, au niveau des villes limitrophes du nord. Le reste est drainé par Mexico et les principaux centres touristiques, qu’il s’agisse des plages ou des sites archéologiques. Il faut dire que la politique volontariste de l'État a été déterminante dans le développement du tourisme, dans un pays doté d'atouts considérables : 11 000 kilomètres de littoraux, nombreux vestiges archéologiques précolombiens et richesse du patrimoine colonial. Le cas de Cancún est exemplaire. La station balnéaire, créée ex nihilo en 1976 à partir de critères techniques (forte durée d'ensoleillement, plages, proximité des sites archéologiques mayas), connaît un succès considérable. Première destination des Caraïbes, elle accueille plus de 4 millions de touristes (2018) et même le double si on inclut les séjours dans les sites proches de la Riviera Maya. La clientèle est aux trois quarts internationale, particulièrement étatsunienne. La stricte séparation entre le front hôtelier et le reste de la ville évite aux touristes de voir l'extension des bidonvilles. On assiste également au développement d'un tourisme national. Les Mexicains représentent les deux tiers des visiteurs des zones archéologiques, et ils viennent, chaque weekend, dans les hôtels des villes coloniales du centre (Guanajuato ou Zacatecas), rapidement accessibles depuis Mexico.
Le commerce, quant à lui, emploie au moins 20 % de la population active. Il est caractérisé par un dualisme omniprésent dans le paysage. Les grands centres commerciaux, implantés par des grandes chaînes comme Walmart (entreprise Walmex pour le Mexique) qui possède plus de deux mille sept cents points de vente dans le pays (de l’hypermarché à la petite boutique), n’ont cessé de se développer. Cependant un petit commerce, souvent informel, est également présent partout, tout particulièrement dans les centres-villes, où l’explosion du commerce de rue et la vente de produits importés de Chine sont un marqueur de la « globalisation par le bas ». Il rappelle l’importance d’une économie informelle généralisée, qui représenterait plus de 20 % du PIB (2018) et emploierait la moitié des travailleurs.
Agricultures et mondes ruraux
L'insuffisance des précipitations au nord et l'étendue des zones montagneuses réduisent l'espace agricole utile à 25 millions d'hectares, c'est-à-dire à peine 12 % du territoire national. Mais la géographie du pays a permis une extraordinaire variété des productions agricoles. Si l'agriculture ne représente plus que 4 % du PIB, elle emploie toujours près de 13 % de la population active (2019). La question de l'ouverture économique s'est donc posée de façon particulièrement aigüe dans le premier pays latino-américain à avoir mis en place une réforme agraire (1917). Les principales productions étaient, en effet, réalisées dans un cadre étatiste, selon l'objectif affiché de l'indépendance alimentaire. Ainsi, l'achat et la revente à bas prix des céréales et grains de base ont longtemps été garantis par un organisme fédéral (Compañía nacional de subsistencias populares, Conasupo). Au tournant des années 1980, les autorités ont décidé d'abandonner progressivement ce système, qui maintenait en place une agriculture paysanne, souvent pratiquée dans de très petites exploitations. L'objectif a été de réorienter le secteur vers des productions d'exportation à forte valeur ajoutée, comme les fruits, les fleurs ou les légumes, tout en favorisant la constitution d'exploitations plus grandes. En 1991, la réforme de l'article 27 de la Constitution de 1917 a mis un terme aux distributions agraires et a relancé le marché de la terre à travers un processus de privatisation. L'entrée en vigueur de l'ALENA, trois ans plus tard, a ouvert le marché des États-Unis, mais aussi confronté l'agriculture mexicaine à la concurrence des produits du puissant voisin. Avec l'ouverture économique, le prix de vente du maïs – céréale emblématique qui occupe la moitié des surfaces cultivées – s'est effondré en raison de l'augmentation des importations de maïs américain mais, contre toute attente, la production a augmenté et a atteint 30 millions de tonnes en 2019. En effet, les petits paysans – qui n’ont pas les moyens techniques et financiers pour entrer sur le marché – ont répondu à la baisse des prix par un système de production plus intensif. La rapidité de la libéralisation a conduit à renforcer les dualismes agricoles mexicains. Les exploitations du nord-ouest, plus étendues et plus riches, ont modernisé leurs techniques de production et renforcé leur intégration dans les firmes agro-industrielles. Au cours des années 1930, dans ces régions généralement semi-arides, les premiers gouvernements révolutionnaires ont, en effet, établi les principaux périmètres irrigués. C'est là qu’est produit l'essentiel des primeurs (tomates et melons) à destination des États-Unis, mais aussi le maïs irrigué, aux rendements trois fois supérieurs à la moyenne