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BYZANCE L'Empire byzantin

La séparation de l'Empire romain de Théodose Ier, en 395, entre ses deux fils, marque le début de l'Empire byzantin. La pars occidentalis subira les poussées barbares, jusqu'à son effondrement en 476, tandis que, en Orient, les différentes dynasties qui se succèdent, des Théodosiens aux Paléologues, tentent de maintenir l'héritage antique et chrétien hérité de l'Empire romain. Cependant, des dissensions religieuses opposent les deux parties du monde chrétien, notamment après le schisme de 1054, Rome refusant de reconnaître le patriarche de Constantinople comme le pape de l'Orient chrétien. L'Empire byzantin se maintient durant un millénaire, s'étendant et se rétractant sans cesse, convoité par ses voisins, jusqu'à la prise de sa capitale, Constantinople, par les Ottomans en 1453.

L'ère protobyzantine (395-610)

L'Empire byzantin est né en quelque sorte par hasard. Quand Théodose Ier, qui avait conféré le titre d'auguste à ses deux fils, Arcadius et Honorius, légua au premier le gouvernement de l'Orient et au second celui de l'Occident, il ne crut pas – ni personne en son temps – avoir procédé à un partage définitif ; dans son esprit il ne s'agissait même pas d'un partage à proprement parler : ses deux fils n'étaient pas les souverains de deux États distincts, ils étaient deux coempereurs qui se partageaient les responsabilités d'un même Empire, où les décisions, qu'elles fussent prises pour l'Orient ou pour l'Occident, l'étaient en leur nom à tous deux. Cette conception, qui survécut longtemps aux règnes des deux frères (puisque le Code de Théodose II, en 438, fut promulgué aussi au nom de Valentinien III), explique l'énergie avec laquelle les empereurs orientaux de cette période, Justinien le tout premier, s'accrochèrent au passé, rêvèrent de reconstituer l'Empire universel. Ils ne portaient pas encore le titre grec de basileus et ne se considéraient pas comme des souverains grecs : au vrai, ils ne l'étaient guère. La dynastie théodosienne était issue d'Espagne ; ses successeurs étaient pour la plupart originaires de la partie non grecque de la péninsule balkanique, tels les Thraces Marcien et Léon Ier, l'Épirote Anastase, l'Illyrien Justin Ier ; on trouve même un pur barbare, l'Isaurien Zénon, qui s'appelait Tarasicodissa avant son avènement. Il faut descendre jusqu'à Tibère II pour rencontrer un empereur qui soit vraiment d'ascendance grecque. Parmi les hommes d'État qui entourent ces empereurs, il y a aussi beaucoup d'Occidentaux ; du reste, la langue de l'administration et des tribunaux est encore le latin, et non le grec. Même dans le domaine de la culture, le grec n'a pas encore conquis toutes les positions : ainsi, l'université de Constantinople réorganisée par Théodose II compte seulement seize chaires grecques pour quinze latines. Cette période ambiguë, où l'élément grec ne finira par s'imposer que sous la pression des événements, et non pas selon un plan concerté, mérite donc bien le nom d'Empire romain d'Orient qui lui est parfois donné.

Byzance : l'Empire romain d'Orient - crédits : Encyclopædia Universalis France

Byzance : l'Empire romain d'Orient

400 à 500. Royaumes barbares - crédits : Encyclopædia Universalis France

400 à 500. Royaumes barbares

Les Barbares

On peut y distinguer trois phases. Durant la première, qui correspond aux règnes des faibles successeurs de Théodose Ier et des empereurs imposés par les milices barbares (395-491), l'Orient ne peut guère mieux faire que de survivre aux grands bouleversements qui emporteront la pars occidentalis. À trois reprises, les Balkans sont ravagés par les Barbares : sous Arcadius, par les Wisigoths d'Alaric, que Théodose avait installés en Mésie ; en 441-443, par les Huns d'Attila ; sous Zénon, par les Ostrogoths de Théodoric. Chaque fois, les Augustes de Constantinople réussissent à détourner vers l'Occident le flot barbare, soit par des tributs que la richesse encore[...]

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Écrit par

  • : maître assistant à l'École pratique des hautes études
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis et José GROSDIDIER DE MATONS. BYZANCE - L'Empire byzantin [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Byzance : l'Empire romain d'Orient - crédits : Encyclopædia Universalis France

Byzance : l'Empire romain d'Orient

400 à 500. Royaumes barbares - crédits : Encyclopædia Universalis France

400 à 500. Royaumes barbares

Empire byzantin, l'Empire de Justinien - crédits : Encyclopædia Universalis France

Empire byzantin, l'Empire de Justinien

Autres références

  • BYZANCE, 330-1453 (exposition)

    • Écrit par Christian HECK
    • 1 037 mots

    Du marbre représentant le monstre marin rejetant Jonas sur la rive à la plaque d'orfèvrerie de l'éclatant saint Michel archange et à l'icône de l'Échelle sainte de Jean Climaque, plus de trois cents objets ont exprimé, lors de l'exposition Byzance, 330-1453 (Royal Academy...

  • BYZANCE MÉDIÉVALE 700-1204 (A. Cutler et J.-M. Spieser)

    • Écrit par Jean-Pierre SODINI
    • 1 250 mots

    La collaboration de deux grands spécialistes de Byzance a permis la mise au point d'un livre intelligent et vivant, qui renouvelle les vues routinières sur Byzance (coll. L'Univers des formes, Gallimard, Paris, 1996).

    Une brève introduction souligne quelques constantes de l'âme byzantine....

  • ALBANIE

    • Écrit par Anne-Marie AUTISSIER, Odile DANIEL, Universalis, Christian GUT
    • 22 072 mots
    • 9 médias
    ...que l'Illyrie, christianisée dès le ier siècle (avec saint Asti à Durrës et saint Donat à Vlora), fournit, au iiie siècle, plusieurs empereurs. Comprise, en 395, dans l'empire d'Orient, elle fut ravagée par les invasions barbares avant que le déferlement slave des vie et viie siècles...
  • ALP ARSLAN (1030 env.-1072) sultan seldjoukide (1063-1072)

    • Écrit par Robert MANTRAN
    • 328 mots

    Après avoir montré ses qualités militaires dans des campagnes victorieuses en Afghanistan et en Iran, Alp Arslan succède vers 1060 à son père Tchaghri Beg au Khorassan, puis en 1063 à son oncle Toghroul Beg en Iran et en Irak. Ayant réussi à éliminer ses oncles et cousins, reconnu comme ...

  • ANASTASE LE BIBLIOTHÉCAIRE (810 env.-env. 880)

    • Écrit par Universalis
    • 455 mots

    Linguiste distingué et cardinal de Rome né autour de 810, probablement à Rome (Italie), mort vers 880, Anastase le bibliothécaire est un conseiller politique influent des papes du ixe siècle.

    Apparenté à un évêque italien et reconnu pour sa parfaite connaissance du grec, Anastase est nommé cardinal-prêtre...

  • ANNE COMNÈNE (1083-1148)

    • Écrit par Pascal CULERRIER
    • 564 mots

    Fille aînée de l'empereur Alexis Ier (qui régna de 1081 à 1118), Anne Comnène, née en 1083, épousa le césar Nicéphore Bryennios et brigua en vain la couronne impériale. L'échec de ses ambitions politiques lui valut une retraite forcée qu'elle mit à profit pour reprendre un projet laissé...

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Voir aussi