SQUAMATES
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Dans l'ordre des Squamates sont rassemblés les Sauriens ou lézards et les Ophidiens ou serpents, soit 95 p. 100 des reptiles actuels. Peu nombreux à l'ère secondaire, ils ont connu au tertiaire un épanouissement très important. Leur vaste répartition sur tous les continents, Antarctique excepté, ainsi que la diversité de leurs adaptations écologiques attestent encore aujourd'hui de leur succès. Ce groupe inclut des animaux inféodés au milieu aquatique (serpents et iguanes marins) et des animaux typiquement terrestres adaptés à tous les biotopes : certains peuvent être fouisseurs comme le poisson du sable ou le serpent-minute, ou arboricoles comme le caméléon et de nombreux serpents tropicaux. Leur taille, qui peut aller de quelques centimètres pour les lézards à 8-9 mètres pour les serpents, est aussi variée que leur régime alimentaire. La plupart des lézards se nourrissent d'invertébrés (insectes et mollusques) tandis que ceux de plus grande taille comme le varan et la plupart des serpents peuvent avaler des proies plus importantes (œufs et vertébrés). Seuls certains lézards comme l'iguane et l'uromastix ont un régime exclusivement végétarien.
Lézard (Crotaphytus collaris), Colorado (États-Unis).
Crédits : rovingmagpie@flickr.com/ Moment Open/ Getty Images
L'originalité des Squamates tient surtout au nombre et à la diversité de leurs organes particuliers : l'organe de Jacobson qui est le siège de l'olfaction, les dispositifs d'injection du venin ou les fossettes facilaes des Crotalinés. Ils jouent un rôle prépondérant chez les Ophidiens, principalement pour la fonction de nutrition.
Principaux caractères anatomiques
Le terme de Squamata, ou Squamates, fait référence au revêtement du corps par des écailles épidermiques cornées. Ce revêtement se renouvelle périodiquement (mues) soit par lambeaux soit en bloc. Les écailles peuvent intervenir efficacement dans la locomotion, comme on le constate à propos des bandes ventrales des serpents.
Exemple de la couleuvre.Les serpents, dépourvus de membres, utilisent des types de locomotion très particuliers.Par exemple, cette couleuvre à collier peut se déplacer de deux manières : par ondulation latérale ou par reptation rectiligne.Dans son déplacement par ondulation latérale, la...
Crédits : Planeta Actimedia S.A.© Encyclopædia Universalis France pour la version française.
Les Squamates se caractérisent par une mobilité intrinsèque du crâne et une tendance à l'allongement du corps accompagnée d'une réduction des membres qui sont très accentuées chez les serpents.
Chez ces derniers, des liaisons souples entre les pièces osseuses du crâne, ainsi que la rupture de la barre temporale supérieure, sont jointes à la streptostylie et à la rupture de la barre temporale inférieure, déjà présentes chez les lézards. L'ensemble de ces caractères assurent aux Ophidiens une grande mobilité des mâchoires et une importante ouverture buccale. Le perfectionnement de cette mobilité va de pair avec le développement d'un appareil inoculateur de venin, dont l'efficacité dépend du type de dents (présentant ou non un canal évacuateur du venin), mais également de la position du crochet dans la cavité buccale.
La tendance à l'allongement du corps et à la réduction des membres qui s'est manifestée à diverses reprises et de manière indépendante chez les lézards est un phénomène général chez les serpents. On remarque une augmentation du nombre de vertèbres du tronc et de la queue, une réduction disto-proximale des membres, des ceintures, de la musculature associée et le développement, sur les premières vertèbres caudales, de lymphapophyses. Cela conduit à une uniformation du corps, très nette chez les Ophidiens, ne permettant de distinguer que les régions précaudales et caudales. Chez ces derniers, toutes les vertèbres possèdent, en outre, des surfaces articulaires additionnelles (zygosphène et zygantrum). Quant à la ceinture pelvienne et aux membres postérieurs, ils ne subsistent qu'à l'état de vestiges chez les serpents les plus primitifs. De plus, en relation avec l'allongement du corps, on observe un développement inégal des organes pairs. Ainsi, le poumon droit et la carotide gauche tendent à disparaître.
Le phénomène d'autotomie est un caractère particulier des lézards. Cette activité volontaire de défense se traduit par la rupture de la queue, qui se fait selon des plans de clivages préexistants dans les vertèbres. Elle est suivie d'une régénération mais l'appendice ainsi reformé ne retrouve ni sa longueur ni son aspect primitif. Un axe cartilagineux sert de soutien.
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Écrit par :
- Virginie LEVRAT : licenciée ès sciences
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Pour citer l’article
Virginie LEVRAT, « SQUAMATES », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 18 mai 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/squamates/