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SAISONS

Le terme de saison, envisagé du point de vue de la climatologie, a un sens double. Il désigne d'abord une période pendant laquelle les grandes tendances du temps au-dessus d'un lieu sont assez homogènes. Homogénéité relative qui présente à son tour deux aspects : ou bien les jours qui se suivent se ressemblent – c'est le cas, par exemple, des hivers dans les régions tropicales –, les états de l'atmosphère étant à peu près les mêmes aux mêmes heures des cycles diurnes successifs ; ou bien – et c'est le cas des étés tropicaux et de la plupart des saisons aux latitudes moyennes – les variations d'un jour à l'autre sont importantes, et assez irrégulières, tout en manifestant des tendances propres : les oscillations des grandeurs physiques caractérisant l'état de l'atmosphère sont fortement marquées, mais se situent toujours entre certaines limites.

On appelle aussi saison une période pendant laquelle l'activité solaire présente les mêmes caractères : pour des raisons d'ordre astronomique, la longueur des jours et des nuits, la hauteur du Soleil au-dessus de l'horizon lors de son passage au méridien, c'est-à-dire en un mot l'activité solaire, varient régulièrement sur le globe. En ce sens, on peut définir des « saisons cosmiques ». Ici, le rythme est assez simple, et la distinction de quatre saisons – hiver, été, printemps, automne – a une valeur universelle, ce qui n'est pas le cas lorsqu'on se place du premier point de vue.

Les deux types de phénomènes – saisons « concrètes » ou « météorologiques » et saisons « cosmiques » – ont entre eux des rapports évidents, mais qui ne sont pas simples. En effet, les rythmes solaires déterminent directement certains aspects des rythmes du temps. Mais ils modifient également les conditions de la circulation atmosphérique. Et celle-ci, à son tour, amplifie ou réduit les effets thermiques des variations de l'activité solaire, et détermine la répartition des pluies et d'autres météores. Or la circulation atmosphérique a des mécanismes complexes ; elle résulte de nombreux effets d'interaction et d'accumulation, et elle est à bien des égards un système qui a ses lois propres.

Le principal intérêt de l'étude des saisons est de permettre une réflexion sur la façon dont l'activité solaire influence le temps sur le globe, à la fois directement et par les modifications qu'elle apporte aux conditions de circulation atmosphérique. C'est un biais utile pour aborder l'explication générale des climats, puisque chacun de ceux-ci peut être considéré comme un ensemble de saisons.

Les rythmes cosmiques et le temps à la surface du globe

La période d'activité solaire faible : l'hiver cosmique

L'affaiblissement de l'apport énergétique des rayons solaires en hiver permet évidemment un refroidissement très net. D'autre part, les phénomènes de stockage jouent un rôle important. Les masses océaniques ont accumulé une grande quantité d'énergie thermique, qu'elles cèdent à l'atmosphère. Enfin, les contrastes thermiques entre hautes et basses latitudes sont particulièrement nets, car la nuit constante favorise un refroidissement radical dans les régions polaires. Aussi, bien que les apports d'énergie thermique soient réduits dans l'hémisphère concerné, la circulation atmosphérique est active, car elle est stimulée par la transformation en énergie cinétique de l'énergie potentielle que représentent les contrastes de densité de l'air, qui sont extrêmement forts. Les circulations d'ouest, en altitude notamment, sont stimulées, ainsi que tous les processus liés au fonctionnement des systèmes dits « du front polaire ».

C'est dans ce cadre qu'il faut situer les traits principaux de la répartition[...]

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Pour citer cet article

François DURAND-DASTÈS. SAISONS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Climats : contrastes thermiques et pluviométriques - crédits : Encyclopædia Universalis France

Climats : contrastes thermiques et pluviométriques

Autres références

  • TERRE - Planète Terre

    • Écrit par Jean AUBOUIN, Jean KOVALEVSKY
    • 9 225 mots
    • 9 médias
    ... 27′ sur le plan de l'écliptique, ce qui conduit à une variation considérable de l'ensoleillement en un endroit donné, définissant les saisons. 230 27′ nord et sud marquent la latitude destropiques du Cancer, au nord, et du Capricorne, au sud, où le Soleil arrive à la verticale, à...
  • ASTROLOGIE

    • Écrit par Jacques HALBRONN
    • 13 311 mots
    L'astrologie a souvent connu des surprises désagréables en s'appuyant sur l' astronomie : ses points de repère marquant les saisons allaient s'avérer mobiles, et le début des saisons ne coïnciderait plus guère, au bout d'un certain temps, avec les étoiles censées leur correspondre. Tout se passait...
  • ASTRONOMIE

    • Écrit par James LEQUEUX
    • 11 339 mots
    • 20 médias
    ...lunaire, qui permet de repérer facilement les mois. Mais ce mois lunaire n'est pas un sous-multiple simple de l' année solaire, qui marque le retour des saisons : douze mois lunaires ne correspondant pas à une année, il faut donc intercaler de temps à autre un mois supplémentaire pour corriger au mieux...
  • BIOCÉNOSES

    • Écrit par Paul DUVIGNEAUD, Maxime LAMOTTE, Didier LAVERGNE, Jean-Marie PÉRÈS
    • 9 774 mots
    • 8 médias
    ...et de la nuit introduit ainsi dans la vie des végétaux, et même dans celle des animaux, un rythme dont l'importance est essentielle. La succession des saisons entraîne également des variations considérables de la température, de la luminosité, de la pluviosité et, corrélativement, de tous les autres facteurs...
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Voir aussi