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FRANCESCO DI GIORGIO MARTINI (1439-1502)

La Cité idéale, détail - crédits : G. Dagli Orti/ De Agostini/ Getty Images

La Cité idéale, détail

Près de son maître Vecchietta, Francesco di Giorgio apprit la peinture et la sculpture, qu'il pratiqua surtout au début de sa carrière, avant de se consacrer à l'architecture civile et militaire. Jusqu'en 1475, il dirigea un atelier de peinture, à Sienne, avec Neroccio di Bartolomeo. Il fut alors chargé de l'agrandissement de la basilique Saint-François. En 1477, il est à Urbino, au service de Frédéric de Montefeltro, et s'affirme aussitôt comme ingénieur militaire au cours de la guerre de Toscane (siège de Castellina in Chianti). Il déploie en même temps une grande activité d'architecte au palais ducal d'Urbino, à l'église Sainte-Marie-des-Grâces de Cortone, au palais de la seigneurie de Iesi (1486). En 1490, on l'appelle à Milan pour le consulter sur les plans de la coupole de la cathédrale. Il continue cependant à diriger de nombreux travaux à Sienne, notamment dans les places fortes dépendant de la République.

La connaissance de Vitruve, l'observation des monuments antiques, dont témoignent ses précieux carnets de dessins, sont à la base des conceptions qu'il développe dans son Traité d'architecture, rédigé vers 1480. Mais ses réalisations, notamment l'église Sainte-Marie-des-Grâces, révèlent avant tout une imagination architecturale qui fait de lui un novateur très personnel. Novateur, Francesco di Giorgio le fut aussi en matière de fortifications (plan radial, bastions triangulaires) et de techniques militaires (utilisation des explosifs, dispositifs d'attaque et de défense).

En peinture, par contre, sans ignorer Botticelli, Filippo Lippi et Verrocchio, Francesco di Giorgio demeure attaché à la tradition siennoise. L'Annonciation, la Vierge à l'Enfant (pinacothèque de Sienne) le montrent ouvert à l'influence des florentins mais fidèle aussi au chromatisme animé des siennois, inclinant vers la même fraîcheur poétique : la Vierge, les saints et les anges se meuvent dans des architectures ou des paysages totalement irréalistes, dans un univers de féerie et de rêve bien éloigné de celui d'un homme de guerre. Son œuvre de sculpteur exprime en accents vigoureux (Saint Jean-Baptiste, bois, 1464 ; Anges porte-candélabre, bronze, 1497) ou en rythmes linéaires subtils (Flagellation, Déposition, bas-reliefs en bronze, env. 1464) les aspects divers de sa personnalité.

— Marie-Geneviève de LA COSTE-MESSELIÈRE

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Pour citer cet article

Marie-Geneviève de LA COSTE-MESSELIÈRE. FRANCESCO DI GIORGIO MARTINI (1439-1502) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

La Cité idéale, détail - crédits : G. Dagli Orti/ De Agostini/ Getty Images

La Cité idéale, détail

Autres références

  • ANTHROPOMORPHIQUE ARCHITECTURE

    • Écrit par Martine VASSELIN
    • 1 060 mots

    De tout temps les architectes ont senti qu'il existait des affinités autres que d'usage entre les édifices et les hommes. La critique architecturale l'exprime confusément qui parle de l'ossature, des membres, de la tête ou de l'épiderme d'une construction. Mais cette impression...

  • PROPORTION

    • Écrit par Philippe BOUDON, Jacques GUILLERME
    • 8 236 mots
    ...lorsque les architectes de la Renaissance italienne transposent à l'espace les vertus harmonieuses et bienfaisantes des proportions musicales : Francesco di Giorgio, expert musical, est appelé pour juger de la qualité des dimensions de certains projets architecturaux et Alberti écrit : « Les proportions...
  • SIENNOISE ÉCOLE

    • Écrit par Enzo CARLI
    • 3 989 mots
    • 4 médias
    ...moitié du siècle, tels Matteo di Giovanni (né à Borgo San Sepolcro vers 1430 et mort à Sienne en 1495), Neroccio di Bartolommeo Landi (1447-1500) et Francesco di Giorgio Martini (1439-1502). Le premier assimila rapidement et habilement les courants figuratifs les plus variés de l'époque, depuis le courant...
  • URBIN

    • Écrit par Pasquale ROTONDI
    • 2 461 mots
    • 4 médias
    ...comte Antonio. Mais, simultanément, la cathédrale avait été elle aussi complètement reconstruite, de façon à former un seul corps avec la demeure ducale. C'est Francesco di Giorgio qui contribua principalement à donner une unité stylistique à un ensemble architectural si varié et si vaste. Il succéda, dans...

Voir aussi