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CENTRAFRICAINE RÉPUBLIQUE

Nom officiel

République centrafricaine (CF)

    Chef de l'État

    Faustin Archange Touadéra (depuis le 30 mars 2016)

      Chef du gouvernement

      Félix Moloua (depuis le 9 février 2022)

        Capitale

        Bangui

          Langues officielles

          Français, sango

            Unité monétaire

            Franc CFA

              Population (estim.) 5 651 000 (2024)
                Superficie 622 436 km²

                  L'État centrafricain

                  L'évolution politique jusqu'en 1966

                  Dès le 13 août 1940, le territoire s'était rallié au général de Gaulle ; la conférence de Brazzaville (1944) eut un profond retentissement. En 1946, un collège électoral restreint désignait un député, représentant le territoire de l'Oubangui à l'Assemblée nationale : ce fut Barthélemy Boganda, réélu par la suite en 1951 et en 1956. Sa politique se résume en deux mots : autonomie et participation. La recherche de l'autonomie politique du territoire se traduisit par la création en août 1950 du premier parti national oubanguien : le M.E.S.A.N. (Mouvement de l'évolution sociale de l'Afrique noire), qui se donnait pour tâche de construire une nation et de détruire le lien colonial. La loi du 23 juin 1956 – dite loi-cadre – et les décrets d'application allaient renforcer les compétences de l'Assemblée territoriale oubanguienne et créer un Conseil de gouvernement exerçant la direction des services publics territoriaux. Cette loi favorisa une évolution institutionnelle et politique de l'Afrique noire qui conduisait mécaniquement à la « balkanisation ».

                  Cependant, la participation à l'ensemble fédéral que constituait l'A.-E.F. fut une des idées directrices de la politique du M.E.S.A.N. ; Boganda, grand conseiller de l'A.-E.F., est élu, à l'unanimité, président du Grand Conseil de l'A.-E.F. en juin 1957. Mais, le groupement de territoires étant en déclin, Boganda préconisa de constituer un État unitaire largement décentralisé composé de l'Oubangui, du Congo, du Tchad et ouvert à d'autres territoires. L'idée d'une union des États de l'Afrique latine comprenant également les territoires belges et portugais était à l'étude. Le projet n'aboutit pas : la loi-cadre avait fait son œuvre et le Gabon restait sur la réserve. Au lendemain du référendum constituant du 28 octobre 1958, la République centrafricaine (R.C.A.) était proclamée.

                  Peu de temps après, alors que se mettaient en place les institutions du nouvel État, Barthélemy Boganda, élu président du gouvernement, mourait le 29 mars 1959 dans ce qu'il est convenu d'appeler un « accident » d'avion.

                  L'évolution constitutionnelle du pays après 1959 traduit une tendance à la concentration des pouvoirs au profit de l'exécutif longtemps dominé par la personnalité du président David Dacko.

                  État membre de la Communauté, le pays est régi d'abord par la Constitution du 16 février 1959, dont certaines dispositions sont influencées par la Constitution française de 1958. Le régime est d'inspiration parlementaire, à ceci près que le président du gouvernement est à la fois chef du gouvernement et chef de l'État ; responsable devant l'Assemblée, il cumule des attributions que la Constitution de 1958 octroie au Premier ministre et au président de la République. Au lendemain de l'éclatement de la communauté institutionnelle, la loi du 15 décembre 1960 tirait les conséquences de l'indépendance et supprimait la responsabilité du président et des ministres devant l'Assemblée, sans établir l'élection du président au suffrage universel direct. À la fin de 1962, le M.E.S.A.N. devient parti unique et fait l'objet d'une constitutionnalisation ; peu de temps après, le mandat présidentiel est porté à sept ans.

                  En 1964 se produit un nouveau bouleversement constitutionnel. La loi du 26 novembre 1964 comporte un titre III intitulé « Du mouvement national » ; ce texte confère au comité directeur du parti des pouvoirs importants et subordonne l'ensemble des pouvoirs publics au parti : présentation du candidat à la présidence, choix des ministres, déchéance et poursuite éventuelle des députés ayant manqué à leurs devoirs. Les chefs de villages et[...]

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                  Écrit par

                  • : diplômée en sciences politiques, spécialiste de la République centrafricaine
                  • : professeur à l'université de Bordeaux-I
                  • : docteur en histoire, chef de département d'histoire à l'université de Bangui, République centrafricaine
                  • : maître de conférences d'histoire des institutions
                  • : doctorat ès lettres et sciences humaines, professeur honoraire, université de Paris-Panthéon-Sorbonne, membre de l'Académie des sciences d'outre-mer
                  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                  Classification

                  Pour citer cet article

                  Universalis, Apolline GAGLIARDI, Jean-Claude GAUTRON, Jean KOKIDE, Jean-Pierre MAGNANT et Roland POURTIER. CENTRAFRICAINE RÉPUBLIQUE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                  Médias

                  Centrafricaine (République) : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Centrafricaine (République) : carte physique

                  Centrafricaine (République) : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Centrafricaine (République) : drapeau

                  République centrafricaine : milieux naturels - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  République centrafricaine : milieux naturels

                  Autres références

                  • CENTRAFRICAINE RÉPUBLIQUE, chronologie contemporaine

                    • Écrit par Universalis
                  • BANGUI

                    • Écrit par Universalis, Roland POURTIER
                    • 662 mots
                    • 1 média

                    La capitale centrafricaine comptait, au recensement de 2003, 622 000 habitants, soit 42 p. 100 de la population urbaine. En ajoutant la ville satellite de Bimbo (124 000 hab.), ce pourcentage dépasse 50 p. 100, tandis que Berberati, la troisième ville du pays, ne compte que 77 000 habitants. Bangui...

                  • BOKASSA JEAN BEDEL (1921-1996)

                    • Écrit par Bernard NANTET
                    • 718 mots
                    • 1 média

                    Jean Bedel Bokassa naît en 1921 à Bobangui, dans l'ancien Oubangui-Chari, un des quatre territoires de l'Afrique-Équatoriale française qualifiée autrefois de « Cendrillon de l'empire français ». Orphelin à six ans, il est élevé par les missionnaires. En 1939, la carrière militaire s'offre...

                  • CHARI-LOGONE

                    • Écrit par Marie-Christine AUBIN
                    • 530 mots

                    Ce sont les deux principaux fleuves qui alimentent le lac Tchad. Le Chari prend sa source en République centrafricaine et arrose le Tchad. Il est formé d'une série de petites rivières : le Bamingui (où se trouve sa véritable source), le Gribingui, l'Ouham, ou Bạhr Sara, qui apporte...

                  • CINQUIÈME RÉPUBLIQUE - Les années Hollande (2012-2017)

                    • Écrit par Pierre BRÉCHON
                    • 7 029 mots
                    • 3 médias
                    ...janvier 2013, les forces françaises interviennent au Mali pour éviter la mainmise d’un mouvement djihadiste sur le pays. Suit une intervention en Centrafrique, où se déchirent factions chrétiennes et musulmanes, et où l’ordre public n’est plus assuré. François Hollande rencontre ainsi plusieurs succès,...
                  • Afficher les 10 références

                  Voir aussi