PSYCHOSE
PSYCHOSE (psychanalyse)
Les magistrales descriptions des états psychotiques par les auteurs classiques ont dégagé une série d'entités cliniques sur le modèle de la nosographie médicale traditionnelle. Sous l'influence prépondérante mais non exclusive de l'anthropologie psychanalytique, le vingtième siècle a vu la remise en question de cette forme de savoir psychiatrique qui avait pourtant paru bien établie. L'époque actu […] Lire la suite
AFFECTIVITÉ
Dans le chapitre « La disjonction de l'affectivité et de la subjectivité : Heidegger » : […] Ce n'est pas le lieu, ici, de redéployer toute la problématique, difficile par sa subtilité et par sa nouveauté, d' Être et Temps . Rappelons que, au lieu de caractériser l'homme par la subjectivité ou la conscience – ce qui sous-tend toujours, par l'autonomie de ce que ces concepts sont censés désigner, l'équivoque d'un être qui pourrait être tout autant hors du monde qu'être dans le monde ou au […] Lire la suite
AUTISME
Dans le chapitre « Diversité de formes cliniques et extension de la notion » : […] Classiquement, on admet que le syndrome autistique existe dès les premiers jours de la vie, associant aux troubles du contact des troubles du comportement alimentaire et des troubles du sommeil, avec longues insomnies, entraînant des pleurs ou pouvant, au contraire, se manifester par une « insomnie tranquille » prolongée, inhabituelle chez un très jeune bébé. Mais la banalisation des films ou des […] Lire la suite
BION WILFRED R. (1897-1979)
Dans le chapitre « La psychose » : […] Bion a élaboré ses conceptions concernant la psychose pendant les années 1950-1962 et les a explicitées dans Second Thoughts (1967). Il reprend au modèle de l'appareil psychique, présenté par Freud dans l'aporétique chapitre VII de L'Interprétation des rêves (1900), le thème de la conscience comme organe de perception périphérique, en double contact, centripète et centrifuge, avec la réalité ex […] Lire la suite
CLÉRAMBAULT GAËTAN GATIAN DE (1872-1934)
Psychiatre français né le 2 juillet 1872 à Bourges et mort le 17 novembre 1934 à Malakoff, Gaëtan Gatian Clérambault est surtout connu pour ses travaux cliniques à la fameuse Infirmerie spéciale du dépôt, à Paris, où il succéda à son maître Dupré, en 1920. Après des études sur les psychoses toxiques et les troubles mentaux consécutifs à des intoxications chroniques (en particulier celle de l'alcoo […] Lire la suite
CONFUSION MENTALE
Dans le chapitre « Rôle des facteurs extérieurs » : […] La psychose confusionnelle appartient au groupe des psychoses exogènes aiguës , dont elle représente la variété la plus fréquente, la mieux caractérisée. On peut la concevoir comme une modalité réactionnelle de l'organisme à toute agression brutale et massive compromettant l'activité d'intégration du cerveau. Tous les désordres cérébraux, localisés ou généralisés, de quelque nature qu'ils soient […] Lire la suite
CORPS - Le corps et la psychanalyse
Dans le chapitre « Le corps dans les troubles psychosomatiques, dans l'hypocondrie et dans la psychose » : […] Parce que les symptômes hystériques se situent au plus près de cette articulation paradoxale du corps et du langage dans l'inconscient, on peut attendre que l'hystérie permette de penser, par différence, d'autres modes d'incidence du corps que la psychanalyse rencontre indirectement ou directement : les troubles psychosomatiques, l'hypocondrie, la désarticulation du corps dans la psychose. Si l'hy […] Lire la suite
DÉFICIENCES MENTALES
Dans le chapitre « Inhibitions intellectuelles » : […] Les inhibitions intellectuelles consistent en la non-utilisation par le sujet de compétences intellectuelles normalement développées. De telles inhibitions se produisent dans plusieurs circonstances. On peut les classer en quatre types différents. L'inhibition transitoire sous l'effet d'un état de panique – incendie, naufrage, action de guerre par exemple – au cours duquel le sujet agit sans son […] Lire la suite