nationale. La culture très lucrative de l’avocat a connu une augmentation considérable, permettant au Mexique de conforter sa place de premier producteur mondial (2,3 millions de tonnes en 2019) au détriment des forêts des montagnes volcaniques du Michoacán. Le plateau central produit essentiellement des céréales pour le marché national. Dans les zones humides et chaudes, sur les côtes du golfe du Mexique et du Pacifique, dans le Sinaloa, le Jalisco et le Nayarit, la culture de la canne à sucre continue à dominer (6e producteur mondial en 2021 avec 59 millions de tonnes) tout en faisant face à une concurrence accrue. Le café, au Chiapas et dans l’Oaxaca, et surtout les agrumes (4e rang mondial en 2021), en particulier du Veracruz, sont en partie exportés vers les États-Unis. La filière bovine, qui a également connu une croissance très soutenue avec le développement des exportations vers les États-Unis, est concentrée dans le Jalisco et le Veracruz. Cependant, dans une grande partie du Sud-Est perdure une agriculture de subsistance, peu intégrée. Le maïs est souvent produit traditionnellement et s'étend au détriment de la forêt. Ni les programmes d'aide à la production, ni ceux de lutte contre la pauvreté n’ont permis de sortir ces régions de leurs difficultés structurelles. Une part croissance de la population résidant dans les campagnes ne vit plus de la terre mais de revenus liés à la migration temporaire à longue distance, modèle consolidé par l’importance des nouvelles technologies de communication.
Géographie régionale du Mexique
Dans cet immense pays de 1 960 000kilomètres carrés, il faut parcourir 3 900 kilomètres pour rejoindre Tijuana, à la frontière nord, depuis Tapachula, à la frontière avec le Guatemala. La diversité des milieux est donc de mise, le pays s’étirant entre 14,90 et 32,70 de latitude nord, ce qui implique le passage du milieu tropical humide aux espaces arides et semi-arides, mais explique aussi la diversité des cultures amérindiennes et des modes d’occupation de l’espace, d’autant que le pays est traversé par les deux grandes chaînes de montagnes que sont la Sierra Madre occidentale et la Sierra Madre orientale. À ces divisions naturelles se superposent des découpages administratifs, pour une fédération constituée de trente-deux États. La géographie régionale du Mexique est donc complexe. Il est cependant possible de distinguer trois grands espaces ayant leur propre logique : le nord sec et ponctuellement peuplé, de plus en plus englobé dans la « Mexamérique », le plateau central, cœur historique du pays, et les Suds tropicaux, entre marginalisation et intégration.
Les Nords
Le nord du territoire est marqué par le manque d’eau. Les steppes à cactées des grandes haciendas d’élevage extensif, des mines et de la frontière avaient contribué à donner de cette région l’image d’un pays hostile, popularisée par les westerns des années 1950. Le voisinage des États-Unis a en fait largement contrebalancé les difficultés du milieu, permettant le développement des espaces frontaliers. La population est à plus de 90 % urbaine, et la frontière attire des migrants de tout le Mexique. L’essor des villes frontalières, favorisé dans les années 1920 par la prohibition, est devenu spectaculaire depuis la libéralisation de l'économie. Toutes ont profité du boom des maquiladoras, même si elles présentent des caractères différents. Tijuana, par ses liens avec San Diego, est la porte d'entrée mexicaine de la mégalopole qui s'est constituée à partir de Los Angeles. Point de passage frontalier le plus fréquenté au monde, Tijuana maintient, à côté de son industrie (matériel médical, composants électroniques), des activités de service, notamment de tourisme frontalier (centres commerciaux, pharmacies... mais aussi consommation d'alcool ou fréquentation de prostituées). À l'inverse, Ciudad Juárez, championne des maquiladoras, domine en taille la ville américaine d'El Paso, son double du Nord, mais a subi de plein fouet la crise de 2008, dans un contexte de violence aigüe (narcotrafic et féminicides). Avec Tijuana, elle est devenue le symbole de la violence, car ce sont les villes qui comptent les taux d’homicides les plus élevés au monde (plus de 100 pour 100 000 habitants). En dehors de ces deux agglomérations millionnaires, de Tijuana à Matamoros, onze villes importantes jalonnent les 3 145 kilomètres de frontière et fonctionnent selon une logique de complémentarité et d’association avec une « ville jumelle » étatsunienne. Située plus à l'intérieur du pays, Monterrey offre pourtant un paysage urbain proche de celui des villes des États-Unis. Fière d'une vieille tradition industrielle et libérale, cette métropole a su restructurer son économie longtemps fondée sur l'industrie lourde. Son Institut de technologie et d’études supérieures est conçu à l'image du Massachusetts Institute of Technology (MIT) de Boston et s'est étendu dans tout le pays.
