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ANIMAUX MODES DE REPRODUCTION DES

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Déterminisme de la gamétogenèse

Quel est le déterminisme de l'état sexuel, c'est-à-dire de l'état physiologique dans lequel doit se trouver un organisme pour que ses cellules germinales, ségrégées tôt ou tard des autres lignées cellulaires, se différencient en subissant la gamétogenèse ? La question se pose d'une part pour les animaux chez lesquels le cycle biologique comporte les deux modes de reproduction, agame et sexuée ; d'autre part pour ceux qui se reproduisent seulement sexuellement.

Le conditionnement gamétique de l'hydre a fait l'objet de recherches expérimentales approfondies. P. Brien a montré qu'une hydre en bourgeonnement continu peut présenter soudain une « crise » de sexualité, sous l'influence de facteurs externes : changement de température du milieu en particulier. Des ampoules testiculaires ou des ovaires apparaissent alors sur la colonne gastrique. Des facteurs internes entrent aussi en jeu, comme le montrent des expériences de parabiose greffant l'une à l'autre une hydre sexuée et une hydre de souche asexuée : cette dernière est induite à former des gamètes et des gonades par le contact avec l'animal sexué. Il y a donc passage de substances de type hormonal de l'une à l'autre.

Chez les Annélides Polychètes, la phase sexuée, caractérisée par l'épitoquie (transformation morphologique des segments porteurs de gamètes), est sous la dépendance d'une sécrétion hormonale du cerveau. Le cerveau du ver jeune sécrète une substance inhibitrice de la gamétogenèse et de l'épitoquie. Chez l'animal mûr, le taux d'hormone baisse et la transformation épitoque s'effectue. On peut induire expérimentalement l'épitoquie et la gamétogenèse chez un ver immature en l'amputant de la tête, donc du cerveau. Puis on peut le faire revenir en phase atoque en lui greffant un cerveau juvénile sécréteur d'hormone inhibitrice de la gamétogenèse.

De même, la gamétogenèse des Insectes est sous le contrôle des glandes endocrines. On a démontré chez les Insectes sociaux (abeilles, termites) l'existence des phéromonesqui sont des médiateurs chimiques agissant à distance, d'un individu à d'autres à l'intérieur d'une colonie. La reine des abeilles est la seule femelle féconde de la société. Les ouvrières sont des femelles stériles. Des expériences ont prouvé que c'est la présence de la reine dans la ruche qui inhibe le développement des ovaires des ouvrières. Si la reine est enlevée, l'ovaire des ouvrières grossit, certaines d'entre elles peuvent devenir fertiles. De plus, les ouvrières se mettent aussitôt à fabriquer des loges royales pour l'élevage des larves qui seront nourries à la gelée royale et sont destinées à donner de nouvelles reines. La ruche représente donc une sorte de superorganisme dont la régulation est assurée par des corrélations complexes.

L'étude de la sexualité de ces divers Invertébrés fait ressortir le caractère épisodique et contingent du phénomène, qui se déclenche sous l'influence de facteurs variés.

Chez les Vertébrés, où la reproduction sexuée est la règle (voir Reproduction) et la gamétogenèse sous l'entier contrôle des hormones mâles et femelles, la sexualité n'en est pas moins soumise à un enchaînement de facteurs contingents. Ainsi, chez les Oiseaux, un facteur externe, la lumière, par l'intermédiaire de la perception sensorielle, suscite des réactions neuro-endocriniennes qui influencent à leur tour la gonade et la gamétogenèse. De nombreux vertébrés présentent ainsi une périodicité saisonnière de la reproduction sexuée, qui retentit non seulement sur l'activité génitale, mais sur l'ensemble du comportement de l'animal.

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Pour citer cet article

Catherine ZILLER. ANIMAUX MODES DE REPRODUCTION DES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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Reproduction sexuée animale - crédits : Encyclopædia Universalis France

Reproduction sexuée animale

Hydra attenuata - crédits : Encyclopædia Universalis France

Hydra attenuata

Salmacina : schizogenèse - crédits : Encyclopædia Universalis France

Salmacina : schizogenèse

Autres références

  • ASSEMBLAGE DES GAMÈTES

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    • 220 mots

    L'Allemand Oskar Hertwig (1849-1922), qui croyait au rôle du noyau dans la dynamique cellulaire, se proposait d'analyser le devenir de celui-ci lors de la fécondation entre deux cellules sexuelles. Il observa au microscope, dans un peu d'eau de mer, des cellules reproductrices émises par...

  • COMPORTEMENT ANIMAL - Comportement reproducteur

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  • GONOCHORISME

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