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DÉSERTS

L'homme dans le désert

L'homme n'est pas adapté au désert : abandonné sans eau par une chaleur de 50 0C, il mourra en une journée ou deux ; même s'il bénéficie de trois litres d'eau par jour, il ne pourra survivre plus d'une semaine. Pourtant, toutes les grandes zones désertiques du globe sont peuplées par l'homme depuis la préhistoire. Les différences observées entre les populations du désert concernent surtout les techniques d'adaptation aux conditions climatiques. Il est certain qu'une peau fortement pigmentée donne une meilleure protection contre les rayons solaires ultraviolets, mais les individus à la peau légèrement pigmentée supportent bien la vie en pays chauds s'ils évitent une exposition trop directe au soleil. Le corps humain peut aussi effectuer quelques corrections physiologiques lors de son acclimatation : les glandes sudoripares diminuent leur sécrétion, les reins ralentissent la perte des sels ; mais aucun mécanisme ne peut réellement empêcher la perte de l'eau.

Les genres de vie

Les besoins en eau d'un homme travaillant dans le désert s'élèvent à neuf litres par jour, utilisés pour la cuisine et la boisson. La recherche continuelle de l'eau a obligé les habitants à vivre en nomades, mais leurs accoutumances particulières ont donné lieu à une certaine diversité de modes de vie. Les tribus les plus primitives pratiquent des formes anciennes de nomadisme : la chasse et la cueillette.

Ainsi les Bindibus errent nus, par petits groupes, à travers d'immenses régions dans le centre et l'ouest de l'Australie ; leurs déplacements dépendent des pluies ; ils ne possèdent presque pas d'outils et exploitent au jour le jour les maigres ressources du désert. Mais ce genre de vie ne peut être adopté que dans des régions assez giboyeuses ou relativement fertiles, et s'il fut jadis pratiqué au Sahara c'est que ce désert n'était pas aussi rigoureux qu'il l'est à présent. Les Boschimans, réfugiés dans le Kalahari après la colonisation européenne, se déplacent eux aussi par petites troupes partageant eau et nourriture, mais chaque troupe possède un territoire de chasse bien défini, où la raréfaction du gibier met leur existence même en danger. Parmi les tubercules qu'ils déterrent, celui du Bi est extrêmement recherché en raison de sa richesse en eau.

Les plantes sauvages continuent à tenir une place importante dans l'alimentation de nombreuses tribus du désert, mais la cueillette est laissée aux femmes, les hommes s'occupant surtout des troupeaux de chevaux, de chameaux, d'ânes, de lamas ou de yacks, suivant les régions. Le transport, la nourriture, le cuir et la laine leur sont ainsi assurés, de même que le commerce. Le nomade pasteur exploite les pâturages naturels et, ne constituant pas de réserve de fourrage, il devra effectuer les mêmes déplacements saisonniers que les animaux sauvages.

Les transports commerciaux occasionnent de grands déplacements, qui rassemblent en caravanes un grand nombre d'hommes et d'animaux. Le commerce caravanier saharien du sel, pratiqué par les Touaregs, est encore important, car l'Afrique occidentale manque de sel ; or, nous l'avons vu, les besoins en sel de tout être vivant en pays chaud sont considérables. C'est ainsi qu'au printemps et à l'automne, de grandes caravanes appelées azalaï (rassemblement de chameaux) se rendent aux salines du Sahara central pour échanger le mil contre le sel. Mais le commerce le plus largement diffusé à travers le désert saharo-sindien est longtemps resté celui des esclaves.

À toutes ces activités, élevage, négoce et caravane, les nomades ajoutent parfois la culture, mais dans des conditions très particulières. Ils peuvent posséder des palmiers dans une oasis qu'un métayer (autrefois un esclave)[...]

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Écrit par

  • : professeur des Universités, professeur émérite à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne
  • : professeur à l'université de Paris-VII-Denis-Diderot
  • : Muséum national d'histoire naturelle
  • : docteur vétérinaire, docteur ès sciences, sous-directeur au Muséum national d'histoire naturelle

Classification

Pour citer cet article

Roger COQUE, François DURAND-DASTÈS, Huguette GENEST et Francis PETTER. DÉSERTS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Indice de Köppen - crédits : Encyclopædia Universalis France

Indice de Köppen

Régions arides dans le monde - crédits : Encyclopædia Universalis France

Régions arides dans le monde

Paysage de désert - crédits : Orin/ Shutterstock

Paysage de désert

Autres références

  • ACCUMULATIONS (géologie) - Accumulations continentales

    • Écrit par Roger COQUE
    • 5 056 mots
    • 12 médias
    ...dunes, formes d'accumulation éolienne très répandues sur les continents. Leur épanouissement le long des côtes basses et, surtout, dans les déserts tient aux conditions particulièrement favorables offertes à leur activité. On signalera, d'abord, l'importance des volumes de sable disponibles...
  • AFRIQUE (Structure et milieu) - Géographie générale

    • Écrit par Roland POURTIER
    • 21 496 mots
    • 29 médias
    Lesdéserts africains évoquent des espaces vides, minéraux, inhabités mais en réalité l'absence d'occupation humaine n'est ni totale ni spécifique des milieux arides. Sauf dans quelques secteurs hyperarides (désert de Libye, Tanezrouft), la végétation n'est pas totalement absente,...
  • AFRIQUE DU SUD RÉPUBLIQUE D' ou AFRIQUE DU SUD

    • Écrit par Ivan CROUZEL, Dominique DARBON, Benoît DUPIN, Universalis, Philippe GERVAIS-LAMBONY, Philippe-Joseph SALAZAR, Jean SÉVRY, Ernst VAN HEERDEN
    • 29 784 mots
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    ...m), le moyen Veld (entre 600 et 1 200 m) et le bas Veld (inférieur à 600 m). Ces plateaux, de plus en plus secs et de moins en moins élevés vers l'ouest, s'abaissent jusqu'au bassin désertique du Kalahari et le sud du désert du Namib, via les vastes étendues du Grand Karoo. Partout la couverture...
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    • 41 835 mots
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    ...sud-atlasique, daté du Villafranchien, fracture cet ensemble dans sa partie sud et marque la limite méridionale du domaine atlasique. Au-delà commence l'immensité du désert, composé d'unités généralement peu élevées mais très diversifiées : Hammada du Guir, piedmonts encroûtés interrompus au centre par le plateau...
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Voir aussi