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KARA-KOUM

Occupant près de 72 p. 100 de la superficie du territoire du Turkménistan, le Kara-Koum (« sables noirs ») est le plus étendu des déserts vrais de l'Asie centrale.

Le nord du Kara-Koum est occupé par le plateau Trans-Oungouz, au sous-sol formé de sédiments gréseux que les vents du Quaternaire ont façonnés en désert pierreux (hamada), accumulant dans les dépressions les argiles craquelées par la sécheresse (takyr). Ce plateau se termine au sud par un escarpement de côte à regard méridional, au pied duquel un chapelet de nappes lacustres salées signale un ancien cours de l'Amou-Daria conduisant alors vers la Caspienne.

Le sable, qui occupe les rares intervalles séparant les hamadas dans le plateau Trans-Oungouz, revêt d'un manteau uniforme toute la région comprise entre l'ancien cours de l'Amou-Daria et le piémont du Kopet-Dag au sud. Presque toujours, ces sables sont façonnés en dunes fossiles, fixées par une végétation ligneuse, entre lesquelles se logent des dépressions occupées par des eaux saumâtres, les chor. Les sables libres ne couvrent de vastes espaces que dans l'extrême sud du Kara-Koum, où, soulevés par des vents violents, ils restent fort mobiles et menacent d'enfouissement toutes les installations humaines qui s'aventurent dans leur domaine.

N'offrant aux hommes que de médiocres pâturages, utilisés par les troupeaux transhumants durant le semestre froid, le Kara-Koum est resté pratiquement vide d'établissements permanents tant que n'ont pas été découvertes puis exploitées les ressources de son sous-sol : gisements de soufre et nappes de pétrole et de gaz naturel. Cependant, dès les temps préhistoriques, les terrasses moyennes et inférieures de l'Amou-Daria, facilement irrigables, formaient un ruban de paysage hospitalier au milieu des déserts et semi-déserts traversés par le fleuve du sud au nord. Le canal du Kara-Koum permet d'irriguer 600 000 hectares consacrés à la culture du coton, de fruits et de légumes. L'élevage ovin s'est développé.

— Pierre CARRIÈRE

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Classification

Pour citer cet article

Pierre CARRIÈRE. KARA-KOUM [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ACHGABAT, anc. ACHKHABAD

    • Écrit par Julien THOREZ
    • 489 mots
    • 1 média

    Achgabat (ex-Achkhabad, de l'arabe achk, « amour », et du persan abad, « ville, lieu prospère ») est la capitale du Turkménistan, république d'Asie centrale ayant accédé à l'indépendance en 1991. Localisée sur le piémont septentrional du Kopet Dag et bordée au nord par le désert...

  • ASIE (Structure et milieu) - Géographie physique

    • Écrit par Pierre CARRIÈRE, Jean DELVERT, Xavier de PLANHOL
    • 34 872 mots
    • 8 médias
    ...sableux du Sud. La plupart des dunes y sont fixées par la végétation et ont donc été mises en place durant une période plus sèche que la période actuelle. Kara-Koum et Kyzyl-Koum diffèrent donc, sensiblement, des déserts francs où les plantes à enracinement profond ne peuvent croître qu'à la base des dunes,...
  • TURKMÉNISTAN

    • Écrit par Universalis, Isabelle OHAYON, Arnaud RUFFIER, Denis SINOR, Julien THOREZ
    • 5 221 mots
    • 4 médias
    ...Turkménistan est un pays écartelé, en raison de la localisation périphérique des foyers de peuplement. Le cœur de l'espace national est en effet occupé par le désert du Kara-Koum (« les sables noirs ») qui s'étend sur 350 000 kilomètres carrés. Ancien domaine des nomades turkmènes, ce désert d'abri présente une...

Voir aussi