ANTICYCLONES
On donne le nom d'anticyclone à une région de l’atmosphère où la pression est plus élevée que dans les régions avoisinantes situées à une même altitude. À l’inverse, les dépressions (ou cyclones) correspondent à des zones où la pression est minimale. Anticyclones et dépressions ont une forte influence sur le vent et les perturbations météorologiques. On parle de centres d’action lorsqu’ils atteignent des dimensions horizontales importantes (plusieurs milliers de kilomètres) et persistent pendant plusieurs mois. Ces systèmes interagissent entre eux et régulent en grande partie la circulation générale de l’atmosphère, le temps rencontré dans les différentes régions du monde et le climat de notre planète.
Sur les cartes météorologiques, les champs de pression sont représentés soit à l’aide de lignes d’égales pressions (isobares) tracées sur des surfaces d’altitudes constantes (égales élévations au-dessus du niveau moyen des océans), soit à l’aide de lignes d’égales altitudes (isohypses) tracées sur des surfaces de pression constante (850 hPa, 700 hPa, 500 hPa, etc.). Les météorologistes utilisent l’altitude géopotentielle plutôt que l’altitude géométrique. En effet, le travail à fournir pour élever une parcelle d’air est fonction de sa masse, de l’accélération de la pesanteur et de la différence d’altitude entre sa destination et son origine. Prenant en compte à la fois l’altitude et l’accélération de la pesanteur, l’altitude géopotentielle fournit ainsi une information sur le travail qui serait nécessaire pour élever, jusqu’à cet endroit de l’espace, une masse unité située au niveau moyen des océans. Dans les équations de la météorologie, ce paramètre joue un rôle important pour la prévision du mouvement des masses d’air. Les surfaces et les lignes de constante altitude géopotentielle sont toutefois assez proches des surfaces et des lignes de constante altitude. Dans ces représentations, les anticyclones sont facilement identifiables et correspondent aux régions où les lignes (isobares ou isohypses) entourent des maxima de pression ou des maxima d’altitude géopotentielle. Lorsque les zones de haute pression sont relativement allongées, sans marquer de maxima bien définis, on parle alors plutôt de dorsales ou de crêtes barométriques.
Pour tenir compte des différences d’altitude qui existent entre les différentes stations d’observation terrestres, leurs mesures de pression sont compensées pour être ramenées aux valeurs qu’elles auraient si elles étaient toutes situées au niveau moyen des océans. À ce niveau, la pression atmosphérique moyenne – encore nommée pression atmosphérique normale ou standard – est estimée à 1 013,25 hPa. Ainsi, sur les cartes météorologiques de surface, on peut considérer que les pressions supérieures à cette valeur correspondent à de hautes pressions et les valeurs inférieures à de basses pressions. À ce jour, la pression atmosphérique – ramenée au niveau moyen des océans – la plus forte (environ 1 087 hPa) aurait été mesurée le 20 janvier 2010 à Tosontsengel en Mongolie (record non encore officialisé par l'Organisation météorologique mondiale), alors que la plus basse (870 hPa) aurait été atteinte le 12 octobre 1979 dans l’œil du typhon Tip au large des Philippines.
Anticyclones et vents
La différence de pression atmosphérique qui existe entre deux régions voisines exerce sur l’air une force qui tend à le déplacer des hautes pressions vers les basses pressions. Mais, parce que la Terre tourne, tout déplacement se trouve dévié, sur la droite dans l’hémisphère Nord et sur la gauche dans l’hémisphère Sud (effet de Coriolis, du nom de Gaspard Gustave Coriolis qui définit cette force en 1835) ; ce phénomène étant d’autant plus marqué que l’on s’éloigne de l’équateur pour se rapprocher des pôles. Il en résulte[...]
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Écrit par
- Jean-Pierre CHALON : ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts honoraire
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