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GERMINATION

En biologie végétale, la germination se définit, à quelques nuances près, comme le « phénomène par lequel l'embryon croît en utilisant les réserves de la graine ; la germination peut être considérée comme terminée lorsque la plantule est autotrophe, c'est-à-dire lorsqu'elle est capable de se suffire à elle-même en puisant l'eau et les sels minéraux du sol et le gaz carbonique de l'air ».

Cette définition, qui correspond à l'idée que se font les horticulteurs et agriculteurs de la germination, n'est pas partagée par la plupart des physiologistes. Pour eux, la germination débute avec l'imbibition de la graine et cesse dès que la radicule a percé les téguments (M. Evenari). Deux séries d'arguments fondamentaux justifient cette vue : d'une part certains facteurs physiques ou chimiques (lumière, thio-urée, kinétine) stimulent la germination alors qu'ils inhibent la croissance de la radicule ; d'autre part, pendant tout le temps de la germination, les embryons peuvent être déshydratés et réhydratés sans dommage ; il n'en est pas de même si la croissance de la radicule a commencé.

Le processus de la germination ne concerne pas uniquement les semences (graines et fruits secs), mais aussi tous les organes de dispersion, tels que les spores ou les grains de pollen, qui peuvent passer rapidement d'un état de vie ralentie à un état caractérisé par un intense métabolisme.

Germination des semences

Caractérisation des semences

On peut définir une population de semences par son pouvoir germinatif, c'est-à-dire par le pourcentage de germination obtenu dans les conditions les plus favorables. La perte de ce pouvoir est marquée par l'incapacité de germer quels que soient les traitements appliqués aux semences et les conditions externes ; elle peut résulter d'une déshydratation trop intense et trop rapide de l'oxydation des lipides de réserve, ou bien de la destruction irréversible des protéines.

La vitesse de germination peut également être prise pour critère. Elle peut être quantifiée soit par le temps nécessaire pour obtenir la germination de 50 p. 100 des semences, soit par la valeur de la pente de la courbe représentant le pourcentage de germination en fonction du temps.

La conservation du pouvoir germinatif ou longévité des semences dépend des espèces ; elle peut être de quelques jours (graines microbiontiques du saule ou du bouleau, par exemple) ; à l'opposé, sans s'arrêter à la légende des grains de blé des pyramides, on peut citer des cas de longévité d'une centaine d'années (graines macrobiontiques des Légumineuses). Cependant, en règle générale, la durée de vie est comprise entre un et dix ans (graines mésobiontiques).

La plupart des semences ne germent pas dès leur dissémination. Ce délai de germination peut être dû à une immaturité de l'embryon (Ginkgo), à une inhibition liée à des conditions externes défavorables ou à une dormance qui peut avoir pour origine une imperméabilité à l'eau ou à l'oxygène des enveloppes, la présence d'inhibiteurs ou un besoin de lumière (cf. dormances végétales, graine).

Régulation de la germination

Les facteurs du milieu (eau, oxygène, température, lumière) jouent un rôle dans la germination. L'eau est indispensable, mais la quantité absorbée dépend de la nature des réserves : les graines oléagineuses absorbent peu d'eau par rapport aux graines amylacées. L'absorption d'eau est, au tout début, un phénomène physique (hydratation des enveloppes de l'embryon) ; par la suite, elle dépend de l'activité métabolique des cellules. L'oxygène constitue un autre facteur fondamental. Exceptions faites du riz et des plantes aquatiques que l'on peut faire germer en présence de traces d'oxygène, une bonne aération du milieu est[...]

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Écrit par

  • : professeur à la faculté des sciences de Rouen

Classification

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