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SALMONELLOSES

<it>Salmonella</it> - crédits : S. Lowry/ Univ Ulster/ The Image Bank/ Getty Images

Salmonella

On appelle « salmonelloses » les infections de l'homme et des animaux dues à des Salmonella. Chez l'homme, ces maladies peuvent revêtir plusieurs aspects : les fièvres typho-paratyphoïdiques, maladies graves avec présence des Salmonella dans le sang, les ganglions, l'intestin ; les toxi-infections alimentaires, dans lesquelles les bactéries restent cantonnées essentiellement dans l'intestin (la durée des symptômes n'est que de quelques jours et le pronostic est favorable malgré la brutalité de ceux-ci) ; les salmonelloses du nourrisson, qui sévissent surtout dans les collectivités et qui peuvent présenter toutes les symptomatologies, de l'infection bénigne à l'infection mortelle. Chez l'animal, les salmonelloses peuvent aussi se présenter sous différents aspects : soit des infections inapparentes qui contribuent à la dissémination des Salmonella et sont secondairement la cause des salmonelloses humaines (poulets, dindes), soit des symptômes particuliers (avortements des brebis dus à S. abortus ovis, avortements des juments dus à S. abortus equi, avortements des vaches dus à S. dublin, ophtalmie des dindes due à un sérotype particulier de S. arizonae), soit des infections mortelles chez le jeune animal (S. typhi-murium et S. dublin chez les jeunes veaux). La contamination se fait surtout par voie orale, accessoirement par voie conjonctivale ou pulmonaire.

Les Salmonella

Les Salmonella, bacilles de la famille des Entérobactéries, sont définies par leur morphologie (bacilles à Gram négatif, soit mobiles – et, dans ce cas, péritriches [cf. photo] –, soit immobiles) et par leurs caractères culturaux et biochimiques : elles se reproduisent sur des milieux ordinaires, elles sont anaérobies facultatives, réduisent les nitrates en nitrites, donnent une réaction des oxydases négative, et dégradent le glucose par métabolisme fermentatif.

Les Entérobactéries comprennent de nombreux genres dont les Escherichia (colibacilles), Shigella (agents de la dysenterie bacillaire), Salmonella, etc. Leur définition est fondée sur des ensembles de caractères métaboliques qui sont particuliers à chacun de ces genres. Les études taxonomiques utilisant les méthodes modernes (auxanogrammes, taxonomie numérique, hybridation des acides désoxyribonucléiques) ont montré que le genre Salmonella ne comprend qu'une seule espèce divisée elle-même en six sous-espèces.

L'étude des antigènes permet de classer les bactéries de chacun des genres précédents en types sérologiques ou sérotypes. Ces antigènes sont de trois types.

– L'antigène O, situé au niveau de la paroi, est thermostable (2 h à 100 0C), alcoolostable ; il constitue l'endotoxine des Salmonella. Par étude des agglutinines correspondant à cet antigène, 67 facteurs O ont été individualisés. Certains de ces facteurs, communs à plusieurs sérotypes, ont permis de ranger ces derniers en « groupes O ». Ainsi, le facteur O : 4 est commun à tous les sérotypes du groupe B. Ceux-ci peuvent posséder en plus d'autres facteurs, par exemple les facteurs 1, 5 et 12. Leur formule O sera dans ce cas 1, 4, 5, 12.

– L'antigène Vi, situé à la périphérie du corps bactérien, n'est connu que chez trois sérotypes : S. typhi (bacille d'Eberth, agent de la fièvre typhoïde), S. paratyphi C et S. dublin. Les souches de ces sérotypes peuvent posséder cet antigène (Vi +) ou en être démunies (Vi −). Chez les S. typhi Vi +, cet antigène constitue une barrière entre l'antigène O sous-jacent et les anticorps O. Les bactéries sont, dans ce cas, « O inagglutinables ». Quoique moins thermorésistant que l'antigène O, l'antigène Vi en possède les propriétés générales.

– L'antigène H, situé au niveau des flagelles, est constitué d'une protéine fibreuse contractile, la flagelline, comparable à la myosine du muscle.[...]

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Écrit par

  • : docteur en médecine, docteur ès sciences, membre de l'Académie de médecine, chef du service des entérobactéries à l'Institut Pasteur
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis et Léon LE MINOR. SALMONELLOSES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

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Salmonella

Autres références

  • ALIMENTATION (Aliments) - Risques alimentaires

    • Écrit par Jean-Pierre RUASSE
    • 4 757 mots
    • 1 média
    ...avec le produit contaminé, les éléments microbiens et viraux vont proliférer dans l'organisme et y déterminer le développement d'une maladie infectieuse. Un des exemples les plus connus est celui des salmonelloses, qui, selon le type en cause, déterminent soit des fièvres typhoïdes (bacille d'Eberth) ou...
  • BACTÉRIOLOGIE

    • Écrit par Jean-Michel ALONSO, Jacques BEJOT, Michel DESMAZEAUD, Didier LAVERGNE, Daniel MAZIGH
    • 18 329 mots
    • 11 médias
    ...espèces bactériennes incriminées en pathologie digestive, transmises par des substances ingérées ayant subi une contamination d'origine fécale, sont les Salmonella typhi et paratyphi, agents de la fièvre typhoïde, Vibrio cholerae et V. el tor, agents du choléra, Shigella dysenteriae, agent de la dysenterie...
  • CHANGEMENT CLIMATIQUE ET SANTÉ

    • Écrit par Virginie CAVIER, Universalis
    • 2 764 mots
    • 2 médias
    La hausse des températures rend également plus difficile la conservation des aliments. Ce n’est pas un hasard si la plupart des intoxications à Salmonella ont lieu en été. Toute la chaîne de production alimentaire étant concernée, les acteurs de la filière devront redoubler de rigueur. La conservation...
  • LYSOGÉNIE

    • Écrit par Pierre NICOLLE
    • 3 857 mots
    • 3 médias
    ...fréquence de la lysogénie est très variable. Certaines espèces, surtout parmi les Entérobactériacées, sont très souvent lysogènes : tous les lysotypes de Salmonella paratyphi B (P. Nicolle et Y. Hamon), tous les lysotypes de Yersinia enterocolitica (P. Nicolle, H. Mollaret et J. Brault), de nombreuses...

Voir aussi