Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

COGNITION

  • Article mis en ligne le
  • Modifié le
  • Écrit par et

Théorie de l'évolution et fondation de la psychologie

L'avènement des théories évolutionnistes au xixe siècle place l'homme dans une généalogie où les animaux l'ont précédé, le faisant descendre directement du singe. Cela justifie la fondation d'une psychologie qui compare les différents niveaux de l'évolution mentale animale jusqu'à l'homme. L'expérimentation donne un contenu plus précis aux processus en cause dans l'apprentissage et la résolution de problèmes. Lorsque la psychologie scientifique se détache de la philosophie, vers la fin du xixe siècle, l'expérimentation remplace progressivement l'introspection dans l'exploration scientifique de l'esprit et de la vie mentale, de l'apprentissage et de la mémoire. La psychophysique mesure les performances sensorielles pour établir des lois et la psychologie devient expérimentale. Toutefois, le behaviorisme, courant psychologique qui se développe au début du xxe siècle, rejette l'introspection et l'étude des processus mentaux, car un phénomène doit être expliqué par des données empiriques vérifiables et reproductibles. Il se limite à la recherche des lois reliant les stimulations et les réponses comportementales avant de réintroduire des processus non observables tels que la formation de concepts. Mais, enfermé dans son dogmatisme, le behaviorisme est progressivement abandonné au profit de théories plus mentalistes, fondées sur l'expérimentation.

Dans le premier tiers du xxe siècle, les expériences sur la discrimination des formes visuelles, l'apprentissage spatial chez les rats, les détours de locomotion ou l'emploi d'outils chez les singes ne peuvent être expliqués que par des capacités de représentation (cartes cognitives), de catégorisation d'objets, d'abstraction et de raisonnement au service de comportements intentionnels destinés à satisfaire les attentes de l'animal. L'éthologie naissante fait appel à des représentations, innées ou construites, des signaux de reconnaissance des objets fonctionnels et des congénères dans l'univers subjectif des animaux.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Chrystel BESCHE-RICHARD et Raymond CAMPAN. COGNITION [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Autres références

  • COGNITION INCARNÉE

    • Écrit par
    • 1 273 mots

    Pendant longtemps, les sciences de la cognition ont tenté de décrire les mécanismes à la base des comportements en privilégiant une approche modulariste décrivant le cerveau comme un ensemble de systèmes hautement spécialisés (des modules), impliquant différents niveaux de représentations internes,...

  • COGNITION MUSICALE

    • Écrit par
    • 1 298 mots

    Tout comme la couleur, la musique n’existe pas dans la nature. Elle résulte d’une construction de l’esprit. Cette construction repose sur des opérations psychologiques perceptives, intellectuelles, affectives et motrices. Le terme « cognition musicale » désigne l’ensemble de ces opérations. Leur étude...

  • COGNITION SOCIALE

    • Écrit par
    • 1 026 mots

    Si la psychologie sociale étudie la manière dont les pensées, les émotions et les comportements sont influencés par autrui et l’affectent, la cognition occupe une place tout à fait privilégiée dans la discipline. Mobilisant de façon intensive les modèles de l’attention, de la mémoire...

  • GENRE ET COGNITION

    • Écrit par
    • 1 140 mots
    • 1 média

    Les différences entre le genre masculin et le genre féminin sont appréhendées par de nombreuses disciplines : anthropologie, sociologie, histoire, biologie, etc., et toutes les approches psychologiques ont quelque chose à dire sur ce sujet. L'une d'elles consiste à procéder à des comparaisons au moyen...

  • AGRESSION (psychologie sociale)

    • Écrit par
    • 902 mots

    L’agression est définie comme un comportement qui vise à blesser intentionnellement un individu motivé à se soustraire à ce traitement. Les recherches conduites sur les formes et fonctions du comportement agressif ont mobilisé des méthodologies extrêmement variées (statistiques publiques judiciaires...

  • ANDERSON JOHN ROBERT (1947- )

    • Écrit par
    • 374 mots

    John Robert Anderson est né à Vancouver (Canada) en 1947. Après des études à l’université de la Colombie-Britannique, il obtient son Ph.D. en 1972 à l’université Stanford, sous la direction de G. Bower. D’abord professeur de psychologie à Yale de 1973 à 1977, il rejoint en 1978 l’université Carnegie-Mellon...

  • ANTHROPOLOGIE COGNITIVE

    • Écrit par
    • 5 810 mots
    L’ethnographie cognitive se veut une méthode d’investigation de la cognition en situation. Elle repose sur l’idée princeps selon laquelle la cognition est indissociable de l’environnement social et matériel avec lequel elle interagit en permanence. Trois courants théoriques au sein de ce nouveau...
  • APPRENTISSAGE DE LA PRODUCTION ÉCRITE DE TEXTES

    • Écrit par et
    • 1 916 mots

    Sur le plan cognitif, l’activité de production de textes implique quatre processus qui transforment les connaissances d’un domaine en une trace écrite :

    – la planification permet la définition des buts, la génération des idées et l’organisation conceptuelle des contenus ;

    – la formulation...

  • Afficher les 44 références