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MONTERREY

Mexique : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Mexique : carte administrative

Ville mexicaine de 1 143 000 habitants en 2020, capitale de l’État du Nuevo León (Nouveau León), Monterrey est au cœur de la deuxième plus grande agglomération du pays (5 300 000 habitants), qui englobe dix-huit municipalités, devant Guadalajara. La métropole est l’un des principaux centres industriels et financiers du pays, abritant de nombreux sièges sociaux de grandes entreprises nationales et transnationales.

Monterrey, Mexique - crédits : Moment/ Getty Images

Monterrey, Mexique

Monterrey se trouve à l’est de la sierra Madre orientale, une imposante chaîne de montagnes qui surplombe la plaine côtière du golfe du Mexique. Située à une altitude de 530 mètres environ, la ville est cernée de plusieurs monts (cerros) et montagnes (sierras) : au sud-est de la ville, l’iconique cerrode la Silla(1 820 mètres), un mont tirant son nom de sa forme de selle ; à l’ouest, le cerro de las Mitras (2 058 mètres) ; au sud, le cerrode Chipinque (2 229 mètres), qui abrite un grand parc naturel. Le climat, subtropical y est très sec en hiver, avec de fortes chaleurs et de violentes précipitations en été. Lorsque ces dernières ne sont pas suffisantes, la sécheresse constitue un enjeu majeur de la période estivale.

La ville de Monterrey a été fondée en 1596 par l’Espagnol Diego de Montemayor, gouverneur du nouveau royaume de León. Elle a longtemps été une étape vers Saltillo et les mines d’argent, puis elle est devenue un centre de départ des expéditions contre les tribus amérindiennes des Bravos. L’essor de la ville est postérieur à l’indépendance du Mexique (1821), à la perte du Texas en 1836 et surtout à la guerre de Sécession (1861-1865), qui a fait de Monterrey un centre névralgique du transport et du commerce avec l’État fédéré états-unien du Texas. Ces activités ont permis le développement d’industries tournées tout d’abord vers le textile, le brassage, puis la production de matières premières (minerais, matériaux de construction, métallurgie, cimenterie, verrerie). Le décollage de la ville s’accélère véritablement durant le dernier quart du xixe siècle, sous le gouvernement de Porfirio Díaz (1876-1911) qui promeut la modernisation du pays (transport ferroviaire, télégraphe, puis téléphone). Au début du xxe siècle, Monterrey devient la première ville industrielle du pays.

La métropole est tenue par une petite élite qui a conforté progressivement son pouvoir économique par des investissements dans les secteurs de la sidérurgie, des composants électriques et électroniques, de l’industrie automobile, de la chimie, etc. Cette grande bourgeoisie a également tiré bénéfice d’exemptions fiscales de la part du gouvernement, d’alliances matrimoniales et d’incursions dans d’autres secteurs : services urbains, banques, bâtiments et travaux publics (BTP), promotion immobilière. Ainsi, Cemex, qui est devenu dans les années 2000 l’un des leaders mondiaux de la production de ciment, est une entreprise régiomontaine.

L’industrie de Monterrey reste principalement dominée par les capitaux familiaux. Mais le pouvoir des grandes familles n’est pas qu’économique, il est aussi politique. À partir de la Révolution mexicaine (1910-1917), les entrepreneurs de la ville commencent à prendre les rênes du gouvernement local. Alberto Fernández Ruiloba, un des fondateurs du PartidoAcciónNacional (PAN), principal parti conservateur, faisait partie de l’élite régiomontaine. Son fils, Mauricio Fernández Garza, a été maire de San Pedro Garza García, ville située dans l’orbite de Monterrey, au sud, considérée comme la plus riche de l’agglomération et comme le centre économique de la ville.

La croissance urbaine de Monterrey est un signe de la vitalité de son économie, où dominent l’industrie et, de plus en plus, la finance. Ainsi, l’agglomération est divisée entre, d’une part, l’Ouest, l’Est et le Nord, qui sont les zones industrielles et, d’autre part, le centre et le Sud,[...]

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Écrit par

  • : professeure à l'université autonome métropolitaine Azcapotzalco, Mexico (Mexique)
  • : enseignant-chercheur à l'université autonome métropolitaine Cuajimalpa, Mexico (Mexique)

Classification

Pour citer cet article

Guénola CAPRON et Salomón GONZÁLEZ ARELLANO. MONTERREY [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Monterrey, Mexique - crédits : Moment/ Getty Images

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Autres références

  • MEXIQUE

    • Écrit par Jacques BRASSEUL, Henri ENJALBERT, Universalis, Roland LABARRE, Cécile LACHENAL, Jean A. MEYER, Marie-France PRÉVÔT-SCHAPIRA, Philippe SIERRA
    • 33 396 mots
    • 18 médias
    ...frontière et fonctionnent selon une logique de complémentarité et d’association avec une « ville jumelle » étatsunienne. Située plus à l'intérieur du pays, Monterrey offre pourtant un paysage urbain proche de celui des villes des États-Unis. Fière d'une vieille tradition industrielle et libérale, cette métropole...

Voir aussi