La modernité de ces Nords urbains ne doit pas faire oublier que le secteur primaire y reste présent, notamment par les activités minières, avec différentes mines réparties entre Sonora, Chihuahua, Zacatecas et San Luis Potosí. Ces richesses du sous-sol permettent au Mexique de se positionner en premier producteur mondial d’argent et parmi les premiers pays miniers, avec plus de 380 000 emplois directs, en 2018. Depuis les années 2010, on assiste à un regain d’intérêt pour le secteur, avec des investissements étrangers, notamment canadiens, du fait de la demande en minerais.
Le poids des Centres
Depuis l'époque préhispanique, les hautes terres du plateau de l'Anáhuac constituent le principal foyer de peuplement du Mexique. L'altitude (souvent supérieure à 2 000 mètres) tempère la latitude tropicale, et les édifices volcaniques, en multipliant les expositions, les étages et en différenciant les sols, sont à l'origine de la multitude de milieux et de la diversification des cultures, qui permettent d'alimenter les populations urbaines et, en premier lieu, l'agglomération de Mexico. Fondée sur les cendres de Tenochtitlán, l'ancienne capitale aztèque, la capitale (Ciudad de México) a vu son poids contesté et, d'une certaine façon, relativisé, en particulier après le séisme de 1985, dont le bilan a été de 20 000 victimes. Cependant, devenue en 2016 le 32e État de la fédération mexicaine, elle maintient un fort pouvoir décisionnel et domine un vaste espace. Une partie de la croissance démographique s'est en effet redistribuée vers les États voisins (Mexico, Puebla, Morelos), qui ont également récupéré l'implantation de nombreuses usines. Ainsi, Cuernavaca, Toluca ou Puebla, dont le développement avait longtemps été ralenti par la présence de la capitale, bénéficient désormais de sa proximité. Les liens avec le Centre-Ouest sont fondamentaux pour le fonctionnement industriel du pays. Guadalajara, la deuxième agglomération mexicaine, y est souvent présentée comme la « grande ville de la petite industrie ». Depuis les années 1990, un autre grand pôle économique ne cesse de se développer avec le « couloir industriel du Bajío » : la région du Bajío, faite de plaines fertiles de part et d’autre du rio Lerma, encadrée par un réseau de villes moyennes (Aguascalientes, Celaya, Guanajuato, León, Querétaro), a maintenu depuis des siècles sa richesse et concentre désormais un grand nombre de parcs industriels intégrés à l’économie mondiale. De nombreuses entreprises étrangères, d’abord étatsuniennes, se sont installées, fortifiant un réseau de sous-traitants et d’entreprises de services.
Le littoral pacifique du Centre-Ouest présente une organisation discontinue. Des stations touristiques se sont développées progressivement, à l’image de Puerto Vallarta dans le Jalisco ou Manzanillo dans le Colima, qui est également le premier port de commerce du pays. Surtout, l’aménagement de la région a été structuré par l’installation du principal pôle sidérurgique de Las Truchas à Lázaro Cárdenas, dans le Michoacán, grand projet construit de toutes pièces par l’État (il n’y avait pas de port), dans les années 1970. Le port de Lázaro Cárdenas connaît une croissance très importante de son activité, mais pâtit également des luttes des cartels pour le contrôler.
Au-delà de l’isthme de Tehuantepec : les Suds
À l'opposé des Nords dynamiques et du Centre, plus contrasté mais qui maintient sa domination, la partie sud-orientale du pays apparaît comme un vaste ensemble en marge du développement. D’un point de vue naturel, on lui reconnaît une certaine unité par son appartenance au monde tropical humide, avec néanmoins des contrastes au niveau de la durée de la saison sèche. Cette relative unité climatique s’établit en revanche dans le cadre d’un certain morcellement topographique et d’une grande diversité ethnique. La façade atlantique veracruzaine, avec en particulier le port de commerce de Veracruz, est depuis longtemps bien reliée au Mexique central, alors qu’au-delà de l’isthme de Tehuantepec, limite conventionnelle entre Amérique du Nord et Amérique centrale, l’éloignement a longtemps été la règle. L’unité de ces espaces, formulée par le slogan « le Sud aussi existe », a été développée au début des années 2000 par les autorités mexicaines. Elle s'appuie sur des indicateurs révélant que les populations y sont deux fois plus pauvres que la moyenne du pays, que l'économie y est encore largement rurale. À ces difficultés structurelles se sont ajoutées, depuis les années 2000, les problématiques liées à la place prise dans la région par la question migratoire. Le passage et parfois l’installation de Centre-Américains se sont traduits par le renforcement des contrôles et la militarisation de la zone.
