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DÉSERTS

La végétation

À l'exception de quelques espèces situées près des points d' eau, les végétaux du désert sont obligés de recourir à un ensemble d'adaptations pour lutter contre l'évaporation que tendent à accroître la sécheresse atmosphérique, les températures élevées et les vents souvent violents. Ceux-ci jouent encore un rôle important par les particules qu'ils transportent et les remaniements qu'ils provoquent dans le sol. Pour y résister, les plantes s'enracinent profondément ou s'étalent à la surface du sol, comme le Welwistchia d'Afrique du Sud, constitué de deux grandes feuilles persistantes aplaties sur le sable.

Types morphologiques et biologiques

Dans le désert, certaines plantes n'apparaissent qu'à la suite de pluies et effectuent leur cycle vital très rapidement, en quelques jours ou quelques semaines. Ce sont des plantes herbacées différant peu quant à leurs besoins hydriques des plantes des régions tempérées.

Par contre, d'autres sont vivaces et présentent alors des caractères morphologiques, anatomiques et physiologiques témoignant d'une remarquable adaptation à la sécheresse. Parmi elles se rencontrent des arbres, arbustes ou buissons dont le feuillage caduc, formé de feuilles petites, parfois réduites à des écailles ou à des épines, limite l'évaporation ; des plantes grasses dont les tiges emmagasinent des réserves d'eau ; des herbacées graminoïdes à tissus fortement sclérifiés, à feuilles enroulées en gouttière.

Leur principal problème, celui de l'eau, est donc résolu en partie par la réduction des surfaces évaporantes et la mise en réserve d'eau ; d'autre part, leur approvisionnement en eau est facilité par le développement du système radiculaire.

Les végétaux maintiennent toujours entre eux une certaine distance, qui témoigne d'une rivalité entre les racines pour s'assurer l'accès aux réserves hydriques du sol. Le développement d'un réseau radiculaire horizontal permettant de capter l'eau des pluies et celle des condensations caractérise l'adaptation des plantes au sable. Chez certains Calligonum, Ammodendron et Eremosparton, les racines s'étendent à plus de 30 mètres de l'arbuste. D'autres accèdent à des eaux plus profondes en développant des racines pivotantes parfois fort longues. Ainsi, le Prosopis américain possède des racines s'enfonçant à plus de 30 mètres ; cet arbre, qui développe sans cesse de nouvelles racines au-dessus du niveau du sable, a été introduit dans l'Ancien Monde pour stabiliser les dunes. Certains acacias, hauts de 3 mètres, puisent l'eau jusqu'à 35 mètres de profondeur. Enfin, certaines graminées vivaces ont un système radiculaire extrêmement complexe ; ainsi Aristida karelini qui peut coloniser les sables mouvants de Kara-Koum.

Plantes à organes aériens éphémères

La rapidité avec laquelle s'effectue tout le cycle vital jusqu'à la fructification est une des caractéristiques des plantes désertiques annuelles, d'où leur nom d' éphémérophytes. Leur précocité se manifeste dès la germination qui, pour la plupart, s'effectue dans les trois premiers jours après la pluie. Ces plantes éphémères prennent une importance particulière dans les semi-déserts, comme les plaines de lœss de l'Asie centrale ou les plaines alluviales d'Amérique, qui se couvrent brusquement d'un tapis verdoyant ininterrompu d'où émergent des fleurs aux couleurs éclatantes. Beaucoup de ces plantes sont des géophytes, c'est-à-dire qu'elles persistent par des organes souterrains qui passent la saison sèche à l'état de vie ralentie ; c'est le cas de nombreuses liliacées bulbeuses. Dans des racines épaisses, des oignons ou des tubercules, la plante emmagasine des réserves et beaucoup d'eau. Un cas extrême[...]

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Écrit par

  • : professeur des Universités, professeur émérite à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne
  • : professeur à l'université de Paris-VII-Denis-Diderot
  • : Muséum national d'histoire naturelle
  • : docteur vétérinaire, docteur ès sciences, sous-directeur au Muséum national d'histoire naturelle

Classification

Pour citer cet article

Roger COQUE, François DURAND-DASTÈS, Huguette GENEST et Francis PETTER. DÉSERTS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Indice de Köppen - crédits : Encyclopædia Universalis France

Indice de Köppen

Régions arides dans le monde - crédits : Encyclopædia Universalis France

Régions arides dans le monde

Paysage de désert - crédits : Orin/ Shutterstock

Paysage de désert

Autres références

  • ACCUMULATIONS (géologie) - Accumulations continentales

    • Écrit par Roger COQUE
    • 5 056 mots
    • 12 médias
    ...dunes, formes d'accumulation éolienne très répandues sur les continents. Leur épanouissement le long des côtes basses et, surtout, dans les déserts tient aux conditions particulièrement favorables offertes à leur activité. On signalera, d'abord, l'importance des volumes de sable disponibles...
  • AFRIQUE (Structure et milieu) - Géographie générale

    • Écrit par Roland POURTIER
    • 21 496 mots
    • 29 médias
    Lesdéserts africains évoquent des espaces vides, minéraux, inhabités mais en réalité l'absence d'occupation humaine n'est ni totale ni spécifique des milieux arides. Sauf dans quelques secteurs hyperarides (désert de Libye, Tanezrouft), la végétation n'est pas totalement absente,...
  • AFRIQUE DU SUD RÉPUBLIQUE D' ou AFRIQUE DU SUD

    • Écrit par Ivan CROUZEL, Dominique DARBON, Benoît DUPIN, Universalis, Philippe GERVAIS-LAMBONY, Philippe-Joseph SALAZAR, Jean SÉVRY, Ernst VAN HEERDEN
    • 29 784 mots
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    ...m), le moyen Veld (entre 600 et 1 200 m) et le bas Veld (inférieur à 600 m). Ces plateaux, de plus en plus secs et de moins en moins élevés vers l'ouest, s'abaissent jusqu'au bassin désertique du Kalahari et le sud du désert du Namib, via les vastes étendues du Grand Karoo. Partout la couverture...
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    ...sud-atlasique, daté du Villafranchien, fracture cet ensemble dans sa partie sud et marque la limite méridionale du domaine atlasique. Au-delà commence l'immensité du désert, composé d'unités généralement peu élevées mais très diversifiées : Hammada du Guir, piedmonts encroûtés interrompus au centre par le plateau...
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Voir aussi