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CHALCÉDOINE CONCILE DE (451)

Luttes post-conciliaires, Constantinople et Rome

Pour des raisons fort complexes, la définition de Chalcédoine ne fut finalement pas acceptée par les Églises copte, syrienne et arménienne, ni par les Églises qui en sont nées : Église d'Éthiopie, Église syrienne de l'Inde. L'une de ces raisons fut la prétention de l'État byzantin à imposer l'orthodoxie : l'Église et l'Empire y perdirent leur unité et affrontèrent, affaiblis, la conquête musulmane. En ce sens, au moins, Eutychès a préparé les voies de Mahomet.

Enfin Chalcédoine fut le premier concile œcuménique à légiférer sur le monachisme, phénomène charismatique qui trouve désormais une place institutionnelle dans le christianisme. C'est l'intervention croissante des moines dans les questions doctrinales, en concurrence directe avec l'épiscopat, qui rendit sans doute nécessaire cette initiative.

Parmi les canons du concile, il faut encore retenir le vingt-huitième qui accorde à Constantinople des privilèges égaux à ceux de Rome, parce qu'elle est « honorée de la présence de l'empereur et du sénat et jouit des mêmes privilèges que l'ancienne ville impériale ». Ce canon, cassé par le pape saint Léon, révèle un grave malentendu entre l'Orient et l'Occident sur la nature profonde de la primauté dans l'Église. Au principe religieux, affirmé à Rome, l'Orient oppose un principe politique. Cette divergence n'est sûrement pas étrangère à la consommation du schisme de 1054, qui se consolidera d'autant plus aisément que le refus de reconnaître Chalcédoine opposé par les Églises non byzantines avait laissé Latins et Grecs seuls face à face.

— Hervé LEGRAND

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Écrit par

  • : professeur honoraire à l'Institut catholique de Paris

Classification

Pour citer cet article

Hervé LEGRAND. CHALCÉDOINE CONCILE DE (451) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CONCILE

    • Écrit par Bernard DUPUY
    • 5 666 mots
    • 2 médias
    Chalcédoine (451), convoqué par l'empereur Marcien contre Dioscore d'Alexandrie et les monophysites. Le pape était Léon Ier le Grand. En dix-sept sessions, du 8 octobre au 1er novembre 451, les Pères définirent qu'il y a deux natures dans l'unique personne du Sauveur et votèrent...
  • CONSTANTINOPLE IIe CONCILE DE (553)

    • Écrit par Pierre Thomas CAMELOT
    • 1 324 mots

    L'histoire compliquée du IIeconcile de Constantinople est à situer dans la suite des querelles, théologiques et politiques, qui s'élevèrent en Orient après le concile de Chalcédoine (451). Celui-ci avait défini l'existence dans le Christ de deux natures, humaine et divine. Des partisans...

  • CONSTANTINOPLE IIIe CONCILE DE (680-681)

    • Écrit par Pierre Thomas CAMELOT
    • 872 mots

    Concile ayant mis fin à la querelle monothélite, qui avait commencé au début du viie siècle. Le monothélisme était une résurgence du monophysisme, lequel, contrairement à la doctrine définie à Chalcédoine et réaffirmée au IIe concile de Constantinople, tenait qu'il n'y a en Jésus-Christ...

  • COPTES

    • Écrit par Pierre DU BOURGUET, Hervé LEGRAND
    • 6 969 mots
    • 2 médias
    ...l'arrière-pays copte. Le monachisme chrétien y naquit à la fin du iiie siècle, exerçant une influence décisive sur l'Église du pays. Cependant le concile de Chalcédoine fut encore plus décisif pour son histoire : par fidélité au vocabulaire de saint Cyrille, l'Église copte combattit les nouvelles...
  • Afficher les 10 références

Voir aussi