Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

VILLA, histoire

Le mot latin « villa » désigne proprement une exploitation agricole ; on en vint par la suite à l'appliquer aux résidences de plaisance, dans les campagnes ou sur les plages, sans lien avec sa fonction agricole initiale. D'origine romaine, la villa, en référence à cette époque historique idéalisée, connaît un regain d'intérêt à partir de la Renaissance. Des traités vont alors définir les fonctions de ce lieu, approfondissant l'idée de locus amœnus, asile charmant et lieu du bonheur secret, dont l'évolution influe aussi sur l'art des jardins.

La villa romaine

Villa des Mystères, Pompéi - crédits : Justin Ennis/ Flickr ; CC-BY 2,0

Villa des Mystères, Pompéi

Entourée de terres, sur une étendue parfois considérable, la villa rurale se caractérise par une architecture purement utilitaire, les bâtiments étant distribués sans ordre autour de la cour où l'on rassemblait le bétail. La villa des Mystères à Pompéi offre l'exemple de la transition vers la résidence de plaisance : la partie est, de plain-pied avec la route d'accès, groupe les logements des esclaves, les ateliers, tandis qu'à l'ouest l'appartement de maître ouvre sur des terrasses dominant les pentes qui descendent vers la mer. Du point de vue du plan, les villas d'exploitation ou de plaisance se divisent en deux catégories : la villa à plan fermé, dont le centre est occupé par une cour à portiques, et la villa ouverte, constituée par deux ailes encadrant une cour ouverte. La villa des Mystères, déjà citée, représente bien la première catégorie, dont on trouve un exemple plus tardif à Piazza Armerina, en Sicile. La villa d'Anguillara Sabazia, dans le Latium, qui date du milieu du ier siècle environ, est un bon exemple de la seconde catégorie, avec son immense portique semi-circulaire en façade. Un type simplifié de villa ouverte, particulièrement fréquent dans le nord de la Gaule, est constitué par un corps principal en forme de rectangle allongé doté d'un pavillon à chaque extrémité. Il faut naturellement mettre à part les domaines groupant de multiples constructions, comme la villa d'Hadrien à Tibur (Tivoli) ; on peut la considérer comme la combinaison d'une immense villa de type fermé, dont les péristyles successifs s'étagent sur plusieurs niveaux, avec toute une série d'annexes, réunissant tous les raffinements qu'un esthète tout-puissant pouvait imaginer. Moins gigantesques sont les villas des grands seigneurs du ive siècle, mais elles restent encore complexes. On a déjà cité celle de Piazza Armerina. Celle de Montmaurin, au pied des Pyrénées, combine les caractéristiques principales des deux types avec son portique semi-circulaire précédant deux péristyles alignés.

Thermes de la villa de Piazza Armerina - crédits : Index/  Bridgeman Images

Thermes de la villa de Piazza Armerina

Canope de la villa Hadriana, Tivoli, 1 - crédits :  Bridgeman Images

Canope de la villa Hadriana, Tivoli, 1

— Gilbert-Charles PICARD

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : membre de l'Institut, professeur au Collège de France
  • : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Dijon
  • : professeur à l'université de Paris-IV-Sorbonne
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

André CHASTEL, Universalis, Robert FOLZ et Gilbert-Charles PICARD. VILLA, histoire [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Villa des Mystères, Pompéi - crédits : Justin Ennis/ Flickr ; CC-BY 2,0

Villa des Mystères, Pompéi

Thermes de la villa de Piazza Armerina - crédits : Index/  Bridgeman Images

Thermes de la villa de Piazza Armerina

Canope de la villa Hadriana, Tivoli, 1 - crédits :  Bridgeman Images

Canope de la villa Hadriana, Tivoli, 1

Autres références

  • ANTIQUITÉ - L'Antiquité tardive

    • Écrit par Noël DUVAL
    • 4 261 mots
    • 3 médias
    ...vestiges significatifs, et notamment la « basilique » à nef unique se terminant par une abside, construite en brique, qui serait la salle d'audience. La «  villa » de Dioclétien à Split présente un plan régulier dans une enceinte quadrangulaire avec, face à la mer, une série de grandes salles et l'appartement...
  • GAULE

    • Écrit par Jean-Paul DEMOULE, Jean-Jacques HATT
    • 26 438 mots
    • 4 médias
    ...appartenant à un particulier, comprend en principe toutes les terres nécessaires à la ferme qui vit en économie fermée ; au milieu du domaine est située la villa, résidence du propriétaire, autour de laquelle se groupent les bâtiments utilitaires. Cette formule semble en fait avoir été relativement peu répandue...
  • PALÉOCHRÉTIEN ART

    • Écrit par François BARATTE, Françoise MONFRIN, Jean-Pierre SODINI
    • 13 503 mots
    • 10 médias
    ...privé est mieux connu, même si une typologie régionale paraît encore difficile à établir. La première caractéristique est le luxe et l'importance des villae ou «  palais ». Que ce soient des résidences impériales, dont les plans fragmentaires apparaissent à Constantinople, à Rhegion, dans la ...
  • PIERRE DE CORTONE (1596-1669)

    • Écrit par Giuliano BRIGANTI, Claude MIGNOT
    • 3 231 mots
    • 2 médias
    Pierre de Cortone dessine pour les Sacchetti, avant 1630, la minuscule villa du Pigneto, aux environs de Rome. Sans doute jamais achevée, en ruine dès la fin du xviie siècle, aujourd'hui complètement disparue, elle est connue par un ensemble de dessins et de gravures. Cortone y reste fidèle au type...
  • Afficher les 7 références

Voir aussi