SALADIN (1137-1193)
Carte mentale
Élargissez votre recherche dans Universalis
Saladin (en arabe Ṣalāḥ ed-dīn) est l'un des plus illustres souverains du Moyen Âge musulman. Sa popularité est surtout due à la « guerre sainte » qu'il a conduite contre les « Francs » établis en Syrie-Palestine depuis la croisade de 1097-1099. Champion de la contre-croisade, c'est lui qui reprit Jérusalem au nom de l'islam en 1187 et lutta contre la troisième croisade entre 1190 et 1192.
Saladin (1137-1193), sultan d'Égypte et de Syrie. Gravure par Gustave Doré.
Crédits : Hulton Archive/ Getty Images
Les débuts de la reconquête
Au xiie siècle, ce qui restait de Syrie musulmane était aux mains de princes turcs, dont le plus important, Nūr ed-dīn (1146-1174), avait clairement défini et propagé le programme de la reconquête : réunification politique pour se donner les moyens de la guerre sainte favorisée par la propagande rendant impopulaires les princes refusant de s'y engager ; lutte, dans le même esprit de réunification, contre les hérésies intérieures et leur principal représentant extérieur, le califat fāṭimide du Caire, de doctrine ismā‘īlienne.
1100 à 1200. Croisades et Khwarazm
Croisades. Les shahs du Khwarazm supplantent les Seldjoukides. Apogée anasazi en Amérique du Nord.Malgré ses rivalités internes, opposant notamment les rois capétiens à l'État anglo-angevin des Plantagenets, l'Occident chrétien s'étend en Méditerranée.Les Almohades, qui ont remplacé les...
Crédits : Encyclopædia Universalis France
Nūr ed-dīn avait finalement réalisé à son profit l'unité de la Syrie musulmane et d'une partie de son arrière-pays mésopotamien, envoyé son lieutenant Shīrkūh détruire le régime fāṭimide, et remporté sur les Francs des succès qui, pour être restés inachevés, n'en étaient pas moins déjà importants. Mais sa mort risquait de réduire son œuvre à néant, car il ne laissait qu'un jeune fils mal entouré.
Dans ses troupes avaient figuré, à côté des Turcs, des Kurdes, dont Shīrkūh était le plus éminent ; mais ce dernier mourut au moment même de son triomphe. Le pouvoir nouveau avait été sauvé par la décision de son neveu, Ṣalāḥ ed-dīn, Kurde comme lui et fils d'Ayyūb qui donna son nom à la nouvelle dynastie ; il écrasa les révoltes intérieures et les attaques extérieures franco-byzantines combinées. Pour tous ceux qui désiraient continuer ce qu'avait commencé Nūr ed-dīn, il apparaissait que seul Ṣalāḥ ed-dīn en avait la volonté, la capacité et les moyens. Ṣalāḥ ed-dīn sut merveilleusement [...]
1
2
3
4
5
…
pour nos abonnés,
l’article se compose de 3 pages
Écrit par :
- Claude CAHEN : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Paris
Classification
Autres références
« SALADIN (1137-1193) » est également traité dans :
ABBASSIDES - (repères chronologiques)
750 Une révolution soutenue par les clients persans de l'empire et par les Alides renverse la dynastie omeyyade de Damas et donne le pouvoir à al-Saffāh, descendant d'al-‘Abbās, oncle de Mahomet : début de la dynastie abbasside. 762 Création d'une nouvelle capitale, la ville Ronde de Madīnat al-Salām (« ville du salut »), aussi appelée Bagdad. 786-809 Règne du célèbre Hārūn al-Rashīd, héros lé […] Lire la suite
AYYŪBIDES (XIIe-XIIIe s.)
