PEAU
La peau est un organe à multiples facettes. C'est un organe frontière essentiel à la protection du corps face aux agressions de l'environnement ; c'est un organe de contact sensoriel et d'échanges thermiques, hydriques, essentiels au maintien de l'homéostasie. Il participe à la communication sociale ; c'est un organe miroir au niveau duquel se manifestent non seulement la plupart des maladies internes, mais également les réactions aux modifications de l'environnement et, en particulier, les émotions. Lorsqu'on se regarde dans un miroir, on ne regarde pas un organe, on se regarde soi-même.
Quelques données quantitatives sont nécessaires. La peau est un des organes les plus volumineux de l'organisme : sa surface chez l'adulte est comprise entre 1,5 et 2 mètres carrés. Son poids total se situe entre 2 et 3 kilogrammes. Son épaisseur est très variable : de 0,5 millimètre au niveau des paupières, à 4 ou 5 millimètres en haut du dos.
L'organe peau est fait de la réunion de trois tissus principaux : en surface l'épiderme, d'une épaisseur de 100 micromètres environ, en dessous le derme, d'épaisseur très variable selon les régions du corps, puis l'hypoderme, riche en graisse. Parcourant le derme, de très nombreux capillaires sanguins assurent la nutrition cutanée et participent au contrôle de la température du corps : on compte 1 mètre de capillaires par centimètre carré de peau.
La peau informe en permanence le cerveau grâce à de nombreux capteurs spécialisés responsables de la perception de la température, de la pression, du toucher ou à l'origine des démangeaisons. Ces capteurs se trouvent surtout au niveau du derme superficiel, mais des terminaisons nerveuses se prolongent, à travers l'épiderme, jusqu'à la surface de la peau. La densité de ces capteurs est très variable et passe de 5 à 10 capteurs par centimètre carré jusqu'à 2 000 capteurs par centimètre carré au niveau des doigts, région du corps où le toucher est particulièrement sensible.
Au cours de la vie embryonnaire et durant toute la vie, la coopération entre le derme et l'épiderme est à l'origine d'organes complexes, appelés les annexes. Ce sont d'abord les poils, qui jouent un rôle dans la décoration du corps, dans sa protection contre les agressions extérieures et dans la sensibilité de la peau à travers des capteurs sensibles situés autour de leurs racines dans le derme. Les cheveux méritent une mention spéciale : ils sont au nombre de 100 000 à 150 000 ; ils poussent de 1 à 1,5 centimètre par mois ; ils suivent un cycle où se succèdent une phase de croissance allant de quelques mois à dix ans (en moyenne 3 ans), une phase de régression (appelée catagène) de trois semaines, puis une chute (phase télogène). Après deux à cinq mois de repos, le follicule pileux se remettra en phase de croissance avec production d'un nouveau poil. Ce sont aussi les ongles, particulièrement utiles dans la protection du bout des doigts et dans les manipulations fines. Ce sont encore les glandes sudorales, responsables de la sécrétion de la sueur et, à travers elle, d'une part importante de la thermorégulation. Il existe de 2 à 5 millions de glandes sudorales, particulièrement nombreuses au niveau des aisselles, des plis inguinaux, et surtout des plantes et des paumes. Au niveau des paumes et des plantes, elles sont réparties tout le long des crêtes des dermatoglyphes (empreintes digitales) et elles y favorisent la préhension. En climat tempéré et en l'absence d'effort physique violent, on élimine environ 0,7 litre de sueur par jour. Ce sont enfin les glandes sébacées qui, sous l'action des hormones masculines, se mettent à produire, au moment de l'adolescence, une substance grasse, le sébum, qui va être un facteur hydratant naturel[...]
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Écrit par
- Louis DUBERTRET : professeur de la clinique des maladies cutanées, université de Paris-VII, chef de service de dermatologie à l'hôpital Saint-Louis, directeur de l'Institut de recherche sur la peau
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