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VENTS

Les vents régionaux

Dans les régions au relief tourmenté, la présence de la montagne ou d'une vallée encaissée peut dévier le « courant d'air », le canaliser et l'accélérer. Résultat, sur telle ou telle région, le vent prendra une direction préférentielle. On lui attribue généralement un nom qui fera de lui un « vent local » ou un « vent régional » selon l'étendue de sa zone d'influence.

Les brises de pente

Ces brises ont toujours pour origine des différences d'échauffement entre des lieux rapprochés. Les écarts entre les températures diurne et nocturne sont souvent à l'origine d'un changement de direction des vents. La nuit, en l'absence du soleil, l'air se refroidit plus vite au contact des pentes qu'au fond des vallées. L'air recouvrant les pentes, plus froid et plus dense, dévale les reliefs en provoquant ainsi une brise descendante ou « brise de montagne ».

Brises de pente - crédits : Encyclopædia Universalis France

Brises de pente

En cours de journée, l'air des pentes ensoleillées s'échauffe plus vite que celui du fond des vallées, encore à l'ombre. Cet air plus chaud et plus léger remonte les pentes en donnant naissance à une brise montante ou « brise de vallée ». La brise montante prend naissance quelques heures après le lever du soleil. Elle atteint sa vitesse maximale au moment le plus chaud de l'après-midi et s'atténue puis disparaît quelques heures après le coucher du soleil pour laisser place à la brise de montagne (fig. 2).

Les brises de terre et de mer

Brises de terre et de mer - crédits : Encyclopædia Universalis France

Brises de terre et de mer

Les étendues d'eau et la terre n'ont pas la même inertie thermique. Le sol se réchauffe et se refroidit plus vite que l'eau. Ces différences de température donnent naissance aux « brises de terre » et aux « brises de mer ». En cours de journée, lorsqu'il fait beau, l'air chaud au-dessus de la terre s'élève et est immédiatement remplacé par de l'air plus frais qui arrive de la mer : c'est la brise de mer (fig. 3). Au cours de la nuit, le mécanisme s'inverse en donnant naissance à une brise de terre. Les lacs et leurs rives développent aussi leur propre système de vent.

Ces phénomènes locaux sont particulièrement marqués par temps calme anticyclonique. Quand souffle la tempête, ou plus simplement quand le vent est fort, les brises passent complètement inaperçues, balayées par un phénomène d'une tout autre ampleur. C'est donc lorsque la tendance générale n'est pas trop affirmée que les brises sont le plus perceptibles.

La mousson

La mousson est un phénomène saisonnier dans lequel les contrastes de températures entre la terre et la mer, d'une part, et entre les deux hémisphères, d'autre part, jouent un rôle primordial. De tels phénomènes peuvent prendre une ampleur planétaire et influer sur la circulation générale. C'est le cas de la mousson d'Asie, et plus particulièrement de la mousson indienne.

En hiver, l'hémisphère Nord se refroidit alors que l'hémisphère Sud se réchauffe. Un anticyclone se fixe en Asie, centré aux environs du lac Baïkal, engendrant un flux atmosphérique de sud-ouest sur l'Inde et l'Asie du Sud-Est. C'est la mousson sèche d'hiver dans ces régions. Ce flux se charge ensuite d'humidité sur l'océan Indien, dévie vers l'est après avoir franchi l'équateur en raison de la force de Coriolis, puis décharge son humidité sous forme de précipitations sur l'Indonésie.

En été, le flux de mousson s'inverse. L'air de la région Himalaya-Tibet se réchauffe plus vite que celui des zones océaniques situées plus au sud. La dépression ainsi formée « attire » l'air marin et humide qui, par condensation, déverse de violentes pluies au contact des premiers reliefs, c'est-à-dire au Pakistan, en Inde et dans le Sud-Est asiatique, caractérisant la mousson d'été.

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Écrit par

  • : ancien directeur de la Météorologie nationale
  • : ingénieur à Météo France
  • : ingénieur en chef de la météorologie en service à la division prévision de la direction de la météorologie, ancien élève de l'École polytechnique

Classification

Pour citer cet article

Jean BESSEMOULIN, René CHABOUD et Jean-Pierre LABARTHE. VENTS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Girouette - crédits : Cornfield/ Shutterstock

Girouette

Échelle anémométrique de Beaufort - crédits : Encyclopædia Universalis France

Échelle anémométrique de Beaufort

Brises de pente - crédits : Encyclopædia Universalis France

Brises de pente

Autres références

  • ACCUMULATIONS (géologie) - Accumulations continentales

    • Écrit par Roger COQUE
    • 5 056 mots
    • 12 médias
    Comme les eaux courantes, le vent a une activité de transport et d'accumulation. Cette activité se situe dans le prolongement de la déflation qu'il exerce aux dépens des formations superficielles meubles. Les observations de terrain ainsi que l'expérimentation en soufflerie montrent que cette...
  • AÉRONOMIE

    • Écrit par Gaston KOCKARTS
    • 4 157 mots
    • 11 médias
    ...mouvements. Tout d'abord, les mouvements d'ensemble qui affectent à la fois les constituants majoritaires et minoritaires. Ce sont essentiellement les vents horizontaux dont la structure et l'effet peuvent être très variables en fonction de l'altitude. Ensuite, les mouvements spécifiques à chaque constituant...
  • AGROMÉTÉOROLOGIE

    • Écrit par Emmanuel CHOISNEL, Emmanuel CLOPPET
    • 6 627 mots
    • 7 médias
    Lesvents forts peuvent causer des dégâts mécaniques aux plantes et aux arbres – comme la verse des céréales, qui pénalise considérablement la possibilité ultérieure de récolte mécanique. L'amélioration génétique a permis de réduire le risque en produisant des blés ou des orges aux tiges plus...
  • ANÉMOCHORIE

    • Écrit par Jacques DAUTA
    • 899 mots
    • 1 média

    Dissémination, par l'intermédiaire du vent, des fruits et des graines de plantes à fleurs, et, plus généralement, des spores et d'autres formes de dispersion des espèces vivantes. Parmi les caractères morphologiques favorables à l'anémochorie, la petitesse et la légèreté des semences...

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Voir aussi