Famille princière dont les membres régnèrent sur l' Égypte, la Syrie, la Mésopotamie et le Yémen, les Ayyūbides tirent leur dénomination du Kurde Ayyub, père du monarque connu en Europe sous l'appellation de Saladin, calquée sur son surnom arabe Salah al-din. Ce dernier avait installé le nouveau régime en Égypte, sans bruit, ordonnant de substituer dans le prône le nom du pontife sunnite de Bagda […] Lire la suite
CAIRE LE
Dans le chapitre « Construction de la Citadelle » : […] L'avènement de la dynastie ayyoubide (1171), et particulièrement de son fondateur Saladin, constitue une révolution pour l'univers musulman d'Orient, pour l'Égypte et aussi pour Le Caire. Mettant fin à la puissance schismatique des Fatimides, Saladin s'assura d'une place forte où il pût établir sa résidence ; il fit choix d'un contrefort de la colline qui domine Le Caire à l'est, le Moqattam, pou […] Lire la suite
CAIRE CALIFAT FATIMIDE DU (969-1171)
En 969, le calife fatimide chiite de Kairouan, al-Mu‘izz, décide de déplacer en Orient la capitale de son empire. Arrivé sur le trône en 953, al-Mu‘izz visait la domination sur l'ensemble de la communauté des croyants ( Umma ). Afin de se rapprocher de Bagdad, le siège du califat abbasside rival, il envoie son général, Djawhar, conquérir l'Égypte par la terre. Il arrive lui-même en Égypte par bate […] Lire la suite
CALIFAT FATIMIDE DU CAIRE - (repères chronologiques)
969 Djawhar conquiert l'Égypte pour le compte d'al-Mu‘izz, calife fatimide de Kairouan. Il fonde al-Qāhira (« la Victorieuse », Le Caire). 972 La Grande Mosquée d'al-Azhar, au Caire, est achevée. 973 Arrivée du calife et installation dans la nouvelle ville palatiale du Caire. 1001 Pour la première fois depuis leur installation en Égypte, les Fatimides signent une trêve avec les Byzantins. 1009 […] Lire la suite
CROISADES
Dans le chapitre « La deuxième croisade » : […] La deuxième croisade fut provoquée par la chute d'Édesse (1144), qui décida le pape Eugène III à proclamer la croisade en 1146. Saint Bernard prit une part prédominante à la prédication de cette croisade ; le roi Louis VII prit la croix à Vézelay, l'empereur Conrad III à Spire (1147). Leurs deux armées descendirent le Danube, atteignirent Constantinople où l'empereur grec, Manuel Comnène, les acc […] Lire la suite
ÉGYPTE - L'Égypte arabe
Dans le chapitre « Les Ayyoubides » : […] Le vizir du dernier Fatimide, Saladin, fait, non sans quelque atermoiement, proclamer l'autorité du calife abbasside, ce que la paisible population de l'Égypte accueille avec une parfaite indifférence. […] Lire la suite
HATTIN BATAILLE DE ou BATAILLE DE TIBÉRIADE (4 juill. 1187)
Le sultan ayyubide Saladin, maître de l'Égypte et du sud de la Syrie, a appelé au djihad (guerre sainte) pour éliminer les États latins issus de la première croisade. Encouragé par les Byzantins, appuyé par la plupart des autres princes musulmans de la région et fort du soutien du calife abbasside de Bagdad, il déclenche son offensive à l'été de 1187, en assiégeant Tibériade. L'armée chrétienne, c […] Lire la suite
LATINS D'ORIENT ÉTATS
Dans le chapitre « Expansion, maintien et reflux » : […] C'est entre 1098 et 1119 que les trois États du Nord atteignirent leur plus grande extension : Alep, Shaizar, Homs, Harran sont menacés, et les campagnes menées par les atabeg , ou gouverneurs de Mossoul, pour reconquérir les terres occupées se soldent par des désastres. La terrible défaite infligée au prince d'Antioche à l'Ager Sanguinis en 1119, elle-même, ne semblait pas définitive. Mais l'atab […] Lire la suite
SOHRAWARDĪ ou SUHRAWARDĪ SHIHĀBODDĪN YAHYĀ (1155-1191)
Dans le chapitre « Le « Shaykh al-ishrāq » » : […] Sohrawardī est né en 649 de l'hégire (1155 de l'ère chrétienne) à Sohraward, au nord-ouest de l'Iran, en une région longtemps restée fidèle au mazdéisme. Il fut l'élève de Majdoddīn al-Jīlī à Marāgheh, en Azerbaījān, puis il partit pour Ispahan, où Omar al-Sāwajī l'introduisit à l'œuvre d'Avicenne, sans en omettre les conclusions ésotériques. Sohrawardī fréquenta les soufis, dont il adopta le mode […] Lire la suite
Voir aussi
Pour citer l’article
Claude CAHEN, « SALADIN (1137-1193) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 23 janvier 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/saladin/