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MOLLUSQUES

Physiologie de la nutrition

Alimentation

Si la majorité des Mollusques disposent, pour capturer et absorber leur nourriture, d'un appareil radulaire hautement perfectionné, adapté de multiples façons au régime macrophagique et parfois même à la succion, c'est par des mécanismes ciliaires, cilio-muqueux, ou muqueux que les Bivalves, toujours dépourvus de radula, ainsi que maints Gastéropodes prélèvent dans le milieu aquatique les micro-organismes dont ils se nourrissent.

Bien des formes macrophagiques utilisent leur radula pour râper des végétaux ou des proies animales ; le ruban radulaire, protracté au-delà de la bouche, se déforme de telle façon que les rangées de dents se dressent successivement pour attaquer les aliments et en détacher de menues particules qu'elles ramènent dans la cavité buccale.

<it>Conus textile</it>, mollusque gastéropode marin - crédits : De Agostini/ Getty Images

Conus textile, mollusque gastéropode marin

Fines, très longues, les nombreuses dents des Archaeogastropodes fonctionnent plutôt comme des balais sur les fins revêtements d'algues unicellulaires (« radula-balai »), tandis que celles des Sacoglosses forment une scie utilisée pour ouvrir les cellules des algues dont le contenu est ensuite aspiré. Les dents des cônes, véritables harpons en relation avec une glande venimeuse, paralysent à distance poissons et annélides. Les testacelles avalent les lombrics. L'appareil buccal devient suceur chez les Pyramidellidés et dans quelques groupes il permet le forage des valves de Lamellibranches. Quelques formes carnassières, dont les nasses, décèlent à distance la présence de proies. Les natices recherchent les Bivalves dans le sable. Plusieurs Gastéropodes, surtout Muricidés, peuvent ouvrir les valves par contraction soutenue de leur pied ou en cassant les bords à l'aide de leur propre coquille afin d'y introduire leur trompe.

Les pieuvres emprisonnent les crabes sous leur membrane brachiale ; elles doivent aussi utiliser le venin que produisent leurs glandes salivaires postérieures ; mais bien des Céphalopodes océaniques tuent leurs proies à l'aide de leurs puissantes mâchoires. Les Scaphopodes disposent pour explorer le sable vaseux de nombreux appendices filiformes, les captacules. La grande majorité des Polyplacophores râpent les algues, mais les Placiphorella capturent de petits crustacés en rabattant sur eux leur lobe céphalique qu'au repos ils maintiennent soulevé comme un piège.

Les Bivalves sont tous microphages ; les micro-organismes du plancton introduits par le courant inhalant dans leur cavité palléale sont triés sur les branchies, transmis aux palpes, puis à la bouche, par des courants ciliaires orientés et efficaces.

Calliostoma zizyphinum : appareils circulatoire et respiratoire - crédits : Encyclopædia Universalis France

Calliostoma zizyphinum : appareils circulatoire et respiratoire

La cténidie de certains Gastéropodes se spécialise dans le même sens. Des micro-courants transmettent à la bouche les particules en suspension dans l'eau après filtration et enrobement dans du mucus. Certains Vermetidés produisent de longs filets muqueux sur lesquels adhèrent de petits organismes planctoniques qui sont ensuite absorbés.

Digestion

Primitivement en arrière de la cavité buccale, l'œsophage conduit à un estomac renflé, mais rétréci vers l'intestin en une portion allongée, dite « cæcum du stylet ». La paroi de la partie renflée de l'estomac porte un fort épaississement cuticulaire local, le « bouclier gastrique », et elle est sculptée de plis et de sillons qui convergent vers un « sillon intestinal » bordé de deux replis, les typhlosoles. Les plis et sillons forment, grâce à leur ciliature, des aires de triage des particules alimentaires.

C'est dans la partie renflée que débouchent les conduits des diverticules digestifs, ensembles de tubules dans lesquels sont phagocytés les aliments. À quelques détails près, c'est ainsi que se présente l'estomac des Polyplacophores, des formes primitives de Gastéropodes et des Bivalves. Les micro-organismes, pris dans un cordon muqueux, subissent l'action des sucs digestifs contenus dans l'estomac et forment[...]

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Écrit par

  • : professeur honoraire à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie

Classification

Pour citer cet article

André FRANC. MOLLUSQUES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Escargot - crédits : Sandrine Néel/ flickr ; CC-BY

Escargot

Mollusques : phylogénie - crédits : Encyclopædia Universalis France

Mollusques : phylogénie

Neopilina - crédits : Encyclopædia Universalis France

Neopilina

Autres références

  • AMMONOÏDÉS

    • Écrit par Pierre CLAIRAMBAULT
    • 1 430 mots
    • 7 médias

    Les Ammonoïdés (sens large) sont des MollusquesCéphalopodes constituant une sous-classe entièrement fossile.

    Ce groupe, géologiquement très important, comprendrait environ 10 000 espèces qui vécurent entre le Dévonien inférieur et la fin du Crétacé. Connues autrefois sous le nom de...

  • AQUACULTURE

    • Écrit par Lucien LAUBIER
    • 11 440 mots
    • 8 médias
    Depuis le début du xxie siècle, l'homme consomme chaque année 100 millions de tonnes de produits aquatiques animaux ( poissons,mollusques et crustacés pour l'essentiel), ce qui représente six fois plus que la consommation de 1950. Pour de nombreux pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique...
  • AUSTRALIE

    • Écrit par Benoît ANTHEAUME, Jean BOISSIÈRE, Bastien BOSA, Vanessa CASTEJON, Universalis, Harold James FRITH, Yves FUCHS, Alain HUETZ DE LEMPS, Isabelle MERLE, Xavier PONS
    • 27 355 mots
    • 29 médias
    La faune australienne est intéressante en ce qui concerneles Mollusques, car elle renferme des reliques anciennes et des immigrants récents, mais les groupes dominants sont des genres endémiques appartenant à des familles d'extension géographique très vaste. Les Mollusques les plus remarquables sont...
  • BIVALVES

    • Écrit par Geneviève TERMIER, Henri TERMIER
    • 2 098 mots
    • 4 médias

    Les Bivalves (au sens large) sont des Mollusques au corps comprimé latéralement et enveloppé dans un repli tégumentaire, le manteau, doublé extérieurement d'une coquille comportant deux valves, l'une droite, l'autre gauche, dont la présence justifie le nom de Bivalvia donné par...

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Voir aussi