DÉLIRE (histoire du concept)
Dans le chapitre « Les structures délirantes » : […] Parler de structures délirantes ne veut pas dire qu'une espèce de forme sui generis habite ou parasite la personnalité, comme un ver le fruit. Cela signifie que la personnalité elle-même, en particulier le moi, se trouve submergée par une certaine dynamique affective, et elle tend à s'organiser ou à se réorganiser selon une structuration nouvelle, en l'occurrence délirante, à la fois déficiente, […] Lire la suite
ÉTATS LIMITES ou BORDERLINE
Dans le chapitre « Émergence d'un repérage des états limites » : […] La notion d'états limites est née aux États-Unis au milieu du xx e siècle lorsque des psychanalystes tentèrent de réunir sous une même catégorie des patients apparemment névrosés, mais dont les modes de fonctionnement psychique constatés lors des cures psychanalytiques s'avéraient proches de ceux rencontrés ordinairement en cas de psychose, malgré la préservation d'une bonne appréhension de la ré […] Lire la suite
FÉTICHISME, psychanalyse
L'attention portée par Freud à ce phénomène « du plus haut intérêt » qu'est le fétichisme, et qu'attesteront les remaniements successifs apportés aux premiers développements des Trois Essais sur la théorie de la sexualité , trouverait son emblème dans la double orientation du génie de Léonard de Vinci, partagé entre l'exigence du décryptage scientifique et la culture artistique du fantasme. Aussi […] Lire la suite
FOLIE (histoire du concept)
Dans le chapitre « La thérapeutique de la folie » : […] En réalité, toute thérapeutique de la folie, et cela jusqu'au xix e siècle, se ramène à trois moments essentiels. Il faut d'abord réveiller le malade, le secouer, l'arracher à lui-même, à quoi s'emploient une foule de techniques plus ou moins brutales. On s'efforce aussi de transposer son délire dans le réel pour en faire éclater l'absurdité ou les contradictions, ou encore pour le corriger de l' […] Lire la suite
FORCLUSION, psychanalyse
Tiré du vocabulaire juridique, où il désigne la déchéance d'un droit qui n'a pas été exercé dans les délais prescrits, le terme de forclusion a été introduit dans le langage psychanalytique contemporain par Jacques Lacan pour traduire le mot freudien Verwerfung , très précisément dans le cadre d'une théorie de la psychose, la forclusion constituant même le mécanisme originaire de cette dernière. E […] Lire la suite
HALLUCINATIONS
Dans le chapitre « Onirisme et psychoses » : […] Quelles que soient leurs variétés séméiologiques, les troubles psychosensoriels s'inscrivent, schématiquement, dans la double perspective évolutive suivante : tantôt les symptômes sont ceux d'un état hallucinatoire aigu ; tantôt ils sont liés à une perturbation durable. Dans la première hypothèse, il s'agit en général d'onirisme. L'onirisme est fait de visions et de scènes hallucinatoires complex […] Lire la suite
HYPOCONDRIE (histoire du concept)
Dans le chapitre « Hypocondrie névrotique et hypocondrie psychotique » : […] Il est classique d'opposer une hypocondrie névrotique et une hypocondrie psychotique. Mais il convient, avant d'en énumérer les principaux aspects, d'insister sur une prédisposition, un « complexe hypocondriaque universel » (H. Ey) et, par conséquent, normal. Chaque fois qu'une perception fortuite, voire une simple idée, rapportée à notre corps, est interprétée comme ayant une signification lés […] Lire la suite
INTÉRÊT, sciences humaines et sociales
