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AFRIQUE (Histoire) Préhistoire

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Les chasseurs-cueilleurs acheuléens et la dispersion de « Homo » sp.

Sites acheuléens, Afrique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Sites acheuléens, Afrique

Les sites acheuléens datant de 1,7-1,6 Ma à 200 000-150 000 BP (beforepresent, c'est-à-dire par convention avant 1950, pour les datations obtenues à l'aide de la méthode du carbone 14) se distribuent sur l'ensemble du continent, avec cependant d'importantes variations régionales. Les densités sont relativement élevées en Afrique du Sud, en Afrique orientale, dans la vallée du Nil et dans le Sahara oriental. Le Sahara, l'Afrique de l'Ouest et le bassin du Congo présentent de faibles densités de sites. Au Sahara, ils se concentrent autour des chaînes montagneuses et se retrouvent dans les plaines sableuses du Mali et de Mauritanie. En Afrique de l'Ouest, du matériel acheuléen a été mis au jour à Djita et Sansande, en haute Falémé, à Asochrokona sur la côte Atlantique du Ghana et dans le plateau de Jos au Nigeria. Les trouvailles effectuées au Cameroun, au Gabon, au Congo et en Centrafrique proviennent de contextes fortement perturbés.

En général, les plus anciens sites acheuléens se trouvent le long de la Rift Valley en Afrique orientale et sur le plateau sud-africain. Le nord-ouest du Maroc, l'Algérie, la Tunisie ainsi que la basse vallée du Nil et le Sahara oriental semblent avoir été colonisés par des groupes d'Homo erectus, entre 1,2 et 1 Ma. L'Afrique occidentale et l'Afrique centrale ont été atteintes plus tard, entre 500 000 et 250 000 ans avant notre ère. L'outillage acheuléen, de composition variable selon les sites et les régions, comprend des bifaces (bifaces stricto sensu, pics et hachereaux), des outils sur éclats (grattoirs, racloirs, perçoirs) et, selon les cas, une forte proportion d'éclats non retouchés. Le charognage paraît avoir été prédominant tout au long de la période acheuléenne. La chasse se développe pendant le dernier tiers de la période, comme l'indique la pointe de Kalambo Falls. Le site DE/89A d'Olorgesailie au Kenya a été interprété comme instance de chasse intensive de babouins géants, résultant d'expéditions nocturnes. Cette interprétation a cependant été contestée ; le charognage répétitif de carcasses de babouin pouvant produire des signatures archéologiques identiques. L'utilisation du feu n'est pas prouvée à ce jour pour la période acheuléenne en Afrique. Les traces de feu de Chesowanja au Kenya, qui datent de 1,4 Ma, résultent en effet d'une association fortuite. Un biface brûlé de Lagreich, dans la vallée du Tilemsi au Mali, a été daté de 250 000 B.P. L'habitat acheuléen se diversifie avec l'occupation des grottes et abris sous roche. Des sites de chasse, gîtes d'exploitation de matières premières et ateliers de fabrication de pièces lithiques ont été découverts à Adrar Bous, Blaka Kalia I et Mouchi Sounosso au Sahara central. Une plate-forme rectangulaire faite de galets et interprétée comme un « sol d'habitation » a été mise au jour à Melka Kontoure en Éthiopie. Les matières premières exploitées (lave refroidie, chaille, quartzite, silex et obsidienne) sont plus diverses que pour les périodes précédentes, les transferts s'effectuant sur des distances plus importantes. De même, les territoires d'exploitation des bandes acheuléennes, que l'on peut évaluer par l'extension du bassin d'approvisionnement en matières premières, paraissent beaucoup plus vastes.

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Pour citer cet article

Augustin HOLL. AFRIQUE (Histoire) - Préhistoire [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 15/05/2023

Médias

Sites plio-pléistocènes et pléistocènes anciens, Afrique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Sites plio-pléistocènes et pléistocènes anciens, Afrique

Sites acheuléens, Afrique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Sites acheuléens, Afrique

Afrique orientale : côte swahili du X<sup>e</sup> au XV<sup>e</sup> s. - crédits : Encyclopædia Universalis France

Afrique orientale : côte swahili du Xe au XVe s.

Autres références

  • ÉVOLUTION DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE DANS LE MONDE

    • Écrit par
    • 3 611 mots
    • 16 médias
    ...l’Amérique. Quant à l’Asie, elle n’a pas vraiment modifié ses liens avec l’Europe et l’Amérique au cours des deux premières décennies du xxie siècle, signe que ces deux continents demeurent centraux sur le plan scientifique. Elle a cependant accru ses liens de collaboration avecl’Afrique et l’Océanie.
  • FRONTIÈRE

    • Écrit par
    • 6 351 mots
    • 6 médias
    ...héritages coloniaux. Il se construit souvent en décalage avec la genèse des tracés, comme l’illustrent les frontières postcoloniales du continent africain. Les frontières africaines résultent d’un découpage rapide et exogène : les puissances européennes (notamment la France et le Royaume-Uni), rivales, mais...
  • NOUVELLES ROUTES DE LA SOIE

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    • 3 médias
    D’autres critiques portent sur la nature des projets financés ou impulsés par la Chine à travers les Nouvelles Routes de la soie. L'Afrique du Sud s'est tournée vers la République populaire pour le financement à hauteur de 4 milliards de dollars de deux centrales à charbon. Pour sortir de la crise énergétique...