CATASTROPHES

Les catastrophes sont des événements qui produisent des conséquences graves pour la vie en général, l'être humain en particulier, l'environnement, les infrastructures. La gravité de ces conséquences diverses est leur caractéristique commune, à quoi peut s'ajouter la notion de brutalité, souvent attachée à la soudaineté et à la violence de l'événement lui-même (séisme, explosion) mais aussi parfois à la révélation ultérieure de ses conséquences dramatiques (famine, épidémies...), ou encore à l'accumulation d'événements (les risques diffus comme les accidents domestiques ou de la route) qui globalement constitue une catastrophe. Le classement des catastrophes peut se faire d'après leurs causes, naturelles ou technologiques (nous n'examinerons pas ici les catastrophes ayant des causes directement humaines, comme les crimes contre l'humanité, les guerres, le terrorisme, etc.), ou d'après leurs conséquences, démographiques, écologiques, économiques, environnementales, politiques, psychologiques, sanitaires, sociales, technologiques, etc. Dans tous les cas, l'époque du fatalisme étant révolue, on cherche à comprendre les processus qui sont à l'origine des causes et à mettre en place des dispositifs qui évitent ou minimisent les conséquences, puis, le cas échéant, à gérer ces dernières en fonction de leur gravité. Selon la nature des causes et de la catastrophe elle-même, on parle alors de prévention, de prédiction (prévision à court terme), de réseaux de vigilance, de protection, de gestion du risque et de la catastrophe, de retour d'expérience, etc. Tous ces aspects font appel à des professionnels bien différents : des scientifiques aux ingénieurs du bâtiment et des travaux publics, des « risk managers », qui évaluent les coûts financiers d'une prise de risque (toujours évaluée, quoi qu'on en dise) en termes de sécurité et de « réparation » en cas de catastrophe, aux professionnels de la santé, pour la veille, pour l'urgence quand le drame est arrivé (interventions apparentées à celles de la médecine de guerre) et pour le suivi psychologique, etc.

À ces deux grands volets concernant les catastrophes – l'avant et l'après, c'est-à-dire la prévention et la gestion –, il convient d'ajouter une autre dimension qui influe sur l'appréhension, le nombre et la gravité de tels événements. Celle-ci relève, d'une part, de la perception du risque, suivie le cas échéant de la prise de risque et, d'autre part, des contextes géographique, économique, social et géopolitique de la région concernée. De ces différents facteurs se nourrissent des inégalités vis-à-vis des causes et des conséquences des catastrophes.

Une typologie des catastrophes

La diversité des catastrophes entraîne la complexité de leur classement par types. Certes, des catastrophes présentent des caractères spécifiques que d'autres n'ont pas ; mais, si certains peuvent permettre dans une première approche de faire des regroupements, il faut se garder d'en faire des critères absolus. Parmi eux, la soudaineté d'un événement surprend toujours, mais la connaissance de sa cause peut permettre de ne pas s'en étonner. Ainsi, un séisme ou la rupture d'un barrage sont soudains, mais résultent, dans le premier cas, d'une très longue accumulation de contraintes dans la croûte terrestre, qui finit par « casser » en libérant en quelques secondes toute l'énergie emmagasinée, et, dans le second cas, de l'enchaînement au fil des décennies de nombreuses causes naturelles et technologiques. De même, la gravité d'une catastrophe, fondée sur le nombre de victimes et le coût dû aux pertes matérielles, apparaît comme un critère aléatoire. Ainsi, certains cataclysmes, responsables de peu de morts mais de dégâts importants infligés aux villes, aux infrastructures et aux cultures, peuvent ruiner[...]