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VENTS

L' échauffement de la Terre par le rayonnement solaire est très irrégulier. Le mécanisme, simplifié à l'extrême, est le suivant : l'air au contact des sols ensoleillés s'échauffe ; cet air chaud, donc plus léger, exerce à la surface du sol une pression inférieure à la moyenne. C'est ainsi que se créent des zones de basses pressions, ou dépressions. Inversement, l'air froid, plus lourd, se comprime, s'affaisse et crée des zones de hautes pressions, ou anticyclones. Le rôle du vent consiste à réguler les différences de pressions qui se créent à la suite de la dilatation et de la compression des masses d'air sous l'effet de la chaleur. L'air se dirige des zones de hautes pressions vers les zones de basses pressions. Plus ces différences de pression sont importantes, plus le « courant d'air compensateur » est fort.

Les circulations d'air, les vents, s'expriment à différentes échelles. À l'échelle de la Terre, le rayonnement solaire est plus dense par unité de surface à l'équateur qu'aux pôles où il est tangentiel à la surface terrestre : très schématiquement, l'air chaud des zones équatoriales tend à se diriger vers les plus hautes latitudes, déterminant ainsi la circulation générale atmosphérique. À l'échelle régionale ou locale, les reliefs ou les différences de comportement thermique entre les océans et les continents peuvent créer des zones contiguës de basses et de hautes pressions à l'origine de vents comme le mistral, l'effet de fœhn, ou les brises de terre et de mer. Au fil des saisons, les différences thermiques qui se manifestent entre l'hémisphère Nord et l'hémisphère Sud sont responsables de vents saisonniers comme les moussons, apportant, tour à tour, prospérité et catastrophes naturelles.

— René CHABOUD

Un aspect remarquable de la circulation atmosphérique est exprimé par les courants-jets, sortes de tubes aplatis de vent fort, que l'on observe au-dessus de certaines régions du globe. L'épaisseur des courants-jets est de l'ordre de 3 à 5 kilomètres, leur largeur de 500 à 800 kilomètres, et leur longueur en atteint plusieurs milliers. Leur axe, où le vent est maximal, se situe sous la tropopause, à une altitude qui est fréquemment voisine de 9 à 11 kilomètres dans les régions tempérées, plus élevée (de 11 à 14 km) dans les régions subtropicales et plus basse dans les régions de haute latitude. Les vitesses maximales atteignent fréquemment 300 et même, occasionnellement, 400 kilomètres par heure. L'appellation de courant-jet (jet-stream), donnée par les météorologistes américains, est quelque peu fallacieuse dans la mesure où la notion de courant suggère (par analogie avec les courants marins, par exemple) la permanence du phénomène. Or le courant-jet n'a ni la continuité ni la permanence du Gulf Stream et, s'il est rarement absent sur une carte hémisphérique de vents en altitude, sa position est extrêmement fluctuante d'un jour à l'autre, de même que son intensité et, dans une moindre mesure, son altitude.

Le souffle des dieux

Le vent paraissait un phénomène si mystérieux aux Anciens qu'il ne pouvait être que d'essence divine. Dans la Bible, il n'est autre que le souffle de Dieu : « Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. Or la terre était vide et vague, les ténèbres couvraient l'abîme, un vent de Dieu tournoyait sur les eaux » (Genèse). Petite brise ou terrible ouragan, le vent est la manifestation de la toute-puissance de l'Esprit.

Chez les Grecs, des dieux personnifiaient les quatre vents principaux. Parfaitement caractérisés, les dieux du vent prenaient des apparences bien particulières, au point qu'ils sont faciles à reconnaître sur les représentations de l'époque. Borée, le vent du nord, est un vieil[...]

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Écrit par

  • : ancien directeur de la Météorologie nationale
  • : ingénieur à Météo France
  • : ingénieur en chef de la météorologie en service à la division prévision de la direction de la météorologie, ancien élève de l'École polytechnique

Classification

Pour citer cet article

Jean BESSEMOULIN, René CHABOUD et Jean-Pierre LABARTHE. VENTS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Girouette - crédits : Cornfield/ Shutterstock

Girouette

Échelle anémométrique de Beaufort - crédits : Encyclopædia Universalis France

Échelle anémométrique de Beaufort

Brises de pente - crédits : Encyclopædia Universalis France

Brises de pente

Autres références

  • ACCUMULATIONS (géologie) - Accumulations continentales

    • Écrit par Roger COQUE
    • 5 056 mots
    • 12 médias
    Comme les eaux courantes, le vent a une activité de transport et d'accumulation. Cette activité se situe dans le prolongement de la déflation qu'il exerce aux dépens des formations superficielles meubles. Les observations de terrain ainsi que l'expérimentation en soufflerie montrent que cette...
  • AÉRONOMIE

    • Écrit par Gaston KOCKARTS
    • 4 157 mots
    • 11 médias
    ...mouvements. Tout d'abord, les mouvements d'ensemble qui affectent à la fois les constituants majoritaires et minoritaires. Ce sont essentiellement les vents horizontaux dont la structure et l'effet peuvent être très variables en fonction de l'altitude. Ensuite, les mouvements spécifiques à chaque constituant...
  • AGROMÉTÉOROLOGIE

    • Écrit par Emmanuel CHOISNEL, Emmanuel CLOPPET
    • 6 627 mots
    • 7 médias
    Lesvents forts peuvent causer des dégâts mécaniques aux plantes et aux arbres – comme la verse des céréales, qui pénalise considérablement la possibilité ultérieure de récolte mécanique. L'amélioration génétique a permis de réduire le risque en produisant des blés ou des orges aux tiges plus...
  • ANÉMOCHORIE

    • Écrit par Jacques DAUTA
    • 899 mots
    • 1 média

    Dissémination, par l'intermédiaire du vent, des fruits et des graines de plantes à fleurs, et, plus généralement, des spores et d'autres formes de dispersion des espèces vivantes. Parmi les caractères morphologiques favorables à l'anémochorie, la petitesse et la légèreté des semences...

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Voir aussi