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GELÉE ROYALE

Sécrétion des glandes pharyngiennes des abeilles ouvrières occupées aux fonctions de nourrices, la gelée royale constitue la base de l'alimentation des jeunes larves d'ouvrières et l'aliment exclusif des larves de reines. Elle entre également dans l'alimentation des reines adultes. Elle a l'aspect d'une bouillie blanchâtre tirant sur le jaune ; son odeur acide est caractéristique ; sa saveur est plutôt piquante. Elle renferme 60 à 70 p. 100 d'eau. La matière sèche contient environ 50 p. 100 de protéines, 10 à 15 p. 100 de matières grasses, 20 à 25 p. 100 de glucides et 2 à 3 p. 100 de matières minérales. Son pH est de 4,1 à 4,2. La gelée royale est riche en vitamines du groupe B (forte teneur en acide pantothénique), en acides aminés libres et en acétylcholine. Elle contient de nombreuses substances encore mal identifiées. L'acide hydroxy-10-décène 2-oïque est spécifique de la gelée royale : il semble jouer un rôle important d'hormone « sociale » (phéromone), maintenant la cohésion des individus qui sont assemblés dans la ruche. La croissance extrêmement rapide de la larve de reine nourrie exclusivement de gelée royale et le fait que cette nourriture lui permet de se développer en femelle parfaite, c'est-à-dire ayant la possibilité de se reproduire et pouvant vivre plusieurs années sont à l'origine des recherches entreprises depuis 1950 par les biologistes pour expliquer son activité. Elles ont été facilitées par la mise au point de méthodes de production de la gelée royale qui sont dérivées des méthodes de production des reines et consistent à leurrer les ouvrières en leur faisant nourrir des rangées de larves de reines pour récolter ainsi la gelée royale, ce qui a permis d'abaisser beaucoup son prix de revient. Chez l'homme, les essais cliniques ont montré une action euphorisante de la consommation de gelée royale, qui pourrait être rapportée à l'effet hyperglycémiant. La gelée royale semble également intéressante dans le traitement de la sénescence (R. Chauvin, 1959). Elle est habituellement consommée en mélange avec le miel (1 à 2 p. 100), ou pure, ou lyophilisée. Elle est utilisée aussi en cosmétologie.

— Jean LOUVEAUX

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Écrit par

  • : directeur de recherche à l'Institut national de la recherche agronomique, directeur de la station de recherche sur l'abeille et les insectes sociaux, Bures-sur-Yvette

Classification

Pour citer cet article

Jean LOUVEAUX. GELÉE ROYALE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ÉPIGÉNÉTIQUE

    • Écrit par Pierre-Antoine DEFOSSEZ, Olivier KIRSH, Ikrame NACIRI
    • 5 994 mots
    • 4 médias
    ...Les larves destinées à être ouvrières sont nourries de miel et de pollen tandis que les larves destinées à être reines sont nourries exclusivement de gelée royale. Or, la gelée royale inhibe l’activité d’une ADN méthyltransférase : les larves destinées à être reines ont un patron de méthylation (un...
  • HYMÉNOPTÈRES

    • Écrit par Robert GAUMONT
    • 6 428 mots
    • 13 médias
    ...nettoyer les alvéoles vides ; puis elle devient nourrice : elle distribue d'abord le miel et le pollen aux larves âgées, au sixième jour elle produit la «  gelée royale » sécrétée par les glandes pharyngiennes et en nourrit les jeunes larves ; elle sera ensuite magasinière ; puis elle produira la cire et construira...
  • PHÉROMONES

    • Écrit par Charles DESCOINS
    • 5 572 mots
    ...modificatrices interviennent dans le déterminisme des castes chez les insectes sociaux. Elles ont surtout été observées chez les abeilles où la « substance royale » produite par la reine en est une illustration. Cette substance inhibe en effet le développement des ovaires des ouvrières, et les...

Voir aussi