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PÉRISSODACTYLES

Article modifié le

Le nombre impair de doigts chez les chevaux, les zèbres, les ânes, les tapirs et les rhinocéros avait déjà conduit Linné en 1754 à rassembler ces Ongulés ( Mammifères à sabots) dans un ordre particulier qu'il appelait : Jumentae. Depuis lors, bien des appellations se sont succédé pour nommer cet ensemble, sans que des retraits ou des adjonctions le modifient notablement. Le terme de Perissodactyla, proposé par Owen en 1848 et toujours utilisé, se réfère précisément au nombre impair de doigts que possèdent ces animaux en général. Il n'est cependant pas tout à fait satisfaisant, car quelques formes fossiles, indiscutablement apparentées aux Périssodactyles, ne possèdent pas toujours un nombre impair de doigts, et les tapirs actuels ont 4 doigts aux membres antérieurs et 3 aux membres postérieurs. Aussi préfère-t-on aujourd'hui prendre plutôt en considération la position de l'axe du membre. Chez tous les animaux cités plus haut, cet axe passe par le doigt III, à la main comme au pied, et le terme de mésaxonien lève toute ambiguïté sur l'ensemble qu'il désigne. Quoi qu'il en soit de ces aléas du vocabulaire utilisé dans la classification, l'ensemble des Ongulés mésaxoniens, très généralement imparidigités, que l'on désigne ici sous le nom de Périssodactyles représente un ordre aux étroites relations phylogénétiques. Parmi eux, le cheval actuel est l'aboutissement d'une lignée évolutive s'enracinant dans l'Éocène, parfaitement jalonnée par des genres fossiles bien connus, présentant une adaptation croissante à la course et atteignant sa plus totale perfection chez cet animal, qui fut probablement, après le chien, le deuxième à être domestiqué par l'homme.

Caractères généraux

Les Périssodactyles sont définis sans ambiguïté si on les désigne comme mammifères, euthériens, ongulés, mésaxoniens, mais en outre ils ont en commun un certain nombre de traits anatomiques importants :

Sabots - crédits : Encyclopædia Universalis France

Sabots

– Peau et phanères : le tégument est généralement épais, recouvert d'un pelage plus ou moins abondant, parfois très rare. Des crins assez longs constituent souvent une crinière et une queue. C'est à l'extrémité des doigts que l'on trouve la formation tégumentaire la plus remarquable avec le sabot, qui atteint chez les Équidés son degré maximal de spécialisation et qui constitue ici le type même de cet organe.

– Squelette : ce sont les membres qui offrent le caractère squelettique le plus original. Le doigt III, par où passe toujours l'axe du membre, est unique seulement chez les Equidae actuels ; il est flanqué de doigts latéraux chez les rhinocéros et les tapirs (cf. ongulés, figure) et la quasi-totalité des formes fossiles. Les métapodes latéraux subsistent d'ailleurs, bien qu'atrophiés, même chez les chevaux, les ânes et les zèbres. Le fémur est pourvu, du côté externe, d'une crête désignée comme troisième trochanter par Cuvier. L'articulation du tibia et du tarse est réalisée par la présence d'une trochlée sur la face supérieure de l'astragale, alors que la face inférieure de ce même os est plate, immobilisant pratiquement son articulation avec le pied, et constituant avec celui-ci un tout solide et rigide. À la ceinture pectorale, la clavicule est toujours absente.

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– Appareil digestif : le régime alimentaire strictement végétarien de tous les Périssodactyles marque de façon nette l'ensemble des organes digestifs. La denture comporte des incisives et des molaires à croissance prolongée. Ces dernières sont pourvues de crêtes transversales d'émail qui forment un dessin très caractéristique permettant, à lui seul, de reconnaître famille, genre, et même espèce. Les canines, toujours réduites, sont souvent absentes, au moins chez la femelle. L'estomac, simple, est suivi d'un très long intestin grêle, puis d'un gros intestin, relativement long et pourvu d'un cæcum très développé, atteignant, chez le cheval, une longueur de un mètre et une capacité de 35 litres.

– Appareil respiratoire : chez les Equidae et, à un moindre degré de développement, chez les Tapiridae se développent, aux dépens de la paroi inférieure des trompes d'Eustache, des poches membraneuses, appelées poches gutturales, dont on ne connaît pas l'équivalent chez d'autres Mammifères. Leur fonction demeure énigmatique.

– Appareil génital : chez le mâle, les testicules sont descendus dans des bourses en position sous-inguinale, l'appareil copulateur, très érectile, est dépourvu d'os pénien. Les femelles ont un utérus bicorne et portent une seule paire de mamelles. Le placenta est toujours du type diffus.

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– Système nerveux : l'encéphale, toujours bien développé, atteint chez le cheval son maximum de poids et de complexité anatomique. Les organes des sens connaissent des degrés variables de finesse.

Le tact est spécialement bien développé chez les Equidae aux extrémités des membres, où, sous les formations kératogènes, les terminaisons nerveuses sont très abondantes. L'odorat a son maximum de développement chez le rhinocéros, mais tous les Périssodactyles appartiennent à la catégorie des Mammifères dits macrosmatiques. L'ouïe est toujours très fine, la grande dimension des pavillons auditifs des Equidae est la trace anatomique la plus visible de son acuité. La vision, par contre, est très inégalement développée. Excellente chez les Equidae, aux globes oculaires de grande dimension, elle paraît très médiocre, au moins de jour, chez les rhinocéros.

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Écrit par

  • : docteur ès sciences, maître assistant à l'université de Paris-VII

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Médias

Sabots - crédits : Encyclopædia Universalis France

Sabots

Équidés : orthogenèse - crédits : Encyclopædia Universalis France

Équidés : orthogenèse

Cheval : surface de prémolaire - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cheval : surface de prémolaire

Autres références

  • ÂNE

    • Écrit par
    • 690 mots
    • 1 média

    Ongulé plus petit que le cheval possédant de longues oreilles et des châtaignes (marques noires) sur les pattes antérieures. Répartition géographique (pour les ânes sauvages) : Afrique du Nord, Moyen-Orient et Asie centrale. Habitat : prairies, savanes et déserts. Classe : Mammifères ; ordre...

  • CHEVAL DE PRJEWALSKI

    • Écrit par
    • 328 mots

    Dernière espèce de cheval sauvage, vivant aujourd'hui en captivité après avoir complètement disparu du désert de Gobi ainsi que des steppes et des régions montagneuses de Mongolie. Classe : Mammifères ; ordre : Périssodactyles ; famille : Équidés. Effectifs : 1 000 individus (uniquement...

  • CHEVAL DOMESTIQUE

    • Écrit par
    • 895 mots

    Mammifère ongulé domestique, utilisé dans le monde entier, qui a joué un rôle majeur dans le développement des civilisations. Classe : Mammifères ; ordre : Périssodactyles ; famille : Équidés.

    Comme chez tous les équidés, le corps, le cou et la tête du cheval (Equus caballus) sont...

  • MAMMIFÈRES

    • Écrit par , , et
    • 10 799 mots
    • 20 médias
    L' antépénultième lignée à émerger fut celle des Périssodactyles.
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Voir aussi