Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

AGASSIZ LOUIS (1807-1873)

Louis Agassiz - crédits : MPI/ Archive Photos/ Getty Images

Louis Agassiz

Naturaliste américain d’origine suisse, Louis Agassiz a effectué d’importants travaux en anatomie comparée et en paléontologie. Il est connu pour avoir été l’un des adversaires les plus acharnés de la théorie de l’évolution et l’un des fondateurs de la glaciologie.

Une carrière de la Suisse aux États-Unis

Jean Louis Rodolphe Agassiz est né le 28 mai 1807 à Môtier, près de Fribourg (Suisse). Il étudie les sciences dans plusieurs universités d’Allemagne (Heidelberg, Munich) et de Suisse (Zurich), où il est profondément marqué par la Naturphilosophie, un courant de pensée liant sciences de la nature et philosophie qui prospère alors dans les pays germanophones. Les cours de Lorenz Oken, un biologiste représentant de cette école, l’influencent tout particulièrement.

L’un de ses professeurs à Munich, Carl Friedrich Philipp von Martius, qui avait mené une expédition scientifique au Brésil quelques années plus tôt, lui confie l’étude d’une collection de poissons ramenée de ce pays. Ce travail aurait dû être effectué par Johann Baptist von Spix, qui avait participé à ce voyage, mais celui-ci décède en 1826. Agassiz en tire une thèse qu’il soutient en 1829, point de départ d’un programme de recherche beaucoup plus ambitieux, mêlant anatomie comparée et paléontologie.

Après avoir soutenu, en 1830, une seconde thèse, de médecine cette fois, Agassiz voyage à travers l’Europe et travaille un temps à Paris auprès de Georges Cuvier, qui avait apprécié son travail sur les poissons. Cette collaboration lui fait grande impression car, bien que Cuvier soit opposé aux excès spéculatifs de la Naturphilosophie, il est une des principales figures européennes de l’anatomie comparée et de la paléontologie. Ses travaux en ce domaine font autorité et son approche rigoureuse fondée sur des observations très précises tout comme son opposition au transformisme sont conformes à la conception qu’Agassiz se fait de la science.

À partir de 1832, Agassiz enseigne au collège de Neuchâtel, récemment fondé, et continue de publier les résultats de ses recherches sur les animaux actuels et fossiles, ce qui lui vaut une solide réputation scientifique et son élection dans plusieurs sociétés savantes, comme la RoyalSociety de Londres. En 1846, il s’installe aux États-Unis, où il accepte un poste au Lowell Institute de Boston puis, l’année suivante, à Harvard. Il y restera jusqu’à sa mort, malgré plusieurs offres de retour en Europe. La période américaine de la carrière d’Agassiz est moins riche en recherches originales, mais plus orientée vers la diffusion des connaissances et l’implication dans la vie institutionnelle. C’est à cette époque qu’il développe ses théories sur les « races » humaines.

Tout au long de sa vie, Agassiz entreprend des expéditions scientifiques et développe la science de terrain, d’abord en Europe, puis dans plusieurs régions des États-Unis et en Amérique du Sud. C’est juste après son retour d’un voyage au détroit de Magellan qu’il meurt le 14 décembre 1873 à Cambridge (Massachusetts).

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Stéphane SCHMITT. AGASSIZ LOUIS (1807-1873) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Louis Agassiz - crédits : MPI/ Archive Photos/ Getty Images

Louis Agassiz

Autres références

  • CLIMATOLOGIE

    • Écrit par Frédéric FLUTEAU, Guillaume LE HIR
    • 3 656 mots
    • 4 médias
    Les débuts de la paléoclimatologie remontent au début du xixe siècle avec les travaux de Louis Agassiz, un paléontologiste suisse, sur les périodes glaciaires du Quaternaire. Il proposa, lors de son discours de Neuchâtel (Suisse) en 1837, que les blocs erratiques observés dans les plaines...
  • GLACIERS

    • Écrit par François ARBEY, Louis LLIBOUTRY
    • 12 995 mots
    • 2 médias
    ...Saussure (1740-1799). En 1815, Perraudin convainc J. de Charpentier que les glaciers ont autrefois recouvert toute la Suisse, et en 1836, celui-ci convainc Louis Agassiz. Ce dernier, entre 1827 et 1840, poursuit des observations sur l'Unteraargletscher avec d'autres géologues de Neuchâtel. En 1832, il accompagne...
  • PALÉOCLIMATOLOGIE

    • Écrit par Jean-Claude DUPLESSY
    • 8 063 mots
    • 8 médias
    ...air diminue, tout comme la température de l'air au sol (fig. 1). On a pu ainsi retracer l'histoire du dernier cycle climatique aux hauteslatitudes en mesurant les variations de δ 18O le long de carottes obtenues par forage des calottes glaciaires de l'Antarctique ou du Groenland.
  • PLACODERMES

    • Écrit par Hervé Léo LELIÈVRE
    • 1 805 mots
    • 3 médias
    C'est le naturaliste suisse Louis Agassiz (1807-1873) qui reconnut le premier, en 1844, la nature ichthyenne des placodermes – ils étaient jusqu'alors confondus avec des tortues. De nos jours, ils sont considérés comme un groupe naturel (monophylétique), bien que leurs affinités soient régulièrement...

Voir aussi