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PEAU

La micro-circulation cutanée

Les artères sous-cutanées cheminent dans un dédoublement des fascias (membranes) sous-cutanés et envoient de grosses collatérales qui passent dans les septa (cloisons) inter-lobulaires de l'hypoderme pour atteindre le derme. Juste au-dessus de la jonction dermo-hypodermique, elles s'anastomosent pour former le plexus artériel dermique profond d'où partent des collatérales vers les glandes sébacées, les follicules pileux et l'épiderme. De ce plexus émergent perpendiculairement vers le derme superficiel des artères de moyen calibre (artères en candélabre) qui s'épanouissent en un second réseau anastomotique, le plexus artériel sous-papillaire. De ce second plexus se détachent les artérioles pré-capillaires, qui remontent en direction du sommet des papilles dermiques où elles donnent naissance aux anses capillaires. Chaque papille dermique est ainsi vascularisée par une anse capillaire de 0,2 à 0,4 millimètre de hauteur comportant un bras ascendant artériel et un bras descendant veineux. Le drainage veineux est ensuite assuré par un réseau agencé symétriquement au réseau artériel.

Le système lymphatique accompagne le réseau veineux jusqu'aux relais ganglionnaires. Il est particulièrement important dans le derme superficiel. Il est équipé d'un système de valves antireflux. Son rôle est de transporter les protéines et les lipides de l'espace extracellulaire dermique, mais aussi les cellules immunes compétentes vers les ganglions lymphatiques de drainage puis la circulation générale par l'intermédiaire du canal thoracique.

Cette vascularisation est beaucoup plus élaborée que ne le voudrait la seule satisfaction des besoins nutritifs de la peau. En fait, un système extrêmement complexe d'anastomoses artério-veineuses permet à la peau de jouer un rôle physiologique majeur dans la régulation thermique et dans le contrôle de la tension artérielle. Ainsi, en cas de chute de tension artérielle liée à une hémorragie, toute la micro-circulation cutanée se contracte pour préserver au maximum le flux sanguin circulant. Cette vasoconstriction entraîne la pâleur bien connue.

Le réseau vasculaire cutané apporte des nutriments pour l'épiderme et le derme, mais également toutes les informations hormonales qui vont rythmer au cours de la journée, au cours du mois et au cours de l'année l'activité cutanée.

En fonction des conditions métaboliques mais aussi des émotions, le réseau vasculaire cutané va se contracter ou se dilater, permettant la thermorégulation ou traduisant les émotions, en particulier au niveau du visage. Ainsi la peau vit au rythme de l'activité physique, du sport et des émotions.

En cas d'agression, c'est le réseau vasculaire dilaté qui va amener au niveau de la peau, de toute urgence, toutes les cellules et les molécules permettant de lutter contre l'agresseur. C'est l'érythème, première phase de l'inflammation.

La perméabilité vasculaire est contrôlée par des cellules spécialisées, périvasculaires, les mastocytes. Sous l'action du système nerveux, des médiateurs de l'inflammation ou de réaction allergiques, ces derniers libèrent l'histamine qui augmente fortement la perméabilité des capillaires, provoquant un gonflement (œdème) localisé (urticaire) ou généralisé avec chute de la tension artérielle (choc anaphylactique potentiellement mortel).

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Écrit par

  • : professeur de la clinique des maladies cutanées, université de Paris-VII, chef de service de dermatologie à l'hôpital Saint-Louis, directeur de l'Institut de recherche sur la peau

Classification

Pour citer cet article

Louis DUBERTRET. PEAU [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Cellules de la peau - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cellules de la peau

Mélanocytes et kératinocytes de la peau humaine - crédits : Encyclopædia Universalis France

Mélanocytes et kératinocytes de la peau humaine

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