Dans le chapitre « Apport critique de la psychose » : […] Portée par le commentaire du cas Schreber au cœur de la réflexion freudienne, l'analyse de la psychose a renouvelé l'analyse de l'intérêt, en la situant dans une perspective nouvelle, qui est celle de l'analyse du moi. Renouvellement profond dans la mesure où il affecte plusieurs aspects de l'intérêt – que laisserait dans l'ombre le legs de l'analyse de la névrose. Le problème est de comprendre d […] Lire la suite
KRAEPELIN EMIL (1856-1926)
Psychiatre allemand né à Neustrelitz (Mecklembourg), Kraepelin fut élève de Wundt et de Gudden. Professeur de psychiatrie à Dorpat en 1886, puis à Heidelberg en 1890, et enfin en 1903 à Munich, il dirigea pratiquement jusqu'à sa mort la Königlische Psychiatrische Klinik. Dans son enseignement et par les neuf éditions successives de son Traité de psychiatrie ( Psychiatrie : ein Lehrbuch für Studie […] Lire la suite
MAHLER MARGARET (1897-1985)
Psychanalyste américaine d'origine autrichienne, Margaret Mahler compte parmi les plus grands théoriciens du développement du très jeune enfant. Née à Sopron (actuellement en Hongrie), elle s'installa comme pédiatre à Vienne, où elle poursuivit son analyse avec Helen Deutsch et fréquenta le cercle des disciples et des proches de Freud. Lors de l'Anschluss, elle gagna New York, où elle s'établit co […] Lire la suite
MALADIES MENTALES
Dans le chapitre « Divers types de maladies mentales » : […] On dit qu'il y a arriération mentale lorsque le développement des fonctions mentales est freiné par un trouble précoce du fonctionnement cérébral. Les causes en sont variées : héréditaires, métaboliques, infectieuses, traumatiques, etc. On distingue divers degrés d'arriération. La plus profonde, l' idiotie, correspond à l'incapacité d'apprentissage de la parole. L'imbécillité situe l'arriération […] Lire la suite
MANIE
Du mot grec mania , qui signifie « folie furieuse », l'ancienne médecine avait fait le nom technique de la folie en général (les modernes en ont tiré les composés mégalomanie, érotomanie, kleptomanie, etc.). Dans la langue commune, la notion s'atténua considérablement et en vint à désigner de petits travers, des habitudes bizarres, de légères obsessions. Mais les psychiatres modernes n'abandonnère […] Lire la suite
MÉLANCOLIE
Dans le chapitre « En deçà de la psychose » : […] C'est à ce point problématique que les recherches actuelles semblent s'arrêter, s'abritant, pour la plupart, derrière la solution stérile de l'étiquette psychotique. Mais appuyons-nous encore une fois sur la tradition philosophique – dont s'inspire également la psychanalyse existentielle avec Ludwig Binswanger et Hubertus Tellenbach – avec un penseur comme Kierkegaard, par exemple, qui n'a pas mé […] Lire la suite
NARCISSISME
Dans le chapitre « Narcisse et la parole » : […] Le discours inconscient « résiste » dans la mesure où il se maintient et s'investit pour lui-même. Narcisse, c'est d'abord la parole qui non seulement se répète, mais s'articule aussi à seule fin de se commenter, de se mettre en scène, en quelque sorte de jouir d'elle-même. Jouissance qui est au principe du rêve et de la folie. Comment pourrait, en effet, se comprendre le plaisir pris au rêve, sin […] Lire la suite
PARANOÏA (histoire du concept)
Dans le chapitre « Étiologie et pathogénie : la personnalité paranoïaque » : […] L'apparition des délires paranoïaques, chez des sujets le plus souvent prédisposés, les a fait considérer soit comme des psychoses purement endogènes (Kraepelin, Kehrer, Gaupp), soit comme un développement de la personnalité antérieure (Jaspers, Lacan) sans qu'il y ait véritable solution de continuité entre le caractère paranoïaque et le délire. Rares sont les psychiatres qui ont retenu la possib […] Lire la suite
PSYCHANALYSE
