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SYNAPSES

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Neurochimie

Les jonctions neuromusculaires, dont le rôle est aussi de transmettre le potentiel d'action d'une cellule à une autre, en l'occurrence d'un neurone à une cellule musculaire, au moyen d'une substance chimique ou transmetteur, réalisent un modèle approché de la synapse : les conceptions sur le fonctionnement synaptique ont été largement influencées par cet exemple particulier. Historiquement, il semble que ce soit E. Du Bois-Reymond, en 1877, qui le premier ait formulé l'hypothèse selon laquelle un nerf peut agir sur un muscle en libérant une substance chimique capable de l'exciter. Cette théorie, fortement étayée par les expériences d'O. Loewi au niveau du muscle cardiaque, a trouvé une éclatante confirmation lors de la découverte par G. Brown et W. Feldberg que l'acétylcholine (ACh) reproduisait sur le muscle strié les effets de la stimulation électrique du nerf. Ces derniers auteurs montrèrent de plus que la stimulation du nerf entraînait la libération d'ACh qui pouvait être recueillie et dosée pourvu que sa destruction fût inhibée par une drogue, l'ésérine. Depuis lors, l'acétylcholine a été impliquée comme médiateur au niveau des ganglions sympathiques et de certaines synapses centrales. Le cerveau contient d'autres catégories de neurones fonctionnant en libérant des médiateurs différents de l'acétylcholine. La liste de ces divers postulants au titre de médiateur, qui n'est sans doute pas encore complète, renferme la noradrénaline (NA), la dopamine (DA), la sérotonine (5-HT), l'acide γ-aminobutyrique (GABA), différents acides aminés et des peptides (cf. système nerveux - Neurobiologie).

On abordera dans ce chapitre les différentes approches biochimiques du fonctionnement synaptique, et l'on verra quelles sont les substances que l'on peut considérer comme de véritables transmetteurs.

Critères qui permettent de définir un neuromédiateur

Pour établir une corrélation certaine entre une synapse donnée et un médiateur, il faut que celui-ci satisfasse à plusieurs critères d'ordre biochimique qui suggèrent fortement son rôle dans les mécanismes présynaptiques. Ces critères sont nécessaires mais non suffisants. On peut distinguer :

– la localisation intraneuronale : la substance, pour jouer le rôle de médiateur, doit être contenue dans les neurones ;

– la biosynthèse intraneuronale : la barrière hématoencéphalique, qui s'oppose au passage des médiateurs connus du sang au système nerveux central (S.N.C.), rend nécessaire la présence intraneuronale des précurseurs et des enzymes de biosynthèse ;

– la libération extraneuronale : le médiateur est libéré dans l'espace synaptique par un mécanisme spécifique induit par l'arrivée d'un potentiel d'action ;

– le mécanisme d'inactivation : la dépolarisation membranaire, pour être génératrice d'influx, doit être un phénomène de courte durée ; il faut donc que l'action du médiateur sur le récepteur le soit ; pour ce faire, un ou plusieurs mécanismes d'inactivation interviennent ;

– les effets postsynaptiques : le médiateur se fixe sur un récepteur postsynaptique et entraîne soit l'hyperpolarisation, soit la dépolarisation membranaire ;

– les critères pharmacologiques : l'effet d'une drogue sur la transmission nerveuse doit être le même, que la présence du médiateur dans l'espace synaptique résulte d'une stimulation physiologique ou d'un apport direct (micro-iontophorèse).

Propriétés des principaux médiateurs chimiques

Localisation intraneuronale

La présence d' acétylcholine, de noradrénaline, de dopamine, de sérotonine, de GABA, d'histamine, etc. dans le système nerveux central, et plus particulièrement dans certains noyaux anatomiquement définis, a été[...]

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Écrit par

  • : professeur honoraire à la faculté des sciences de Paris
  • : agrégé de l'Université
  • : docteur ès sciences naturelles, agrégé de physiologie-biochimie, maître de recherche à l'I.N.S.E.R.M.
  • : professeur honoraire à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie

Classification

Pour citer cet article

Alfred FESSARD, Patrice GUYENET, Michel HAMON et Jacques TAXI. SYNAPSES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 10/02/2009

Médias

Formes - crédits : Encyclopædia Universalis France

Formes

Différenciation présynaptique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Différenciation présynaptique

Fibre neurovégétative périphérique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Fibre neurovégétative périphérique

Autres références

  • ACÉTYLCHOLINE

    • Écrit par
    • 1 910 mots
    • 2 médias
    Chaque neurone libère, au niveau de toutes ses terminaisons synaptiques, une seule substance jouant le rôle de transmetteur ; ceux qui libèrent de l'ACh sont appelés cholinergiques ; on les distingue par exemple des neurones adrénergiques libérant de la noradrénaline. Selon la théorie classique, les...
  • APPRENTISSAGE PROFOND ou DEEP LEARNING

    • Écrit par
    • 2 645 mots
    • 1 média
    ...d’un côté, ces relais téléphoniques et les cellules du cerveau – les neurones – et, d’un autre côté, les connexions entre ces relais téléphoniques et les liaisons dites synaptiques qui relient les neurones entre eux. Pour résumer ces analogies, on appelle « neurones formels » ces relais téléphoniques, et...
  • AUDITION - Acoustique physiologique

    • Écrit par , et
    • 14 809 mots
    • 17 médias
    ...neurones dont les corps cellulaires forment le ganglion de Corti ou ganglion spiral. Ces neurones sont bipolaires et les terminaisons de leur branche dendritique fontsynapse avec les cellules ciliées. On en distingue deux types selon qu'ils innervent les c. c. int. (type I) ou les c. c. ext. (type II).
  • AUTISME ET TROUBLES DU SPECTRE DE L'AUTISME

    • Écrit par
    • 6 809 mots
    Du fait d’une particularité génétique, les voies synaptiques de la personne avec autisme auraient un développement atypique. Les synapses sont les jonctions entre les neurones et permettent le transfert d’informations par libération de neurotransmetteurs vers des récepteurs localisés. Chez des...
  • Afficher les 30 références