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TUNNELS

Revêtement définitif

Les méthodes modernes de soutènement assurent, en général, la stabilité définitive de l'excavation dans les massifs rocheux. Néanmoins, il existe des terrains qui continuent à évoluer dans le temps, soit par gonflement, soit par fluage de certains minéraux, soit par consolidation des argiles. Un revêtement définitif est alors nécessaire pour assurer un confinement pérenne de ces terrains. Son dimensionnement tient compte de ces phénomènes différés.

Dans les sols, les voussoirs peuvent assurer simultanément le soutènement provisoire et le revêtement définitif. Ils constituent un système qui nécessite une étude globale, depuis la fabrication jusqu'à l'incorporation dans le revêtement, prenant en compte les efforts exercés pendant la pose à long terme.

Pour limiter les tassements, dus principalement à l'épaisseur de la jupe du bouclier, les injections de remplissage sont effectuées au plus tôt après la pose avec des coulis de ciment.

Les revêtements assurent également, en cas de besoin, d'autres fonctions, telles que la conservation du soutènement à long terme, l'étanchéité vis-à-vis de l'eau provenant du sous-sol, l'étanchéité pour empêcher les fuites d'eau dans le terrain. Pour les conduites forcées ou les galeries à forte charge, on réalise un ou plusieurs blindages en tôle d'acier.

Certaines fonctions sont liées aux conditions d'utilisation. Les parois sont lissées lorsqu'on y fait circuler de l'air (galeries de ventilation) ou de l'eau (galeries hydrauliques). Parfois, elles sont protégées contre l'érosion ou la cavitation dans les galeries hydrauliques où l'eau circule à grande vitesse. Dans les tunnels routiers, on améliore la surface des piédroits pour réaliser des économies d'éclairage.

Les coffrages sont formés d'éléments métalliques qui se replient après prise du béton pour passer à l'intérieur des coffrages d'anneaux en cours de prise. Le béton est mis en place à la pompe et vibré à partir du coffrage. Il n'est pas laissé de vide derrière les revêtements afin que ceux-ci puissent résister dans les meilleures conditions. Ainsi, on procède à des injections systématiques de remplissage derrière la partie supérieure des revêtements en béton coffré. Les revêtements définitifs sont bétonnés lorsque les déformations du soutènement sont quasi arrêtées. Par suite du retrait du béton à son premier âge, le bétonnage se fait par anneaux de 6 à 12 mètres. En présence de nappe, les joints entre anneaux sont munis de dispositifs d'étanchéité. Les bétons de tunnels ne sont jamais totalement étanches, car la plupart du temps ils ne sont pas ferraillés, et, même dans ce cas, il existe des microfissurations par lesquelles l'eau sous pression dans le terrain finit toujours par cheminer. Cela provoque au minimum des dépôts de sels (salpêtres) divers et des salissures, sur les parois du tunnel. Aussi, pour les tunnels routiers, l'usage s'est généralisé de réaliser une étanchéité intercalaire par feuilles de matière plastique posées sur le soutènement. Si l'on ne recherche pas l'étanchéité, des joints sont utilisés pour drainer et collecter les eaux du terrain.

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Écrit par

  • : ingénieur général des Ponts et Chaussées; directeur du Centre d'études des tunnels (Cétu), du ministère de l'Équipement, Bron
  • : Ingénieur général des Ponts et Chaussées. Directeur du Centre d'Etudes des Tunnels (C.E.T.U.).

Classification

Pour citer cet article

Michel MAREC et Jean PÉRA. TUNNELS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Demi-sections supérieures et soutènement - crédits : Encyclopædia Universalis France

Demi-sections supérieures et soutènement

Abattage à l'explosif : tunnel de Chamoise - crédits : Encyclopædia Universalis France

Abattage à l'explosif : tunnel de Chamoise

Tunnelier pour roches dures - crédits : Encyclopædia Universalis France

Tunnelier pour roches dures

Autres références

  • AFFAISSEMENTS DU SOL

    • Écrit par Pierre DUFFAUT
    • 2 171 mots
    • 1 média
    L'écroulement du tunnel du canal du Rove, près de Gignac (Bouches-du-Rhône) a provoqué en 1963 un cratère en surface (le tunnel est depuis lors abandonné) ; des fontis plus ou moins importants ne sont pas rares, mais presque toujours au cours des travaux (aéroport de Londres-Heathrow en octobre 1994,...
  • AQUEDUCS, Antiquité

    • Écrit par Philippe LEVEAU
    • 4 685 mots
    • 4 médias
    La technique de percement d'un tunnel était connue depuis l'âge du bronze. Malgré la célébrité que lui assure son inscription, le tunnel de 428 m que Nonius Datus construisit pour l'aqueduc amenant l'eau de Toudja à Bougie sous le col d'El Abel en Algérie n'est pas exceptionnel : très tôt, grâce aux...
  • TUNNEL DU MONT-BLANC CATASTROPHE DU

    • Écrit par Universalis, Philippe SARDIN
    • 363 mots
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    Le 24 mars 1999, à la suite d'une fuite de carburant et de l'échauffement du moteur, la cabine d'un semi-remorque frigorifique s'enflamme alors que le véhicule est au milieu du tunnel du Mont-Blanc (d'une longueur de 11,6 km). Vingt-six véhicules sont détruits dans cet incendie qui fait trente-neuf...

  • EUPALINOS DE MÉGARE (milieu VIe s. av. J.-C.)

    • Écrit par Bernard HOLTZMANN
    • 528 mots

    Ingénieur grec né à Mégare, auteur à Samos d'un aqueduc souterrain décrit par Hérodote (Histoires, III, 60) comme l'un des ouvrages d'art les plus remarquables construits par les Grecs.

    Redécouvert en 1882, le tunnel qui en constitue la section centrale a été complètement dégagé...

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Voir aussi