Dans le chapitre « Phénoménologie et logique » : […] Quel est donc le statut de cette vérité historique sur laquelle est entré le sujet dans les phases successives de son développement ? Relève-t-elle d'une logique ? À quel titre cette logique serait-elle appelée à régir la théorie de la pratique psychanalytique ? Quelles incidences enfin la critique de la raison psychanalytique peut-elle avoir dans le registre de la pratique ? Si Lacan a su aborde […] Lire la suite
PSYCHIATRIE
Dans le chapitre « L'organodynamisme de Henri Ey » : […] Les conceptions d'ensemble concernent surtout le champ des structures névrotiques et psychotiques. La théorie organo-dynamique de Henri Ey y fournit la vue exhaustive la plus ambitieuse et la plus complète. Elle considère que le domaine de la psychiatrie comporte les dissolutions globales, alors que celui de la neurologie se trouve constitué par les dissolutions partielles. Ces dissolutions globa […] Lire la suite
PSYCHOPHARMACOLOGIE
Dans le chapitre « La psychopharmacologie des origines à nos jours » : […] L'usage des « poisons de l'esprit » ou la quête d'ivresses sacrées sont sans doute aussi anciens que l'humanité ; on en devine les traces dans certains gisements préhistoriques. De même, la recherche de médicaments psychologiques remonte aux origines de la médecine : la racine de Rauwolfia , dont fut extraite la réserpine, figurait dans la pharmacopée millénaire de l'Inde ; l'opium aurait été util […] Lire la suite
PSYCHOSE MANIACO-DÉPRESSIVE (histoire du concept)
Connue depuis l'Antiquité, la survenue chez un même sujet d'états de dépression et d'états d'excitation a inspiré au cours des siècles la veine descriptive et classificatoire des médecins et des psychiatres. En 1899, E. Kraepelin fait la synthèse des travaux consacrés à ce trouble de l'humeur : la psychose maniaco-dépressive est née. Il l'oppose à la démence précoce (bientôt dénommée schizophréni […] Lire la suite
REFOULEMENT
Dans le chapitre « Le refoulement dans les diverses affections » : […] Dans l' hystérie de conversion, le refoulement est constamment à l'œuvre : « Le contenu représentatif du représentant pulsionnel est radicalement soustrait à la conscience ; comme formation de substitut et, en même temps, comme symptôme, une innervation très forte, somatique dans les cas typiques, de nature tantôt sensorielle, tantôt motrice, soit excitation, soit inhibition. » C'est une innervat […] Lire la suite
SCHIZOÏDIE
Type de caractère pathologique ayant des traits communs avec la psychose schizophrénique. Kretschmer (1888-1964), inventeur du terme « schizoïdie », l'emploie (1921) tantôt comme un synonyme de schizothymie, tantôt pour indiquer des états qui se situent davantage sur le chemin de la psychose. Cette ambiguïté langagière n'a jamais été résolue, et aujourd'hui encore on appelle schizoïdie : a ) Un t […] Lire la suite
SCHIZOPHRÉNIE
Dans le chapitre « La psychanalyse et la famille « schizogène » » : […] Le problème est à la fois celui de l'extension indéterminée de la schizophrénie et celui de la nature des symptômes qui en constituent l'ensemble. Car c'est en vertu de leur nature même que ces symptômes apparaissent émiettés, difficiles à totaliser, à unifier dans une entité cohérente et bien localisable : partout un syndrome discordant, toujours en fuite sur lui-même. E. Kraepelin avait formé so […] Lire la suite
SPALTUNG, psychanalyse
Traduit en français, suivant les usages qu'on en fait, par « séparation », « clivage » ou « dissociation », le terme allemand Spaltung n'est lui-même que la traduction par Freud d'une expression fréquente dans la psychiatrie française du xix e siècle, celle de « double conscience », utilisée en particulier par Pierre Janet. Pour celui-ci, le clivage de la conscience est « un trait primaire de l' […] Lire la suite