ORGE

Originaire d'Asie, l'orge est une céréale dont l'aire de culture est particulièrement étendue en latitude – elle a été cultivée jusqu'à 70^° N en Europe – comme en altitude – jusqu'à 4 000 mètres dans l'Himalaya. Ses deux principaux débouchés sont l'alimentation animale et la fabrication de la bière (après sa transformation en malt).

L’orge, une céréale plus rustique que le blé

Comme le blé, l'orge (Hordeum vulgare) est une plante qui appartient à la famille des poacées (Poaceae), anciennement graminées. D'une hauteur moyenne d'un mètre, elle est très voisine du blé, mais plus rustique. Elle s'en différencie morphologiquement par ses épis allongés et toujours barbus.

On distingue principalement deux types d'orge :

– Les orges à six rangs (Hordeum hexastichum), dont l'épi est constitué de six rangs de grains autour du rachis, sont essentiellement des variétés d'hiver, donc semées en automne. Encore appelées escourgeons, elles ont les rendements les plus élevés de toutes les orges et sont principalement destinées à l'alimentation animale. Elles présentent l’avantage de pouvoir être moissonnées plus tôt que le blé, fournissant des grains en tout début d’été (un peu avant la récolte de blé).

– Les orges à deux rangs (Hordeum distichum), ou paumelles, sont plutôt semées au printemps et surtout utilisées en brasserie.

Jadis, les orges cultivées étaient essentiellement des orges de printemps qui se plaçaient, dans le cadre de l'assolement triennal, après la culture du blé (céréale d'hiver). Depuis les années 1950, la motomécanisation de l’agriculture, avec l’emploi de tracteurs toujours plus puissants permettant de travailler plus rapidement, a favorisé le remplacement des orges de printemps par les orges d'hiver, avec l’abandon de l’ancien assolement « blé-orge-jachère ».

Les températures exigées par cette céréale pour accomplir l'ensemble de son cycle végétatif sont légèrement inférieures à celles du blé. Il s'agit, par ailleurs, et c’est une donnée essentielle, d'une plante de jours longs. Ces deux raisons permettent d'expliquer les bons rendements obtenus à des latitudes élevées comme au Canada ou en Scandinavie.

Les orges sont moins sensibles que le blé à un déficit en eau en fin de cycle végétatif, d'où leur localisation privilégiée, en France, tout au long de la diagonale de terres légères, souvent caillouteuses et peu épaisses, qui s’étendent des Charentes aux plateaux lorrains en passant par la Champagne berrichonne et les plateaux bourguignons.

Les orges présentent toutefois des rendements par hectare moins élevés que ceux du maïs ou du blé bien qu’elles soient souvent cultivées dans les mêmes régions que cette dernière céréale.