Néanmoins, ce territoire présente encore des visages très contrastés. La côte du golfe, en pointe à l'époque du boom pétrolier, a subi les incertitudes sur le sort de Pemex et la forte baisse du nombre des emplois. Longtemps attractive, elle est devenue une zone qui émet des migrants à destination du Nord ou du Centre. Campeche, qui avait bénéficié de la proximité de gigantesques gisements offshore, a été à son tour frappée par les licenciements dans le secteur pétrolier. Seule la péninsule du Yucatán se singularise, essentiellement grâce au développement spectaculaire de la station balnéaire de Cancún, et au dynamisme de la ville de Mérida et de sa bourgeoisie régionale. À l'opposé, le sud-est pacifique (Chiapas, Oaxaca et Guerrero), dont plus du tiers de la population est indienne, reste en grande difficulté, comme l'avait mis en lumière l'insurrection néo-zapatiste au Chiapas, en 1994. Malgré la production de café et l'existence de quelques enclaves plus développées (station balnéaire d'Acapulco minée par la violence, sites touristiques mayas du Chiapas), ces trois États constituent « le triangle de l'extrême pauvreté » (expression du Conapo, Conseil national de population). Depuis 2000, la revitalisation de cet espace est devenue une priorité affichée des gouvernements qui se sont succédé, et a été portée par les présidents successifs. Ainsi, le projet d’un corridor ferroviaire interocéanique au niveau de l’isthme de Tehuantepec, alternative au canal de Panama, a été réactivé comme futur axe de développement. L’amélioration du réseau routier est vue comme une nécessité pour permettre le désenclavement et faciliter les investissements privés. Les investissements publics dans le pétrole sont relancés, avec la construction d’une nouvelle raffinerie à Dos Bocas (Tabasco). Enfin, le Train Maya, projet lancé en 2018, devrait traverser toute la péninsule du Yucatán, en reliant l’ensemble des villes et sites touristiques de la région, afin de consolider son développement. Tous ces projets suscitent espoirs mais aussi controverses, en raison notamment de leur impact écologique et de leur bilan carbone.
Ainsi, l’organisation de l’espace mexicain demeure-t-elle tributaire des grandes données des milieux et de leurs aménagements plus ou moins anciens. Elle révèle surtout, à travers ses fractures, les défis communs à la plupart des grands pays d’Amérique latine. Si le président mexicain AMLO, élu en 2018, a mis la lutte contre la pauvreté au cœur de ses discours, c’est bien que le pays reste confronté à une croissance qui n’a pas profité à tous. La libéralisation économique engagée progressivement à partir des années 1980-1990 a concerné l’ensemble des secteurs productifs et transformé le pays, tout en montrant ses limites au cours des années 2000, marquées par la stagnation du niveau de vie des classes moyennes et les interrogations quant aux moyens pour endiguer la violence et gérer les flux migratoires. Les défis économiques et sociaux conduisent à la mise en œuvre de programmes de développement largement fondés sur la réalisation de grandes infrastructures de transport ou la volonté de mettre à niveau les installations pétrolières qui avaient été au cœur du développement du pays. Ainsi est posé de manière aigüe le défi environnemental. Les objectifs du Mexique en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 50 % à l’horizon 2050 paraissent intenables. La déforestation est estimée à plus de quatre millions d’hectares, entre 2001 et 2020, dont 670 000 hectares de forêts tropicales humides, ce qui menace une biodiversité exceptionnelle au niveau mondial, toujours mise en avant par les autorités du pays.
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Écrit par
- Jacques BRASSEUL : professeur émérite des Universités en sciences économiques
- Henri ENJALBERT : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Bordeaux
- Roland LABARRE : maître assistant à l'université de Paris-VIII
- Cécile LACHENAL : docteur en droit public, coordinatrice scientifique au Centre de recherche et d'analyse FUNDAR à Mexico
- Jean A. MEYER : attaché de recherche au C.N.R.S.
- Marie-France PRÉVÔT-SCHAPIRA : géographe, professeure émérite à l'université de Paris-VIII, Creda-UMR 7227
- Philippe SIERRA : agrégé de géographie, professeur en classes préparatoires aux lycées Fermat et Saint-Sernin, Toulouse
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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