- 1. Montmartre : deux chantiers fondateurs
- 2. Reconstruire autrement
- 3. Notre-Dame du Raincy
- 4. Le renouveau du plan centré
- 5. Foyers régionaux
- 6. La mosquée de Paris
- 7. Les Chantiers du Cardinal
- 8. L'appel aux « grands »
- 9. Formes nouvelles
- 10. Le retrait des architectes
- 11. Un regain monumental
- 12. Bibliographie
ARCHITECTURE RELIGIEUSE AU XXe SIÈCLE, France
Foyers régionaux
La reconstruction des églises dans les régions dévastées est assurément la plus vaste entreprise d'architecture religieuse en France avant 1945. Toutefois, l'entre-deux-guerres est aussi le moment où émergent, dans d'autres régions, quelques foyers d'art sacré, plus ou moins structurés.
S'inspirant des expériences parisiennes des Artisans de l'autel (fondés en 1904) ou de l'Arche (fondée en 1916), l'architecte James Bouillé crée, en 1927, l'Atelier breton d'art chrétien, regroupant des architectes et des artistes de toutes spécialités, capables « tant d'élever des églises, sanctuaires, monuments religieux divers, que de les agencer jusque dans les moindres détails ». Bouillé est notamment l'auteur, en 1936, de la chapelle de l'Institution Saint-Joseph à Lannion (Finistère), où il allie arc parabolique en béton armé et parement de granit local. Autre réalisation bretonne marquante, le grand séminaire de Cesson à Saint-Brieuc (Côte-d'Armor), construit par Georges-Robert Lefort entre 1924 et 1928, qui est la synthèse complexe d'influences multiples ; le décor de la chapelle (fresque et pâte de verre), d'une grande richesse, est particulièrement révélateur de cette recherche. À Nice, l'église Notre-Dame-Auxiliatrice (Jules Febvre, 1924-1933) témoigne d'une semblable frénésie décorative ; dans la même ville, Sainte-Jeanne-d'Arc (Jacques Droz, 1913-1933) est mieux connue en raison de l'effet procuré par ses voûtes ellipsoïdales : le mariage d'esprit gothique et de formes d'influence africaine fait de cet édifice l'une des réponses structurelles les plus originales apportées au problème de l'espace sacré, et ce malgré les dimensions très modestes de l'édifice. À Rouen (reconstruction, avec Émile Gaillard, de l'église Saint-Nicaise, incendiée en 1934) et à Mont-Cauvaire (chapelle de l'ancien collège de Normandie), Pierre Chirol joue habilement des particularismes régionaux et parvient à créer un authentique style moderne, d'inspiration gothique. Quant à l'église du Sacré-Cœur de Cholet (Maurice Laurentin, 1937-1941), la variété de ses matériaux (béton, brique, tuile et granit) et la richesse de son décor incitent à y voir une exception dans sa région, au demeurant riche d'églises anciennes.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Simon TEXIER : professeur, université de Picardie Jules-Verne
Classification
Médias
Autres références
-
ART SACRÉ
- Écrit par Françoise PERROT
- 5 362 mots
...populations une évangélisation dans la tradition du catholicisme social, une situation à laquelle avait répondu l'organisation de nouvelles paroisses. La loi de séparation de 1905 mettait en quelque sorte l'Église face à elle-même : elle devait assurer son œuvre édificatrice sans l'intermédiaire des... -
ART SACRÉ L', revue
- Écrit par Françoise CAUSSÉ
- 2 013 mots
...beauté. Foisonnante, elle fut traversée par les grands débats de la scène artistique (figuration/abstraction ; socialité de l'art ; options de restauration). Mais on l'associa surtout aux édifices dont elle avait appelé la construction de ses vœux et dont l'achèvement presque simultané (bénédictions d'Assy... -
MONASTIQUE ARCHITECTURE
- Écrit par Carol HEITZ
- 8 281 mots
- 9 médias
Depuis, y a-t-il eu une architecture monastique moderne ? À vrai dire non, car dans la plupart des cas les communautés monastiques rétablies se contentent des anciens cadres. Il y a cependant une brillante exception : le couvent de La Tourette, au sud de Lyon, réalisé en béton par Le Corbusier. Lors... -
NOVARINA MAURICE (1907-2002)
- Écrit par Claude MASSU
- 827 mots
Né en 1907 à Thonon-les-Bains en Haute-Savoie, Maurice Novarina a reçu d'abord une formation d'ingénieur à l'École spéciale des travaux publics de Paris (1930), puis d'architecte à l'École nationale supérieure des beaux-arts dont il sort diplômé en 1932. Cette double formation...