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SYNAPSES

Électrophysiologie

Ganglion étoilé du calmar - crédits : Encyclopædia Universalis France

Ganglion étoilé du calmar

L' excitabilité du neurone par un courant électrique dépolarisant, son aptitude à engendrer et à propager des signaux électriques, ou «   potentiels d'action » (P.A.), sont les deux propriétés qui ont donné à l'électrophysiologie une place prépondérante en neurophysiologie, notamment pour approfondir le mécanisme de la transmission synaptique de l'excitation. Le schéma général de ce mécanisme étant esquissé dans les articles excitabilité et système nerveux - Agencement des réseaux et circuits neuronaux, et l'essentiel de sa causalité biophysique étant exposé dans le premier chapitre de l'article électrophysiologie, particulièrement dans la figure de cet article, on présentera seulement ici les autres données qui, au cours de trois étapes plus ou moins chevauchantes de la recherche électrophysiologique, ont permis d'aboutir à une théorie cohérente de la transmission synaptique. Dans chacune de ces directions, un pas décisif a été franchi dès qu'on a pu passer de l'enregistrement des phénomènes électriques globaux, c'est-à-dire en provenance de plusieurs fibres ou cellules, à celui des potentiels d'un élément (ou potentiels-unité), grâce à l'emploi de microélectrodes. En outre, l'étude comparée des phénomènes synaptiques du système nerveux des Vertébrés et des Invertébrés (Mollusques, Crustacés, Insectes, Vers) a été profitable, en ce qu'elle a permis de montrer l'identité des principes à travers une certaine diversité d'aspects d'où ressortent deux dualités importantes : du côté de la fonction, selon que la synapse est excitatrice ou inhibitrice ; du côté de la nature de l'agent médiateur, selon que celui-ci est chimique (cas le plus répandu) ou électrique.

Les potentiels d'action dans la transmission synaptique

Dans ce type de recherche, la transmission nerveuse centrale est indirectement interrogée à travers la relation entrée-sortie des P.A. globaux ou élémentaires (spikes) captés simultanément sur les voies respectivement afférente et efférente d'un arc réflexe monosynaptique. On vérifie alors et on approfondit les propriétés suivantes, qui différencient la transmission synaptique de la simple conduction intraneuronale :

– l'irréciprocité de la propagation ;

– l'existence d'un retard irréductible ou délai synaptique (0,5 à 1,3 ms chez les Vertébrés à sang chaud), s'allongeant avec la fatigue ou certaines drogues ;

– une réfractorité supérieure à celle qui accompagne le P.A. axonique, et qui empêche la transmission coup pour coup des P.A. afférents quand leur rythme est trop rapide ;

– une capacité de facilitation par sommation temporelle des effets latents des influx afférents non transmis ;

– l'existence d'effets résiduels persistant après une phase d'excitation, ces effets pouvant prendre différentes formes au cours du temps : dépression postréactionnelle de courte durée, facilitation prolongée subséquente, surtout après un bombardement afférent à fréquence élevée (potentiation « post-tétanique ») suivie d'une autre dépression de très longue durée, parfois déclenchement d'une autorythmicité par bouffées de spikes ; tous signes d'une propriété de plasticité dont d'autres aspects échappent certainement à la détection électrophysiologique.

Quant à l'agent qui est supposé transmettre l'excitation de neurone à neurone, il est alors presque universellement admis, jusqu'en 1950, qu'il n'est autre que le courant électrique transsynaptique engendré par le P.A. afférent, ce qui met en cause l'excitabilité électrique du neurone récepteur. Celle-ci est caractérisée par une constante de temps ( chronaxie) différente selon le type de neurone et variable en fonction de sa polarisation. Dans une théorie[...]

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Écrit par

  • : professeur honoraire à la faculté des sciences de Paris
  • : agrégé de l'Université
  • : docteur ès sciences naturelles, agrégé de physiologie-biochimie, maître de recherche à l'I.N.S.E.R.M.
  • : professeur honoraire à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie

Classification

Pour citer cet article

Alfred FESSARD, Patrice GUYENET, Michel HAMON et Jacques TAXI. SYNAPSES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Formes - crédits : Encyclopædia Universalis France

Formes

Différenciation présynaptique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Différenciation présynaptique

Fibre neurovégétative périphérique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Fibre neurovégétative périphérique

Autres références

  • ACÉTYLCHOLINE

    • Écrit par Paul MANDEL
    • 1 910 mots
    • 2 médias
    Chaque neurone libère, au niveau de toutes ses terminaisons synaptiques, une seule substance jouant le rôle de transmetteur ; ceux qui libèrent de l'ACh sont appelés cholinergiques ; on les distingue par exemple des neurones adrénergiques libérant de la noradrénaline. Selon la théorie classique, les...
  • APPRENTISSAGE PROFOND ou DEEP LEARNING

    • Écrit par Jean-Gabriel GANASCIA
    • 2 645 mots
    • 1 média
    ...d’un côté, ces relais téléphoniques et les cellules du cerveau – les neurones – et, d’un autre côté, les connexions entre ces relais téléphoniques et les liaisons dites synaptiques qui relient les neurones entre eux. Pour résumer ces analogies, on appelle « neurones formels » ces relais téléphoniques, et...
  • AUDITION - Acoustique physiologique

    • Écrit par Pierre BONFILS, Yves GALIFRET, Didier LAVERGNE
    • 14 809 mots
    • 17 médias
    ...neurones dont les corps cellulaires forment le ganglion de Corti ou ganglion spiral. Ces neurones sont bipolaires et les terminaisons de leur branche dendritique fontsynapse avec les cellules ciliées. On en distingue deux types selon qu'ils innervent les c. c. int. (type I) ou les c. c. ext. (type II).
  • AUTISME ET TROUBLES DU SPECTRE DE L'AUTISME

    • Écrit par Catherine DOYEN
    • 6 809 mots
    Du fait d’une particularité génétique, les voies synaptiques de la personne avec autisme auraient un développement atypique. Les synapses sont les jonctions entre les neurones et permettent le transfert d’informations par libération de neurotransmetteurs vers des récepteurs localisés. Chez des...
  • Afficher les 30 références

Voir aussi